Cemac, Pratiques anormales sur les corridors : Contrôles routiers, mauvais état des routes indexés
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Dans le cadre  d'une enquête menée par l'Institut sous-régional de la  statistique et d'économie appliquées ( ISSEA), un voyage de presse effectué  la semaine dernière, de Yaoundé - Bangui - Ndjamena, a permis aux hommes et femmes de media, de toucher du doigt, les réalités du trafic sur ces principaux corridors de la sous-région Afrique centrale.

Le voyage de presse qui a vu les journalistes parcourir des milliers de kilomètres, est  adjuvant  à l'investigation  commandée  dans le cadre de l'Observatoire des pratiques anormales ( OPA) sur les principaux corridors d'Afrique centrale. L'OPA a été mis en place dans le cadre du Programme d'appui  à la gouvernance des infrastructures régionales et nationales en Afrique centrale ( PAGIRN), par la CEMAC, et est   financé  par l'Union Européenne au titre du 11 ème FED.

Après l'enceinte portuaire de Douala  il y a  quelques semaines, mission  durant  laquelle des journalistes ont pu s'enquérir par eux-mêmes des différentes étapes de sortie des marchandises ( camions ) du  Port autonome de Douala ( capitale économique du Cameroun),  jusqu'à leur acheminement  à Yaoundé ( capitale politique ), la presse a repris la longue route. 

Douala - Bangui 

Plusieurs jours  durant, une équipe de journalistes a  pu parcourir les corridors  Yaoundé ( Cameroun ) - Bangui ( République Centrafricaine ) - Ndjamena ( Tchad). A l'observation, les  camionneurs se réjouissent  de la baisse  drastique du nombre de contrôles routiers sur les corridors. Ceux-ci n'hésitent d'ailleurs pas à remercier les différents gouvernements de la sous-région, pour cette mesure salutaire qui selon eux, a contribué à la baisse significative des tracasseries policières, donnant ainsi plus de fluidité à la circulation des personnes et des biens dans la sous-région Afrique centrale. Ente Douala  et Bangui ( 1394 km), le nombre de contrôles routiers a considérablement diminué. Fait marquant, il n'existe que 04 ( quatre ou  05   ( cinq ) contrôles routiers  entre Garoua - Boulai et Bangui ( 594 km ). " Il y avait 09  ( neuf ) ou 10 postes de contrôles avant, mais depuis qu'on a crié que c'est trop beaucoup et que cela nous empêche de circuler  facilement,  il reste 04 ( quatre ) ou 05 ( cinq ) contrôles routiers entre ici ( Garoua - Boulai , Ndlr ) et Bangui", nous confie un camionneur au poste frontière de Garoua - Boulai . A la question de quelle est la partie du corridor qui leur cause plus de tracasseries, notre interlocuteur hésite, avant de nous répondre avec un sourire en coin, que c'est le Cameroun. Et de préciser toutefois  que " tous ces contrôles routiers sont nuisibles et nous demandent l'argent  ; la seule différence est qu'il y a plus de contrôles routiers au Cameroun qu'en Centrafrique et au Tchad".  Les pots-de-vin n'ont pas encore été éradiqués : les routiers sont particulièrement mis en index par les différents camionneurs que nous avons approchés .  

Et si les camionneurs du corridor Douala - Bangui ( linéaire Garoua - Boulai - Bangui ) nous révèlent ne  plus ne plus être la cible des d'attaques  des groupes armés centrafricains, ils font cependant savoir qu'ils sont parfois victimes d'attaques de  malfrats  qui profitent de la nuit et de la difficile montée de certaines collines, pour grimper en arrière, et décharger une partie de la marchandise. Sur la durée du voyage, les camionneurs   confient qu'ils passent  07   ( sept  )  jour sur le corridor Douala - Bangui, non sans avoir décrié  l'absence d'aires de repos, spécifiquement dans la partie camerounaise. Lon apprend ainsi qu'en termes d'aires de repos, le Cameroun fait office de mauvais élève de la classe. 

Le paradoxe Douala - Ndjamena

Long de 1934 km, le corridor Douala - Bangui est long de 400 km en plus que celui Douala - Ndjamena. Mais paradoxalement, aux dires des camionneurs, c'est le corridor qui offre plus de fluidité, et enregistre nettement moins de pots-de-vin que celui de Douala - Bangui. Ce corridor qui passe par Touboro  ( Cameroun ) et Moundou ( Tchad ) depuis le 1er trimestre 2022, est plus avancé pour ce qui est de la circulation des personnes et des biens. Les pratiques anormales y sont peu nombreuses, et notamment sur les 590 km du territoire tchadien. C'est le corridor sous-régional qui satisfait mieux les camionneurs. Les chauffeurs nous ont confié que les pots- de- vin versés sur ce corridor pourtant plus long, sont de moitié inférieurs à ceux versés par le camionneurs sur le corridor Douala - Bangui. Sur cet état de choses, ils déclarent que le corridor Douala - Ndjamena a moins de postes de contrôles. A l'unanimité, les chauffeurs nous ont indiqué que la partie camerounaise demeure encore celle qui a plus de postes de contrôles, par rapport  à la République Centrafricaine et au Tchad.  

Mauvais état des routes 

Le mauvais état des routes est aussi décrié par les camionneurs. Il s'agit plus exactement de l'absence d'entretien routier. " De Douala pour Ngaoundéré, Garoua,  si tu as eu ton accès au port de Douala, tu n'as  pas trop de problèmes. C'est le mauvais état de la route qui est notre plus grand problème.  "Comme la route est mauvaise, le camion tombe dans le trou . Il y a des accidents mortels à cause de  ça . Tu évites le trou, et tu tombes sur l'autre voiture, et vous faites face  à  face. Ça fait que le croisement est difficile ", nous confie Hamadou  Ousseni, chauffeur du corridor Douala - Bangui. 
Interrogé sur la forme du chauffeur pour un aussi long voyage, et si ces derniers se relayent pour la suite du voyage,   Tidjani H, chauffeur sur le corridor Douala - Ndjamena affirme  :  "si nous sommes fatigués, on dort, et le voyage peut prendre neuf jours . D'ailleurs que le voyage est plus facile maintenant, parce qu'il n'y avait pas de route avant pour Kousseri - Ndjamena. Il y a déjà la route, et c'est très bien ".

Au terme de notre périple, les différents  acteurs nous ont globalement  exprimé leur satisfaction sur l'amélioration  de la fluidité de la   circulation sur les corridors Douala - Bangui / Douala - Ndjamena, avec une baisse considérable des postes de contrôles. Ce qui selon leurs propres déclarations, a entraîné une diminution sensible des tracasseries policières et partant,  des pots de vin. Mais il reste encore beaucoup à faire pour une fluidité optimale de la circulation des personnes et des biens, sur les corridors Douala - Bangui / Douala - Ndjamena, afin de réduire  les pratiques anormales à  leur plus simple expression  

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