Kamto dénonce le tribalisme d'État au Cameroun : retour sur la polémique anti-bamiléké
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Kamto dénonce le tribalisme d'État au Cameroun : retour sur la polémique anti-bamiléké :: CAMEROON

Maurice Kamto, leader de l'opposition camerounaise, a récemment publié une déclaration percutante dénonçant le retour en force d'une campagne de diffamation et de haine tribale orchestrée par l'État. Cette sortie intervient dans un contexte politique tendu, à l'approche des prochaines élections présidentielles au Cameroun.

Kamto pointe du doigt une résurgence du sentiment anti-bamiléké et du tribalisme d'État, rappelant les événements survenus lors de la campagne électorale de 2018. À l'époque, le régime en place avait été accusé d'orchestrer une violente campagne haineuse ciblant Kamto et la communauté bamiléké dont il est originaire.

L'opposant évoque des déclarations choquantes entendues sur divers médias, telles que "KAMTO ne sera jamais Président au Cameroun" ou "Un bamiléké ne sera jamais Président de la République tant que la capitale sera à Yaoundé". Ces propos, tenus impunément par des représentants du parti au pouvoir (RDPC) et ses alliés, illustrent selon Kamto la profondeur du problème.

La campagne de 2018 avait atteint son paroxysme avec le travestissement des propos de Kamto devant le Conseil constitutionnel par Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du RDPC. Cet incident a depuis alimenté les théories du complot tribaliste contre le Cameroun.

Kamto dénonce également la répression ciblée qui a suivi le scrutin présidentiel, avec des arrestations basées sur les patronymes ou même le faciès, révélant un objectif tribal assumé. Il souligne que cette stratégie visait à démontrer que le soutien à son parti, le MRC, se limitait à la communauté bamiléké.

À l'approche de la prochaine élection présidentielle, Kamto alerte sur une recrudescence de ces pratiques. Il accuse le régime de replonger dans une campagne de haine et de diffamation, utilisant notamment les réseaux sociaux pour propager des propos tribalistes.

L'opposant dénonce particulièrement une récente rumeur selon laquelle il aurait déclaré : "Je n'irai jamais enseigner les moutons du Nord". Il réfute catégoriquement ces allégations, les qualifiant de "mensonge honteux sorti du cerveau malade des âmes damnées du régime".

Kamto voit dans ces manœuvres une tentative désespérée du pouvoir en place de détourner l'attention de son bilan après 43 ans de règne. Il met en garde contre les dangers de telles pratiques pour la cohésion nationale et la paix au Cameroun.

Cette déclaration de Kamto intervient dans un climat politique de plus en plus tendu, où les questions d'identité et d'appartenance ethnique semblent prendre le pas sur les débats de fond. L'opposant appelle à la vigilance face à ces tactiques qu'il juge dignes du "fascisme ou du nazisme".

La réaction de Kamto soulève des questions cruciales sur l'état de la démocratie au Cameroun et la place du tribalisme dans le débat politique. Elle met en lumière les défis auxquels le pays est confronté en termes de cohésion nationale et de respect des différences ethniques.

Alors que le Cameroun se prépare pour une nouvelle échéance électorale, cette polémique rappelle l'importance d'un débat politique centré sur les enjeux réels du pays plutôt que sur des considérations ethniques potentiellement destructrices.

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