La CAN : De la stabilité à l'incertitude depuis le départ de Issa Hayatou
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Pendant plus de 20 ans, Issa Hayatou s'est opposé avec fermeté au changement de calendrier des phases finales de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de football, malgré les demandes insistantes de la FIFA et de l'UEFA. Son départ en 2017 a marqué un tournant pour la compétition, qui est depuis devenue sans date fixe (SDF).

Sous la présidence d'Issa Hayatou, souvent considéré comme le meilleur président de l'histoire de la Confédération Africaine de Football (CAF), la phase finale de la CAN avait une stabilité inébranlable. Cependant, depuis son départ, cette stabilité a été perdue. La compétition, qui était autrefois tenue de manière régulière, a vu ses dates fluctuer considérablement. En 2019, l'édition égyptienne s'est déroulée en juin-juillet, tandis que les éditions suivantes, au Cameroun en 2021 et en Côte d'Ivoire en 2023, se sont tenues en janvier-février. 

Plus récemment, le Comité exécutif de la CAF a décidé, ce vendredi 21 juin 2024, que la prochaine édition se tiendrait au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026. Cette décision est intervenue après que la CAF a cédé à la pression de la FIFA, qui a programmé la Coupe du monde des clubs du 15 juin au 13 juillet 2025 et la Coupe du monde des Nations du 11 juin au 19 juillet 2026. 

L'influence de la FIFA sur le calendrier de la CAN est un signe alarmant de la perte de souveraineté de la CAF, une souveraineté qui avait été chèrement acquise et consolidée sous le règne du Camerounais Issa Hayatou. Sous sa direction, la CAF avait résisté aux tentatives de la FIFA et de l'UEFA de modifier le calendrier de la CAN, protégeant ainsi les intérêts du football africain.

La perte de cette souveraineté a des implications importantes pour le football africain. La fluctuation des dates de la CAN pose de nombreux défis, notamment pour les clubs européens, qui doivent libérer leurs joueurs africains en plein milieu de la saison, et pour les équipes nationales africaines, qui doivent s'adapter à des calendriers changeants. En outre, cette incertitude affecte la planification et la préparation des pays hôtes, qui doivent s'adapter à des dates changeantes, ce qui peut compliquer la logistique et l'organisation de l'événement.

La stabilité que Hayatou avait apportée à la CAN avait des répercussions positives non seulement pour le football africain, mais aussi pour les fans et les sponsors. La certitude des dates permettait une meilleure planification et une plus grande anticipation, ce qui favorisait l'engouement et l'investissement dans la compétition. La perte de cette stabilité pourrait donc avoir des conséquences négatives sur l'attrait et la valeur commerciale de la CAN.

Dans ce contexte, il est crucial que la CAF retrouve une certaine stabilité et indépendance dans la gestion de son calendrier. Cela nécessitera un leadership fort et une vision claire pour le futur de la compétition. Les dirigeants actuels de la CAF devront travailler de concert avec les différentes parties prenantes du football africain pour rétablir une structure de calendrier cohérente et résistante aux pressions extérieures.

En conclusion, la CAN, autrefois stable sous la présidence d'Issa Hayatou, est devenue imprévisible et soumise à des influences extérieures depuis son départ. La CAF doit œuvrer pour retrouver sa souveraineté et assurer un calendrier stable pour le bien du football africain.

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