Bon à savoir: La signification du Cadi chez les Bamiléké
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Le Cadi fait partie des traditions Bamiléké au Cameroun et est un mot cher chez les arabes, désignant le juge musulman compétent en matière religieuse

Il va de soi que le Cameroun reste et demeure le résumé de l’Afrique. Par sa diversité ethnique et culturelle, ce pays se targue d’être le carrefour du continent. Mais, est-il bien connu de ses propres fils ? Nous ne sommes pas très surs. C’est la raison pour laquelle nous avons conçu l’idée d’approcher ce pays de l’Afrique centrale à partir des faits sociaux afin de mieux connaître certaines contrées qui peuvent se retrouver dans d’autres pays africains. C’est dire que nos investigations sur la réalité sociétale camerounaise, las d’être globale, s’est limitée à une ethnie propre qu’est celle des Bamiléké au Cameroun.

En effet, qui sont-ils, où les trouvent-on, comment vivent-ils ?

Les Bamilékés d’origine semi-batouïdes occupent les hauts plateaux de l’Ouest Cameroun. L’occupation de cette région de l’Ouest Cameroun serait le résultat des migrations semi-bantoues du moyen-âge. 

Dès leurs installations, ils instituèrent des sociétés humaines relatives à leur épanouissement. C’est de là selon la légende (1) que devait naître les chefferies dans chaque groupe organisé ayant à leur tête un chef traditionnel entouré de sept ou neuf notables. Le Chef est généralement maître des terres, ses vêtements sont spéciaux, ses sièges sculptés etc. Le chef du village règne comme dans une monarchie et toutes les grandes décisions engageant la communauté sont prises en conseil de notable.

Pour asseoir un climat de paix et de concorde dans son village, le chef ou le roi organise la cérémonie comme celle du cadi qui lui permettra de détecter les membres "nuisibles" de leurs pratiques magiques.

Cette cérémonie intéresse également les ressortissants du village qui résident hors du village (2). C’est une véritable cérémonie de filtre sélectif, car c’est elle qui purifient tous les "fils" du village.

En effet, c’est une méthode thérapeutique collective qui intègre le subconscient des membres d’une communauté.Cette cérémonie de Cadi dans les années soixantes est organisée dans chaque chefferie selon les réalités sociales propres voire individuelles et obéit à un ensemble de rituels séculaires.

De prime abord, la sphère géographique du spectacle se veut original (Lieu de rencontre spéciale, lieu saint, entrée de la chefferie, place publique, ombre de l’arbre à palabre, etc.).

Quand au décor du lieu, l’ornement est spécial (3). Des tissus traditionnels, peaux d’animaux féroces, des cauris etc... sont utilisés.Les guérisseurs traditionnels ou officiants choisis par le Chef du village arborent des tenues traditionnelles spéciales. 

Comment s’effectue cette dure et harassante épreuve ? Tout commence en présence d’un officiant qui tapote le front du participant. Ensuite, chaque participant frappe un chien noir apporté dans les lieux pour la circonstance. Le chien est enterré soit vivant, soit mort (4).

L’on pourrait même se demander si effectivement cette épreuve de cadi aboutit à ce que l’on croit atteindre.Cette épreuve du cadi permet aussi aux chefferies de s'enrichir car chaque participant, ressortissant du terroir, honore financièrement à l'événement de (350 à 1500 frs CFA) (50 centimes à 2.50 euros)(5)

Ce qui est certain, c’est que c’est lors de l’épreuve de cadi que chaque personne détenant un objet maléfique l’abandonne sur la place publique.

Si cet objet maléfique se trouve à des milliers de kilomètres du village, elle ira même le ramener au lieu de la manifestation...Cette séance de psychothérapie étant une manifestation palpante de la vérité au sein de la communauté, contribue à maintenir le climat de sécurité et de paix dans les villages, éloignant ainsi toutes les forces maléfiques pouvant nuire à la sérénité des villageois

Reférences:
1-DONGMO Jean-Louis in Le dynamisme Bamiléké (Cameroun). Vol II: La maîtrise de l'espace urbain, Centre d'Edition et de Production pour l'Enseignement et la Recherche - Yaoundé - 1981
2- Anne Debel (et al.), Le Cameroun aujourd'hui, Éditions du Jaguar, Paris, 2011, p. 37 (ISBN 9782869504646)
3- Joseph Tchapdieu, Cameroun, cadi , purification pratique satanique? Edition Ex Libra P-95, Nov 1994
4- Hugues Bertin Seumo, Un chien vivant enterré à Ndepkong, Bamena, article paru in le Messager le 3 juin 1994
5- Témoignages recueillis par nos soins auprès de papa Tagni Nkonkep Jacob de Mélong le 18 septembre 2006 à 15h 24 mn

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