Rivalité politique met en péril 3000 milliards FCFA dans l'affaire Sundance
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Une rivalité politique au sommet de l'État camerounais menace de coûter au pays près de 3000 milliards FCFA dans le cadre d'un litige international. Au cœur de cette affaire, on trouve un conflit qui oppose Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, à Laurent Esso, ministre de la Justice, sur fond de procédure judiciaire contre l'entreprise australienne Sundance à Paris.

Le différend entre ces deux hauts responsables bloque le paiement des honoraires du cabinet Jeantet et de l'expertise financière réalisée par Fairlinks. Cette situation perdure malgré les appels répétés de Fuh Calistus Gentry, ministre des Mines, de l'Industrie et du Développement technologique.

Dans une correspondance datée du 21 août 2024, Gentry a une nouvelle fois alerté Ngoh Ngoh sur l'urgence de régler diverses factures liées à l'arbitrage en cours à la Chambre de Commerce Internationale (CCI) de Paris. Les montants en jeu sont considérables :

- 500 000 € de provision sur frais d'honoraires (2022)
- 175 000 € pour l'expertise financière (phase 1)
- 60 000 USD pour les honoraires d'arbitres et frais de la CCI
- 12 385 € de frais de procédures diverses
- 1 732 550 € d'honoraires supplémentaires
- 200 000 € de consultations techniques

Malgré l'importance de ces sommes, aucun paiement n'a été effectué à ce jour. Le dossier, transmis "sous hautes instructions" au ministre de la Justice par Ngoh Ngoh, est resté lettre morte. Cette inaction s'explique par un conflit qui couve depuis 2022 entre les deux hommes concernant la stratégie de défense du Cameroun.

À l'origine, Esso avait proposé le cabinet américain Curtis, déjà engagé pour le Congo. Ngoh Ngoh s'y est opposé. Esso a alors constitué l'avocat Gwet Amos, mais s'est vu court-circuité par une décision présidentielle, communiquée par Ngoh Ngoh, désignant le cabinet Jeantet de Thierry Lauriol.

Cette décision a provoqué une réaction cinglante d'Esso, qui a souligné la redondance avec le mandat déjà confié à Me Gwet Amos. Malgré cette objection, Ngoh Ngoh a maintenu son choix, instruisant le ministre des Mines de collaborer avec Lauriol.

Aujourd'hui, l'impasse est totale. Le président Paul Biya, en convalescence à Genève, ne peut arbitrer le conflit. Laurent Esso semble ignorer les directives émanant de Ngoh Ngoh, qu'il ne considère pas comme légitimes en l'absence du chef de l'État.

Cette situation met en lumière les tensions au sein de l'appareil d'État camerounais et soulève des inquiétudes quant à la capacité du pays à défendre efficacement ses intérêts dans ce litige crucial. L'enjeu financier colossal de 3000 milliards FCFA rend cette paralysie politique particulièrement préoccupante pour l'avenir économique du Cameroun.

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