L’INTERVIEW DE MARC BRYS : UN PIEGE SUBTIL TENDU A SAMUEL ETO’O FILS
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Marc Brys, un nom désormais inscrit dans l’histoire du football camerounais, a vu sa notoriété exploser lorsqu’il a été appelé à rejoindre les Lions Indomptables. Cependant, ce n’est que face à Samuel Eto’o Fils, l’icône incontestée du football camerounais, que sa célébrité a véritablement pris son envol. Eto’o, cet homme adoré par tout un peuple, est un personnage paradoxal, parce qu’il est adoré autant pour ses triomphes que pour ses frasques. À mesure que ses erreurs se multiplient, son aura ne cesse de croître, comme si chaque faux pas renforçait l’attachement quasi-maternel que lui vouent les Camerounais. Il est l’enfant chéri de la nation, celui qu’on aime inconditionnellement, à l’instar de cet enfant capricieux que chaque mère chérit d’un amour obstiné. Marc Brys connaît cette réalité.

Il sait qu’en attaquant Eto’o, il s’aventure sur un terrain dangereux, mais il sait aussi que la situation actuelle nécessite des actions audacieuses. L’interview qui lui est attribuée qui peut être authentique, n’est pas le fruit du hasard ; elle est une manœuvre habilement orchestrée par ceux qui, dans l’ombre, attendent impatiemment le faux pas de la légende vivante. Ses détracteurs piaffent d’impatience d’en découdre avec lui, conscients qu’ils ne peuvent affronter Eto’o de front, c’est pourquoi ils ont choisi la subtilité des mots  pour le pousser à la faute. Ce stratagème n’est pas sans rappeler les tactiques politiques d’antan, celle menée par Laurent Pré en 1955 où une simple interview pouvait faire basculer l’opinion et précipiter les événements. Eto’o, en dépit de sa détermination et de sa vision pour l’avenir des Lions Indomptables, se retrouve ainsi pris dans un jeu d’échecs où chaque mot est un piège contre lui, chaque réaction un pas de plus vers une chute possible, mais il ne peut pas le savoir.

Les adversaires  d’Eto’o, dissimulés derrière des sourires diplomatiques, savent que tant qu’il veille sur l’équipe nationale, ils ne pourront exercer leur influence en toute quiétude. La lettre qu’il a  envoyée à Vincent Aboubakar par l’entremise du secrétaire de la fecafoot,  en est une preuve : un acte de défiance qui trahit son hostilité latente et sa volonté de rester maître du jeu, même si les cartes ne sont plus en sa faveur. L’interview de Marc Brys a été conçue pour ébranler Eto’o, pour blesser cet homme dont la popularité ne fait que croître à chaque controverse. Les mots choisis, durs et implacables, sont destinés à déclencher une réaction instinctive, une riposte qui pourrait bien marquer le début de la fin pour celui que les Camerounais ont élevé au rang d’icône. Ce qui me surprend c’est la réaction d’un éminent  écrivain qui évoque la justice à propos de cette interview. Ce qui reflète son état d’esprit et celui qu’il perçoit chez son protégé.

Un raisonnement tordu, pris comme soutien. Je me demande bien si cet écrivain lit ou écoute les audios que les partisans d’Eto’o Fils diffusent contre cet entraîneur, qui ne leur a pourtant rien fait. Que dire d’un esprit capable de descendre aussi bas. Il est difficile de croire que ces mêmes voix sont restées silencieuses face à des crises bien plus graves, comme celle de Martinez, pour subitement s’extasier devant un conflit de pouvoir aussi banal. Serait-ce le football qui redonne sens à l’écriture, ou bien sommes-nous témoins d’un simple divertissement orchestré pour masquer les vrais problèmes ?

Il est évident que les retours concernant l’équipe des Lions avant l’arrivée de Marc Brys étaient négatifs. On avait pas besoin de loupe pour voir cela. Je précise bien et tout le monde le sait que  les échos qui précédaient l’arrivée de Marc Brys étaient déjà porteurs de troubles. Les Lions, autrefois unis et déterminés, se sont retrouvés étouffés par la présence écrasante d’Eto’o. Il n’était plus question d’une force paternelle, mais d’un étau qui les oppressait. Certes, Eto’o avait une vision, mais sa manière de l’imposer a semé la discorde. Ses querelles publiques et ses affrontements le rendaient indignes de certaines fonctions. Aujourd’hui il peut bien tirer avantage de ses erreurs et chercher à parfaire ses ambitions.

Pourquoi cette interview est-elle un piège ?

Dans cette interview, l’entraîneur dit qu’il était prêt à répondre aux coups. On l’a très certainement poussé à tenir de tels propos, sachant qu’Eto’o s’est déjà laissé aller à la violence par le passé. Parmi les autres erreurs qu’Eto’o continue de commettre, il y a le fait de mettre en avant sa popularité, de rencontrer les chefs, et d’organiser des bains de foule. Nos pays n’aiment pas les personnes trop populaires. Son avenir est intact, il est jeune ; qu’il se forme, qu’il attende, qu’il redevienne bienveillant envers son ministre, et qu’il ne se précipite pas. Le système actuel n’est pas favorable, ce sont des hypocrites ; s’il dérange, on finira par le balayer. (Je donne toujours de bons conseils.)

Face à ces tensions, deux possibilités se dessinent : soit cette interview est un moyen de détourner l’attention des vrais dossiers en cours, soit elle est le prélude à une manœuvre plus vaste visant à écarter Eto’o du pouvoir. Marc Brys a été entraîné à répondre avec virulence, conscient que la moindre provocation pourrait faire éclater la tempête. L’avenir d’Eto’o n’est pas encore scellé. Il est jeune, et s’il fait preuve de patience, s’il apprend et se réconcilie avec ceux qui détiennent le pouvoir, il pourrait encore briller, qu’il fasse attention à ces hommes du pouvoir, ils ne lui pardonneront aucune maladresse. Je redis : il faut qu’il se montre courtois avec ses supérieurs, qu’il évite les confrontations inutiles, et surtout, ne pas sous-estimer l’ampleur des forces qui s’opposent à lui.

Cette note de service adressée à Vincent Aboubakar est une mise en garde infantile adressée à un capitaine des Lions. Comment peut-on manquer de respect à un tel leader ? La FECAFOOT, en agissant ainsi, se comporte comme une administration de fortune, manquant de la noblesse et d’élégance requises pour guider une équipe nationale. Pourtant, ce moment difficile que traversent les Lions Indomptables n’est que temporaire.

Avec le temps, cette génération retrouvera le beau chemin et la Fecafoot reprendra son règne. Le travail de la FECAFOOT ne se limite pas à l’équipe nationale senior. Il est impératif qu’elle se concentre sur toutes les équipes, afin de redonner à ce pays les véritables Lions qu’il mérite. Quant à ceux qui, au Cameroun, parlent d’étrangers, ils doivent savoir qu’il y a 3 millions de Camerounais à l’extérieur, dont 2 millions vivent en Occident et 1 million en Afrique. Il y a plus de Camerounais en Belgique qu’il n’y a de Belges au Cameroun. Le Cameroun ne va pas se séparer de Marc Brys simplement parce qu’ils suivent aveuglément leur compatriote.

 
 

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