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© Correspondance : Dr Vincent Sosthène Fouda
- 03 Sep 2024 16:27:19
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Le basculement dans la déraison au Cameroun :: CAMEROON
Dans une analyse de Vincent Sosthène Fouda,homme politique et universitaire, parvenu ce jour à la rédaction de camer.be, il dénonce le phénomène de la déraison en cours au Cameroun.
L'intégralité de son texte en dessous:
Le Cameroun a basculé dans la déraison ces deux dernières décennies. Ce fut une marche lente mais rationnelle. La culture s’est mise à célébrer le culte de l’argent et du pouvoir de celui-ci, à contester les héros et l’État lui-même.
Nous avons basculé dans un pessimisme dénigrant la Raison et célébrant la médiocrité, érigeant celle-ci en valeur absolue; les slogans mon CEPE dépasse ta licence, le caporal refusant d’exécuter les ordres d’un colonel, le policier bastonnant publiquement un avocat, les exemples sont légions.
Aujourd’hui, les résultats sont devant nous et nous devons nous demander non pas comment nous sommes arrivés à ce niveau d’imposture mais comment la déconstruire en faisant émerger une philosophie nouvelle qui s’inspire des plus grands penseurs des siecles derniers, en nous efforçant de re-constituer la mémoire de la Raison en refaisant l’histoire de toute notre pensée politique du vivre-ensemble.
Les Camerounais devront alors ré-apprendre à parler ensemble, c’est là justement que je plaide pour que la raison politique ne déroge pas à la plus haute de ses fonctions : réaffirmer la culture contre les tentations d’ériger l’idéologie, et donc la violence, en raison. Rien n’explique par exemple qu’un gendarme à un contrôle routier fasse descendre un usager de son véhicule, le fasse asseoir par terre pour un défaut d’assurance et le couvre d’injures.
Non rien ne permet que l’homme soit réduit par son semblable à un zombie obéissant au doigt et à l’œil, rien mais alors rien n’oblige les camerounais quel que soit d’ailleurs leur niveau au bas de l’échelle comme au plus haut niveau de celle-ci à monnayer tout service qu’il doit vous rendre. Rien n’oblige les camerounais sinon l’absence de raison à rendre l’espace public ingouvernable.
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