LES VÉRITABLES ENJEUX DE LA PRÉSIDENTIELLE
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CAMEROUN :: LES VÉRITABLES ENJEUX DE LA PRÉSIDENTIELLE :: CAMEROON

Il est fondamental d'amener les membres de l'ATP a ne pas commettre l'erreur grave de considérer la présidentielle de 2025 comme la fin de l'histoire au Cameroun, ou même et surtout, comme son horizon indépassable, mais plutôt, comme disait Frantz Fanon, le début d'une "mission qu'ils doivent découvrir dans des conditions relativement opaques et difficiles, mais aussi et surtout remplir ou trahir".

Remplir ou trahir cette mission de refondation du Cameroun sont en effet les deux termes des enjeux de la page d'histoire nationale et panafricaniste que l'ATP doit aider les populations de notre pays à ouvrir et à  continuer d'ecrire résolument. Mais comment  et pourquoi le faire ?

D'abord concrètement en commençant par comprendre que le peuple est souverain et que personne à un quelconque niveau d'intervention ou de décision que ce soit,  ne doit avoir la sotte pretention de vouloir ou de pouvoir se substituer à ses prérogatives sacrées.

Ensuite, en intégrant bien que la période de transition de quatre ans que l'ATP propose dans son Manifeste, n'a pour seul objectif que de créer les condtions politiques de sérénité dont le Cameroun a absolument besoin pour un nouveau départ. Et enfin, en ne perdant surtout pas de vue que c'est une fois que ces conditions seront créées, que d'une part, les nouvelles pages de l'histoire du Cameroun vont alors concrètement et durablement de nouveau commencer à s'écrire, et d'autre part, que cela ne pourra se faire qu'avec des acteurs qui ont le feu sacré, c'est-à-dire qui ont la capacité et la volonté de servir avec dévouement et de manière désintéressée, les intérêts moraux et materiels des populations du Cameroun, et, qui auront non seulement eu la sagesse de se mettre en réserve de la république pendant la transition refondatrice, et qui en outre auront clairement compris que pour arriver à franchir cette étape cruciale de l'édification de la fondation dont notre pays a impérativement besoin,  il ne faut surtout pas exclure la possibilité de recourir à un candidat exterieur civil, religieux et voire même militaire. 

Tout ce qui précède pour donc attirer l'attention des membres de l'ATP sur le fait qu'à l'issue de la présidentielle de 2025, l'enjeu ne sera pas seulement de battre Paul Biya, il sera aussi de lui faire admettre sa défaite et accepter de quitter enfin le palais d'Etoudi qu'il occupe depuis trop longtemps. Ces deux objectifs conjoncturels hautement stratégiques doivent être bien compris non seulement par le peuple des votants, mais aussi par le collège des candidats de l'ATP et des autres cartels qui seront dans la course pour Etoudi.

En effet, contrairement à ce que l'on croit non seulement dans les chaumières, mais malheureusement aussi dans les salons huppés dès maisons de notre pays, une chose est de gagner les élections par et dans les urnes, une autre chose est d'amener effectivement les tenants du pouvoir au Cameroun depuis 1960, de reconnaitre leur défaite, et surtout, de renoncer à tenter une fois encore un nouveau passage en force pour se maintenir en selle. Ne pas le comprendre reviendrait en quelque sorte à vouloir dire qu'au cours de toutes les élections présidentielles qui se sont notamment déroulées de 1982 à 2018, les résultats proclamés ont réellement été conformes à  la sincérité des urnes, et que la légitimité du régime en place ne souffre donc d'aucune entorse. Une faribole à laquelle personne ne peut sérieusement souscrire au Cameroun où beaucoup de gens savent plutôt qu'au cours d'une élection présidentielle qui serait organisée dans les règles de l'art et dans des conditions démocratiques, n'importe quel candidat convenable pourrait facilement battre Paul Biya. Et, ceci au moins simplement pour deux raisons : premièrement à cause de son bilan calamiteux dans tous les domaines, de gestion des affaires du Cameroun. Un bilan qui est absolument négatif et qui comble d'ironie, a fini par rendre les Camerounais nostalgiques de l'époque d'Ahmadou Ahidjo. Et deuxièmement, à cause de son interminable présence pendant 43 ans à la tête du Cameroun qui a completement perdu son lustre d'antan. Et en effet,  sur ce deuxième point, en dehors de l'infime minorité des gens qui profitent sans honte et sans vergogne de ce régime, c'est pratiquement aujourd'hui tout le monde au Cameroun qui voudrait le voir céder la place à quelqu'un d'autre, fût-il même, à un autre membre du RDPC.

Après l’indépendance ratée des années 1960 et la révolution démocratique manquée des années 1992 au cours de laquelle à l'issue des législatives, l'opposition était sortie vainqueur, la présidentielle de 2025 va être une nouvelle occasion historique de rebattre les cartes de l'histoire du Cameroun et de l'Afrique noire. L'ATP doit non seulement en avoir pleinement et totalement conscience, mais elle doit surtout absolument prendre et assumer ses responsabilités.

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