Dschang dans le noir : 14 jours de crise électrique paralysent la ville universitaire
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La ville de Dschang, située dans la région de l'Ouest du Cameroun, traverse une crise électrique sans précédent. Depuis deux semaines, les habitants et les institutions de cette cité universitaire vivent dans l'obscurité, confrontés à de nombreux défis quotidiens.

Cette situation critique a débuté le 12 septembre 2024, lorsqu'une panne majeure a affecté le réseau de distribution d'Eneo, la compagnie nationale d'électricité. Depuis, malgré les promesses répétées de l'entreprise, aucune amélioration n'a été constatée, plongeant la population dans une frustration grandissante.

Les conséquences de cette crise sont multiples et affectent tous les secteurs de la vie locale :

1. Éducation : L'Université de Dschang, l'une des plus importantes du pays, se trouve dans l'incapacité de dispenser ses cours normalement. Les laboratoires de recherche sont à l'arrêt, compromettant des mois de travaux scientifiques.

2. Santé : Les hôpitaux et cliniques de la ville fonctionnent au ralenti, dépendant de générateurs dont le carburant se fait rare. Plusieurs interventions chirurgicales ont dû être reportées, mettant en danger la vie des patients.

3. Économie : Les petites et moyennes entreprises, déjà fragilisées par la crise économique, subissent de plein fouet cette pénurie d'électricité. Les pertes financières s'accumulent, menaçant de nombreux emplois.

4. Vie quotidienne : Les habitants, privés de réfrigération, peinent à conserver leurs aliments. L'approvisionnement en eau potable, dépendant de pompes électriques, est également perturbé.

Face à cette situation, la population de Dschang s'organise. Des manifestations pacifiques ont eu lieu devant les bureaux locaux d'Eneo, exigeant des explications et un rétablissement rapide du courant. Les autorités municipales, par la voix du maire, M. Jacquis Kemleu Tchabgou, ont appelé à la patience tout en pressant Eneo de résoudre le problème dans les plus brefs délais.

"Nous comprenons la colère de nos concitoyens", a déclaré le maire lors d'une conférence de presse improvisée. "Nous travaillons en étroite collaboration avec Eneo pour trouver une solution durable. Cette situation ne peut plus durer."

De son côté, Eneo a évoqué des "difficultés techniques majeures" pour justifier ces coupures prolongées. Dans un communiqué laconique, l'entreprise a assuré que "tous les moyens humains et matériels sont mobilisés pour rétablir l'alimentation électrique dans les meilleurs délais".

Cette crise met en lumière la fragilité du réseau électrique camerounais et pose la question de la dépendance à une source unique d'énergie. Certains experts appellent à une diversification des sources d'approvisionnement, notamment par le développement des énergies renouvelables.

Alors que la ville de Dschang entre dans sa troisième semaine sans électricité, l'inquiétude monte quant aux conséquences à long terme de cette crise. L'image de cette ville universitaire dynamique est ternie, et certains craignent un exode des étudiants et des entreprises si la situation perdure.

La résolution de cette crise électrique est devenue une priorité nationale, testant la capacité du gouvernement à gérer les infrastructures vitales du pays. Pour l'heure, les habitants de Dschang n'ont d'autre choix que d'attendre dans l'obscurité, espérant chaque jour voir la lumière au bout du tunnel.

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