LE CANADA NOUS PARLE ET INTERPELLE  NOTRE CONSCIENCE COLLECTIVE EN TANT QUE NATION
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Il a fallu du temps, un certain temps, pour créer Kadji Beer. Il faudra encore plus de temps, certainement beaucoup plus de temps, pour reconstruire notre image, notre dignité, notre crédibilité et notre respectabilité en tant que nation à travers le monde.

Notre compatriote Philémon Yang, ancien ministre, ancien doyen du corps diplomatique à Ottawa au Canada, ancien secrétaire général adjoint de la présidence de la république et ancien premier ministre, préside la session en cours de l’Assemblée générale de l’organisation des nations unies qui a débuté au milieu de ce mois de septembre 2024 à son siège à New York. C’est un privilège, un mérite et une distinction personnelle, mais c’est en réalité, d’abord le triomphe d’une stratégie diplomatie articulée sur des principes et des valeurs, qui honorent notre pays le Cameroun tout entier. Il faut en être fier, et nous le sommes, à juste titre, légitimement.

Mais dans la délicate et très sensible prospective qui façonne, fait et défait les rapports entre les nations en reconfigurant à chaque fois les rapports des forces et en démontrant par des signes, des actes ainsi que des déclarations explicites ou implicites, leur place et leur crédibilité, rien n’est jamais laissé au hasard. Tout compte, et la moindre entorse annoncée ou perceptible, peut tout faire basculer dans la honte.

Voilà pour le décor. Maintenant, voyons ce qui nous tombe sur la tête, quand le monde entier apprend, que le gouvernement du Canada, par une voix autorisée, exprime ses réserves sur la valeur éthique et morale, des infirmiers et infirmières de chez nous. Un embargo net est donc imposé.

La honte nous envahi subitement, mais après le coup, l’interrogation, et plus que l’interrogation, l’introspection. C’est tout le pays qui vient d’échouer à un concours, et même qui vient d’être indexé négativement et mis au ban des nations. On ne croit donc plus en nous, on nous redoute et nous suspecte. Ce qui est en cause comme annoncé, c’est ce que nous représentons professionnellement, et avant cela, comment nous formons, et par-dessus tout, notre comportement. Le monde nous regarde, et de grands yeux sont braqués sur nous. Ils disent non, non, non à nos méthodes et à nos pratiques.

N’accusez personne, interrogez-vous sur votre rôle personnel, directement ou indirectement. Nous avons tous contribué à ce statut de parias. Les damnés de la terre, c’est quoi, sinon un peu de tout cela ? L’ENAM, les falsifications des titres fonciers, les nominations et les promotions villageoises, le piétinement des lois, l’érection des ministères en Etats dans l’Etat. Que de gâchis, de désinvolture, d’insouciance, de méchanceté et de mépris envers la vérité, envers la République et envers la nation !

Accusés levez-vous et dites-nous combien de temps il vous faudra pour réparer tout ça. Il a fallu du temps, un certain temps, pour créer KADJI BEER, il nous faudra encore plus de temps, certainement beaucoup plus de temps, pour réparer tout ça. Qui dit mieux ?

C’est déjà important de reconnaître et d’accepter notre maladie, mais c’est encore plus important, nécessaire et indispensable, de reconnaître et d’accepter que nous sommes collectivement responsables, et par ailleurs qu’aucune réparation ne se fera sans un esprit de dialogue, d’humilité, de pardon et de tolérance.

Il ne suffit pas seulement de changer de gouvernement ou de président de la République. Le mal est profond et la tâche de réparation est gigantesque./.

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