L’impact financier du cancer sur les populations démunies en France et en Afrique
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L’impact financier du cancer sur les populations démunies en France et en Afrique

L’impact financier du cancer sur les populations démunies en France et en Afrique : une étude comparée Par:

Professeur KOUAYEP Bertin Léopold

Enseignant-Chercheur (Professeur HDR en sciences de Gestion) à Paris-Ouest

Directeur de l’École Supérieure de Commerce et de Gestion, Yaoundé et de la filiale

IDRAC-Business School au Cameroun AYEP Bertin Léopold

Enseignant-Chercheur (Professeur HDR en sciences de Gestion) à Paris-Ouest

Directeur de l’École Supérieure de Commerce et de Gestion, Yaoundé et de la filiale

IDRAC-Business School au Cameroun

En marge du 2ème séminaire médical de l'association Renaissance Santé de Claire Carine NTOLO

Résumé

Ce travail est une analyse de l’impact de la prise en charge du cancer sur le revenu des populations pauvres en France et en Afrique, et démunies en particulier. La méthodologie utilisée est l’agrégation de la revue de la littérature la problématique étudiée. Cette analyse montre que les populations pauvres et démunies sont les plus exposées au cancer et subissent financièrement les conséquences néfastes de la maladie. L’existence d’inégalités sociales au sein des institutions sanitaires ne joue pas en faveur de cette catégorie démographique car elle n’a pas accès à tous les soins nécessaires, à cause de l’incapacité de supporter les coûts du traitement.

abstrat

This work is an analysis of the impact of cancer care on the income of poor populations in France and Africa and Africa, particularly the poor. The methodology used is aggregation of the literature review on this issue. This analysis shows that poor and deprived populations are the most exposed to cancer and financially suffer financially from the adverse consequences of the disease. The existence of social inequalities within health institutions is not in their favor, as they have access to all the care they need, because of their inability to pay for treatment costs.

Introduction

Un cancer ou tumeur maligne est une maladie caractérisée par une prolifération cellulaire anormalement importante au sein d'un tissu normal de l'organisme. A ce jour, les études médicales ont permis de dénombrer l’existence d’un grand nombre de type de cancer qui fait de cette pathologie un problème de santé publique majeur qui touche une grande partie de la population mondiale. Après les maladies cardiovasculaires, le cancer est la première cause de mortalité dans le monde en 2020 avec environ 9.958.133 décès enregistrés et la première cause de décès au Cameroun avec 20% parmi les 20.000 cas enregistrés en 2023. En 2020, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a estimé l’incidence des cancers dans le monde à environ 19.292.7890 personnes, soit 22,80% de cas en Europe, 49,26% en Asie, 13,25% en Amérique du Nord, 7,62% en Amérique latine, 5,75% en Afrique et 1,32% en Océanie. Cette même année, l’on estime à environ 20 millions les nouveaux cas de cancer diagnostiqué dans le monde et à 9.7 millions le nombre de décès. En 2023, l’institut National du Cancer (INC) va estimer à 433 136 le nombre de nouveaux cas de cancers en France Métropolitaine, dont 245 610 hommes et 187 526 femmes.

Par ailleurs, une étude faite par Institut National du Cancer entre 1990 et 2023 a révélé que le nombre de nouveaux cas de cancers a doublé. il est enregistré une augmentation de 98 % des cancers chez l’homme (124 290 cas en 1990 et 245 610 cas en 2023) et une augmentation de 104 % chez la femme (91 840 cas en 1990 et 187 526 cas en 2023), toutes localisations confondues. Cette augmentation s’explique principalement par les évolutions démographiques (en taille et en structure) et dans un second temps par une augmentation du risque de cancer. Sur la même période, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) révèle qu’en Afrique subsaharienne, les cancers les plus fréquents chez l’adulte sont les cancers du sein (16,5 %), du col de l’utérus (13,1 %) et de la prostate (9,4 %), auxquels s’ajoutent le cancer colorectal (6 %) et le cancer du foie (4,6 %). Cependant, il est noté que l’incidence du cancer chez l’enfant est estimée à 56,3 cas par million d’habitants. L’Afrique à elle seule enregistre chaque année environ 1,1 million de nouveaux cas de cancer et jusqu’à 700 000 décès des suites de cette maladie. Si l’incidence augmente, la morbi-mortalité y est également importante et dépasse le simple niveau de la conséquence d’un défaut de moyens.

L’augmentation de l’incidence et du nombre de décès dû au cancer est très importante en Afrique. Cette dernière, contrairement à l’Europe est confrontée à des grands défis sanitaires et souffre d’un grave manque de spécialistes du cancer tels que les pathologistes, les oncologues et les infirmiers spécialisés en oncologies. En plus, il est admis que les diagnostics sont généralement faits tardivement et avec le niveau élevé de pauvreté, une grande partie de la population ne peut avoir accès aux soins de santé nécessaire. Le traitement du cancer en Afrique n´étant pas toujours couvert par les programmes nationaux d´assurance maladie, cela implique que les patients doivent supporter eux-mêmes le coût du dépistage et du traitement de la maladie qui s’avère très important (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, bilans…) et est susceptible d’entrainer chez le patient beaucoup de souffrance et parfois le décès. A un stade avancé de la maladie, les personnes malades deviennent quasi improductives et se voient être contraintes de cesser leurs activités temporairement ou définitivement.

N’épargnant aucune couche sociale, le cancer touche plus durement les personnes les plus défavorisées. Bien que des progrès aient été faits dans la prise en charge des personnes atteintes de cette pathologie, l’accès aux soins de santé reste encore un véritable problème pour les personnes pauvres. L’implication financière que son traitement nécessite entraîne des situations de discrimination et d’inégalité en matière de santé, la prise en charge du malade diffère en fonction de sa situation financière et de sa capacité à supporter les coûts. Le parcours des soins inclut la problématique relative à l’accessibilité et à l’équité (accès aux soins de santé, droits à la protection de la maladie, assurance maladie, indemnité liée à la maladie).  Il est relevé le besoin d’une sécurité financière pour les patients vivent le manque. Les progrès de la médecine sont visibles, les hôpitaux et les centres spécialisés détiennent de nouveaux protocoles qui peuvent améliorer la condition des malades. Est considérée comme pauvre toute personne qui n’est pas capable de subvenir à ses besoins primaires, mais aussi à celles de sa famille. Elle est considérée comme démunie lorsque sa condition de vie est  plus précaire.

D’après le CIRC, les inégalités sociales accroissent la probabilité de développer un cancer, mais ont aussi un impact sur le dépistage, la précocité du diagnostic et l'accès aux traitements, y compris aux soins palliatifs. Parmi les populations défavorisées, les facteurs de risque des cancers les plus fréquents sont en général liés aux infections, à une mauvaise alimentation, à la consommation excessive d'alcool ou de tabac. En général, les taux de mortalité pour la plupart des cancers sont plus élevés dans la population ayant une condition socio-économique défavorable.

Au regard de l’effectivité des inégalités sociales en matière d’accès aux soins de santé, il est important pour nous de connaitre quelles sont les conséquences financières du cancer que subissent les populations démunies dans le parcours de soins ? Il est question de proposer une analyse comparée de l’impact du cancer sur le train de vie des personnes actives, notamment des personnes pauvres vivant en France et celle vivant en Afrique. La réflexion ci-dessous développée est exclusivement inspirée des études faites en France et en Afrique portant sur l’impact financier et social du cancer sur les personnes démunies.

  • Etat des lieux de la pauvreté dans le monde

La pauvreté est, dans une société donnée, le fait d'être dans une situation d'infériorité matérielle par rapport aux individus les plus favorisés ; cela se traduit notamment par des difficultés à subvenir à ses besoins et à ceux de ses proches, mais aussi par une stigmatisation de la part des personnes plus riches.

De nos jours, la banque mondiale estime à environ 700 millions de personnes dans le monde qui vivent dans l'extrême pauvreté, avec moins de 2,15 dollars par jour. L'extrême pauvreté reste concentrée dans certaines parties de l’Afrique subsaharienne, dans les régions fragiles ou touchées par des conflits et dans les zones rurales. Après plusieurs décennies de progrès, la dynamique de réduction de la pauvreté a commencé à ralentir en 2015, en même temps que la croissance économique mondiale marquait le pas. L’Objectif de développement durable visant à mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici à 2030 reste hors d’atteinte.

La pandémie de COVID-19 et les chocs de grande ampleur qui se sont enchaînés entre 2020 et 2022 ont porté un coup dur aux efforts de lutte contre la pauvreté, faisant perdre trois années de progrès. Les pays à faible revenu, les plus touchés, tardent encore à se relever. En 2022, environ 712 millions de personnes dans le monde vivaient dans l’extrême pauvreté, soit 23 millions de plus qu’en 2019. 

On ne parviendra pas à réduire la pauvreté et les inégalités sans s’attaquer à des défis d’envergure mondiale et intrinsèquement liée, comme l’atonie de la croissance économique, la fragilité et les conflits, et le changement climatique.

Le changement climatique freine la réduction de la pauvreté et fait planer une grave menace sur l’avenir, sachant que ce sont les populations pauvres et leurs moyens de subsistance qui sont les plus vulnérables aux risques liés au climat.

Chaque année, les catastrophes naturelles plongent ou retiennent dans la pauvreté des millions de ménages. La hausse des températures réduit déjà la productivité en Afrique et en Amérique latine et elle est appelée à freiner encore davantage la croissance économique, en particulier dans les régions les plus pauvres du monde.

Pour éradiquer la pauvreté, il faut s’attaquer à ses multiples dimensions. Un pays ne peut pas lutter efficacement contre la pauvreté sans améliorer le bien-être de la population dans sa globalité, notamment par un accès plus équitable à la santé, à l'éducation, aux infrastructures de base et aux services essentiels, y compris en matière de développement numérique.

Une étude faite par les chercheurs d’Oxford démontré que, malgré l'amélioration de la situation d’une grande partie de la population pauvre grâce à des programmes de réduction de la pauvreté et la croissance économique, il demeure encore un noyau solide de personnes vivant dans l’extrême pauvreté. Cette constatation a des implications importantes pour l’objectif international d'éliminer la pauvreté, largement évoquée comme faisable à l’horizon 2030. Le plus grand nombre de personnes démunies, 420 millions, se trouvent dans les pays d'Asie du Sud, environ 343 millions de personnes vivant dans l’indigence rien qu'en Inde et 200 millions de personnes démunies en Afrique subsaharienne.

  • Impact du cancer sur la vie professionnel

Le cancer atteint tous les âges, mais majoritairement des personnes de plus de 65 ans. Cependant, un nombre important de personnes qui apprend sa maladie va se trouver confronté à une vraie difficulté : conjuguer traitement de la maladie et activité professionnelle. Or les contraintes du monde du travail et la fragilité induite par la maladie, notamment cancéreuse, sont 2 réalités qui ne se comprennent pas toujours.

La problématique de l’entrée, du maintien, du retour, voire de la sortie définitive d’une activité professionnelle va plus ou moins rapidement s’imposer aux personnes malades avec des conséquences très différentes selon l’âge, la profession, le type de cancer :

  • Quand la maladie touche les jeunes adultes, elle peut bouleverser un projet professionnel, avec des conséquences qui peuvent être plus ou moins définitives sur leur devenir professionnel : choix d’orientation par défaut ; suspension/arrêt des études ; «trou» dans le curriculum vitae, après une courte période d’activité professionnelle ; discrimination à l’embauche ;
  • Quand la maladie touche les personnes proches de l’âge de la retraite, le cancer peut sonner la fin définitive d’une activité professionnelle.

Une enquête faite en France en 2022 montre que la maladie impacte fortement leur vie professionnelle, en premier lieu par l’arrêt de travail qu’elle impose. Ainsi, la très grande majorité des actifs avant la maladie (68 %) a connu un ou plusieurs arrêts de travail (contre 17 % qui ne répondent pas et 15 % qui disent ne jamais avoir eu d’arrêt). Au moment de l’enquête, 44 % des actifs avant la maladie sont encore en arrêt de travail. À moyen ou long terme, l’impact de la maladie peut rendre difficile, voire impossible le retour à une activité professionnelle (perte d’emploi, discriminations, changement de projet professionnel, mis à la retraite ou en invalidité). Cependant, « La perte d’emploi touche davantage les moins diplômés, les plus jeunes et les plus âgés, ceux qui exercent un métier d’exécution (ouvriers, employés), qui ont un contrat de travail précaire. » (INC[1], 2014).

« En outre, la gravité du cancer accentue les inégalités sociales. En effet, plus le pronostic initial est mauvais, plus l’écart observé entre métiers d’exécution et métiers d’encadrement s’accroît : pour un cancer de bon pronostic, le taux de maintien en emploi deux ans après le diagnostic est de 89 % pour les métiers d’encadrement et de 74 % pour les métiers d’exécution, contre respectivement 48 % et 28 % pour les cancers de mauvais pronostic », (INC, 2014)

Des pays en voie de développement comme le Cameroun, les populations démunies seront concentrées dans les activités informelles et occuperont des postes d’ouvriers avec des revenus et salaires vraiment bas. Face à cette maladie, il leur est difficile de maintenir en équilibre leurs situations financières. Il s’en suit l’abandon des postes de travail pour la plupart. L’incapacité de supporter les coûts du traitement et d’avoir accès à une indemnisation maladie ne fera que donner plus d’espace au développement de la maladie.

Le suivi des traitements est-il conciliable avec une activité professionnelle régulière ?

La majorité des personnes atteintes d’un cancer se sentent dans l’incapacité de travailler pendant la période des traitements. Les douleurs, la fatigue, les effets secondaires des traitements sont très régulièrement cités parmi les raisons de l’arrêt de l’activité professionnelle. La question de la vie professionnelle n’est pas qu’une question d’activité mais, bien aussi de pertes de revenus qui vont impacter les modes de vie.

En France, les personnes malades témoignent alors de la difficulté de se voir pénalisés économiquement quand la maladie ne leur permet pas de poursuivre un travail. Mais certaines personnes malades n’ont pas d’alternative et doivent concilier traitements et travail, malgré un état physique et psychologique fragile, pour pouvoir faire face aux dépenses de tous les jours. Ce sont souvent des ménages déjà économiquement vulnérables (salariés à temps très partiel, ne percevant pas ou peu d’indemnités journalières en cas de maladie ; parents isolés). Ce sont aussi les jeunes stagiaires et les étudiants qui se voient dans l’obligation de travailler pour financer leur scolarité. Ce sont enfin les professionnels indépendants qui sont parmi les plus exposés aux conséquences socioéconomiques de la survenue d’un cancer.

En Afrique, l’impact psychologique de la maladie est très important, mais pas encore véritablement suivi. Les personnes malades témoignent des mêmes difficultés à se voir pénalisés au niveau de l’emploi lorsque la situation du malade se voit prolongée. Il est difficile pour certains de garder leurs emplois et même recevoir une indemnité maladie. La plupart des emplois étant dans l’informel, la perte d’emploi survient sans aucune chance de percevoir un soutien sauf celle des proches et connaissances.

Une double discrimination pour les salariés à temps très partiel

En France et dans certaines entreprises africaines, notamment camerounaises, pour bénéficier d’indemnités journalières en cas d’arrêt de travail pour maladie, les salariés (régime général et agricole) doivent justifier soit d’une durée minimum de travail, soit d’un montant minimum de cotisations.

Les salariés qui travaillent moins d’une mi-temps et ceux qui travaillent dans le secteur informel ne remplissent pas ces conditions. Quand ils sont malades, et alors même qu’ils ont versé des cotisations pendant la période de référence, ils se retrouvent sans revenu. Sauf exception, ils ne peuvent non plus bénéficier du régime de prévoyance destiné à compléter les indemnités journalières (IJ) maladie. Ils se retrouvent alors sans revenu de remplacement, aggravant une situation précarisée par la maladie, notamment du fait de dépenses de santé incompressibles et non remboursables auxquelles ils doivent faire face (franchises médicales, transports, dépassements d’honoraires, etc.). De même qu’en France, les populations africaines démunies  sont concernées par cette absence de revenus de remplacement. Cette situation entraîne une double discrimination :

  • Différence de traitement entre les salariés d’une même entreprise : l’ancienneté dans l’entreprise n’est pas un élément pris en compte pour l’ouverture des droits aux Indemnités Journalières maladie. Un salarié qui effectue toute sa carrière à temps très partiel dans une même entreprise n’aura jamais droit aux Indemnités Journalières maladie, et le cas échéant, à la pension d’invalidité. Alors qu’un salarié travaillant à mi-temps ou plus, n’ayant que 3 ou 6 mois d’ancienneté (selon la durée de l’arrêt) sera indemnisé.
  • Discrimination indirecte à l’égard des femmes : le travail à temps très partiel concerne 4 fois plus de femmes que d’hommes. 78,4 % de la population active travaillant moins de 15 heures par semaine sont des femmes.

La conciliation entre travail et prise en charge des soins du cancer n’est pas évidente pour les travailleurs africains et principalement pour les personnes pauvres qui ne bénéficient pas toujours des subventions et qui sont exposées à la perte d’emploi à cause de l’inconfort qui pousse généralement à l’arrêt maladies. Pour cette raison, les conditions de vie pour ces derniers sont généralement difficiles parce que ne parvienne plus à subvenir aux besoins familiaux. Dans la plupart des cas, nous notons une implication de la grande famille pour soutenir la personne malade. Dans les pays européens et en France, c’est généralement les indemnités maladie qui sont le socle sur lequel les malades s’appuient.

  • Conséquences du cancer sur le revenu des ménages

L'incidence croissante du cancer signifie que les budgets de tous les pays sont menacés à cause de la perte de productivité due aux décès prématurés et au temps de travail diminué. Le diagnostic du cancer a un impact financier important sur le revenu des personnes atteintes et de leur ménage. Les mécanismes à l’origine de cet impact sont variés et dépendent de manière étroite du statut professionnel des personnes au moment du diagnostic, mais également de la place et du rôle qu’elles occupent au sein de leur ménage. Ainsi, l’impact de la survenue et du processus de traitement du cancer sur le revenu du ménage est susceptible de ne pas être le même selon que le revenu apporté par la personne souffrant d’un cancer est la source principale de subsistance ou seulement un complément. Les répercussions du diagnostic de cancer sur la situation professionnelle sont l’une des causes principales de la diminution des revenus des ménages des personnes malades, notamment quand la mobilité sur le marché du travail induite par la maladie implique une interruption de long terme de l’emploi occupé jusqu’alors (chômage ou inactivité).

 

Conclusion

En définitive, de l’analyse faite, il ressort que les personnes démunies, qu’elles soient en France ou en Afrique, subissent des conséquences financières négatives face à la prise en charge du cancer. Etant donné que les personnes démunies occupent généralement les positions les plus basses dans les entreprises et même de nombreuses activités dans le secteur informel, le nombre de personnes restant en activité pendant la maladie est très faible à cause de la fragilité et des conséquences que subit le corps. Les coûts du traitement étant élevés, cela explique pourquoi le taux de mortalité est élevé pour cette catégorie de la population qui ne bénéficie d’aucune indemnité maladie. De plus, il est observé des marqueurs significatifs d’inégalités sociales au sein des institutions sanitaires. Faute de moyen pour les personnes pauvres, il est impossible d’avoir accès au protocole complet des soins nécessaires.

Au regard de cette situation, les gouvernements africains et notamment celui camerounais gagneraient à mettre sur pied des mesures pouvant promouvoir une assurance maladie pour tous et faire des sensibilisations sur ses bienfaits. Contrairement à la culture européenne où l’assurance maladie est de coutume pour tous les individus, beaucoup reste à faire pour encourager les populations du secteur informel et les pauvres à avoir des assurances.

Bibliographie

Ligue nationale contre le cancer, Rapport 2013 de l’observatoire sociétal des cancers. 2014

Sarah Derian-Bugnon (2017). Cancer et précarité : un parcours de soins difficile ? Qu’en pensent les soignants ? Étude quali-quantitative auprès de soignants bordelais. Médecine humaine et pathologie.

Charlotte Ngô, Hélène Bonsang-Kitzis, Hélène Charreire, Audrey Bochaton, Benoit Conti, et al. (2004). Impact de la précarité sur la prise en charge du cancer du sein en Île-de-France : résultats de l’étude DESSEIN. Bulletin du Cancer.

 

 

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