Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et figure de proue de l'opposition camerounaise, a lancé un appel pressant pour un audit du fichier électoral en vue des prochaines élections, notamment la présidentielle de 2025.

Lors d'une conférence de presse tenue le jeudi 12 septembre, Kamto a exprimé ses préoccupations concernant le processus d'inscription sur les listes électorales, qui s'est achevé le 31 août dernier. L'ancien ministre de la Justice a pointé du doigt ce qu'il considère comme des incohérences dans le processus, mettant en cause la fiabilité du fichier électoral actuel.

Dans son exposé, Kamto a particulièrement remis en question le rôle de deux sociétés allemandes, partenaires d'Elecam (Elections Cameroon), l'organisme chargé de l'organisation des élections au Cameroun. Selon lui, ces entreprises n'auraient pas rempli leur contrat conformément aux standards internationaux dans le cadre de la refonte du fichier électoral.

Pour garantir un processus électoral démocratique, libre et inclusif, Kamto insiste sur la nécessité d'un audit indépendant. Il a déclaré : "L'audit sera fait si l'État veut faire auditer le fichier électoral. Ce n'est pas compliqué. Et il ne s'agit pas pour nous-mêmes d'aller chercher des gens à l'étranger. Il y a plein d'informaticiens, il y a plein de Camerounais qui ont les compétences nécessaires."

Cette demande s'inscrit dans le cadre plus large de la stratégie politique de Kamto, qui se positionne comme un candidat sérieux pour la présidentielle de 2025. Arrivé deuxième lors du scrutin de 2018, il ambitionne cette fois-ci de remporter la victoire, prônant un changement politique par la voie des urnes.

Cependant, la grande inconnue reste la participation ou non du président Paul Biya, au pouvoir depuis quatre décennies. La décision de Biya de se représenter ou non pourrait considérablement influencer la dynamique de la campagne électorale à venir.

La demande d'audit de Kamto soulève des questions importantes sur la transparence et l'intégrité du processus électoral au Cameroun. Elle met en lumière les défis persistants de la démocratie dans le pays, où les accusations de fraude électorale ont souvent entaché les scrutins précédents.

Cette initiative de l'opposition pourrait potentiellement conduire à des réformes significatives du système électoral camerounais, si elle est prise en compte par les autorités. Elle pourrait également galvaniser l'opposition et la société civile autour de la question de l'intégrité électorale.

Alors que le Cameroun se prépare pour cette échéance cruciale de 2025, la demande de Kamto met en évidence l'importance d'un processus électoral crédible et transparent pour la stabilité politique et la légitimité démocratique du pays.