Lettre ouverte à Monsieur le Ministre des domaines, du cadastre et des affaires foncières (MINDCAF)
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CAMEROUN :: Lettre ouverte à Monsieur le Ministre des domaines, du cadastre et des affaires foncières (MINDCAF) :: CAMEROON

Ultime interpellation publique pour démissionner de ses fonctions, adressée à un membre du gouvernement

N’attendez pas le remaniement. De grâce, pour votre honneur, pour votre dignité  ainsi que pour celle de vos proches, mais aussi pour l’histoire
PARTEZ !

Monsieur le Ministre,

L’histoire des sociétés humaines est certes complexe et versatile, mais c’est d’abord une histoire où les souffrances, les bonheurs, les larmes, le sang et la douleur, résultent des actes des individus, consciemment ou inconsciemment, avec des conséquences et des implications de toute nature. Et malgré cet état de chose qui peut parfois prendre les allures d’une malédiction éternelle, le soleil finit toujours par briller en versant ses rayons sur des bilans de pitié, de regrets, de remords, de désastres, de troubles et de tas de cadavres. A chaque fois, les questions qui reviennent, sont celles-ci : Mais pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi des gens ont-ils pu faire cela ? Quelle punition proportionnelle méritent-t-ils vraiment ?
 
Monsieur le Ministre,

En quelques jour, et à travers deux correspondances d’instructions et de réprimandes fermes qui vous ont été adressées par qui de droit, de pouvoirs et de prérogatives, nos compatriotes mais aussi des étrangers, ont retrouvé un brin d’espoir pour la sauvegarde de leurs patrimoine et d’éventuelles réparations des injustices.

Mon émotion est à son comble, au moment où je vous formule ces quelques lignes, tant j’ai en mémoire, des centaines de cas qui me sont soumis, de citoyennes et de citoyens de tout statut, nationaux et étrangers. Ce sont toutes des personnes que sous avez spolié avec vos décisions. La comptabilité est sans objet, tant l’ampleur des dégâts ainsi que des préjudices demeurera indéchiffrable. 

Monsieur le Ministre, 

Vous avez fait trop de mal à notre pays, aux simples gens, à tout le monde presque. Il ne suffit pas de tenir des meetings pour appeler à la candidature du chef de l’Etat en 2025. C’est du ponce-pilatisme, un couteau planté dans le dos. S’il y a quelqu’un qui trahi gravement le président et suscite des révoltes par ses actes, c’est d’abord vous. Quand vous annulez et rétablissez un titre foncier, une concession, deux, trois, voire quatre fois, allé et retour incessants, vous ne travaillez pas ou plus pour le pays, vous n’aidez pas le président de la république. C’est ainsi que vous donnez l’occasion aux gamins de se moquer de leurs parents et grands-parents, de devenir des martyrs, jetant le discrédit  sur le Cameroun, sur nous tous.
J’ai vu des gens tomber, préférer le suicide, faire des AVC et mourir à cause de vos décisions. Certains autres ont préféré s’exiler que d’assister vivants, sur place, à la spoliation de leur patrimoine durement acquis, œuvre de toute une vie, seul source et ressource pour leur retraite ou pour leurs soins médicaux.

Le titre foncier qui dans notre système juridique était plus puissant que tous les autres actes civils, ne représente plus rien, par votre faute, impunément, ouvertement, et vous dites soutenir le président. Encouragé par vous, les loups du tribalisme et du sectarisme ethno-obscurantiste se sont réveillés. Ils font aujourd’hui payer et repayer le même terrain plusieurs fois, au nom de faux alibis de restitution des terres aux autochtones, souvent de piètres truands, fainéants, envieux, jaloux et emmerdeurs sans foi ni loi juste affamés et manipulés par des spéculateurs cupides et insatiables. Et quand ce n’est pas le cas, ce sont d’autres hauts fonctionnaires ambitionnant d’immatriculer toutes les terres du pays pour eux et leurs familles. Et quand ce n’est pas le cas, ce sont des recensements subjectifs et ciblés comme à Fandena à Yaoundé ou ailleurs à Douala, pour accaparer les terres des morts, des veuves, des veufs et des orphelins. Vous distribuez le patrimoine de l’Etat à votre famille, à vos enfants, à vos amis. On les connaît, on voit et on prépare le tribunal de demain. C’est connu au ministère, ces dossiers de la conjointe, qui portent des signes pour un traitement particulier.

Finalement c’est quoi être MINISTRE, surtout ministre de la terre, du mètre carré, des champs, du sol et du sous-sol ? C’est établir les titres fonciers et les duplicatas en désordre, les annuler en désordre assis dans son bureau et sans aucun souci pour les droits et le travail des gens, et pour la postérité ?  C’est gâter le pays ? C’est quoi tout ça ?

Ce qui vous tombe sur la tête, n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.  Le pire est sans aucun doute encore à venir. IL fallait bien que le plus haut vous rappelle qu’il y a bien un président de la république et un chef du gouvernement. En effet vous aviez tellement pris de libertés tant pour la gestion du patrimoine foncier national devenu votre champ de manioc que pour les nominations brutales et désordonnées du personnel, que vous ne respectiez plus rien de norme administrative et règlementaire, voire constitutionnelle. Valse de chefs de services, de directeurs, d’inspecteurs et de conseillers, de conservateurs, et de délégués départementaux et régionaux, presque jamais la bonne personne à la bonne place, et presque jamais avec le visa du chef du gouvernement. Des agents changent de poste plusieurs fois dans la même année. Un Etat dans l’Etat.

Vous ne m’en voudrez pas, car mes correspondance d’alerte, de protestation et d’appel à la correction ne sont pas quantifiables. J’ai cet avantage de vous avoir interpellé encore et encore, longtemps et longtemps avant. Je n’ai fait que mon devoir de Médiateur, vous suppliant même en vain dans certains cas, pour entendre la voix des sans voix. Je garde tout mon respect et ma considération, à l’homme, au père de famille, à l’époux, au citoyen ordinaire, et enfin au membre du gouvernent de la république dont l’honneur et la réputation me sont chers. En effet si je vous manque de respect, je n’aurai pas seulement commis un outrage, j’aurai manqué cruellement le respect au Président de la République, ce qui ne me ressemble point.

Mais, face à l’ampleur du mal, du drame vécu par vos nombreuses victimes, un seul mot compte : PARTEZ. 
Peu importe les soutiens, du bas ou du haut ou tous les deux. La seule chose à faire c’est effectivement de partir. N’attendez pas le remaniement. Vous avez fait trop de mal aux gens et semé plus de désordres et de désolations, que tous les terrorismes qui agressent notre cher et beau pays, et que nos braves forces de défense et de sécurité combattent avec acharnement, détermination et professionnalisme.

Avec ma haute, fraternelle et citoyenne considération./.

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