Une nouvelle secousse ébranle le football camerounais : la rupture apparente entre Samuel Eto'o, président de la FECAFOOT (Fédération Camerounaise de Football), et Ernest Obama, son ancien proche collaborateur. Cette décision soulève des questions sur la gestion de la fédération et les méthodes de leadership d'Eto'o.

Selon les informations rapportées par le journaliste Jean Bruno Tagne, Ernest Obama vient d'être nommé chargé de missions à la ligue régionale de football de l'Extrême-Nord. Cette décision, signée par Samuel Eto'o lui-même, marque un tournant dans la relation entre les deux hommes.

Obama, arrivé à la FECAFOOT en décembre 2021 dans le sillage de l'élection d'Eto'o, a connu une trajectoire tumultueuse au sein de l'organisation. D'abord chargé de la communication, puis porte-parole du président, et enfin chargé de missions auprès du président, il se retrouve aujourd'hui relégué à un poste éloigné du centre du pouvoir.

Cette nomination soulève des interrogations sur les pratiques de gestion au sein de la FECAFOOT. Selon Tagne, auteur du livre "L'ARNAQUE" sur la fédération, cette manœuvre pourrait être une stratégie pour pousser Obama vers la sortie sans avoir à lui verser d'indemnités. En effet, en lui attribuant un poste dans une région éloignée, la fédération sait pertinemment qu'Obama n'acceptera probablement pas, ce qui pourrait être interprété comme une démission de facto.

Cette tactique, apparemment courante à la FECAFOOT, soulève des questions éthiques sur la gestion des ressources humaines dans le sport camerounais. Elle met en lumière les défis auxquels sont confrontés les dirigeants sportifs dans un environnement où les enjeux politiques et financiers sont considérables.

La rupture entre Eto'o et Obama illustre également la nature volatile des alliances au sein de la fédération. Tagne compare l'entourage d'Eto'o à un "mauvais foyer polygamique", où la disgrâce d'un membre est souvent accueillie avec jubilation par les autres, chacun étant conscient de la précarité de sa propre position.

Cette situation soulève plusieurs questions cruciales pour l'avenir du football camerounais :

1. Quelle est la stabilité réelle de la direction de la FECAFOOT ?
2. Comment ces changements fréquents affectent-ils la mise en œuvre des politiques de développement du football ?
3. Quel impact ces tensions internes ont-elles sur l'image du football camerounais à l'international ?

La communauté footballistique camerounaise et les observateurs internationaux suivront de près l'évolution de cette situation. La manière dont Eto'o gèrera cette transition et les éventuelles réactions d'Obama pourraient avoir des répercussions significatives sur la gouvernance du football au Cameroun.

Pour l'heure, ni Eto'o ni Obama n'ont fait de déclaration publique sur cette rupture. Le silence des principaux intéressés ne fait qu'alimenter les spéculations et l'inquiétude quant à l'avenir de la gestion du football camerounais.

Cette affaire rappelle les défis complexes auxquels sont confrontés les anciens joueurs devenus dirigeants sportifs, notamment en termes de gestion des ressources humaines et de diplomatie interne. Elle souligne également l'importance de la transparence et de la stabilité dans la gouvernance sportive pour assurer le développement durable du football national.