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© Correspondance : Asbl CEBAPH
- 24 Jun 2024 12:12:11
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Asbl CEBAPH: Une crise de l’hébergement se pose pour les demandeurs d'asile en Belgique :: BELGIUM
Le système d’accueil des demandeurs d’asile en Belgique a atteint un niveau de saturation depuis quelques mois.
Depuis le 3 août 2023, les autorités belges ont officiellement acté la suspension temporaire de l’accueil des hommes seuls. Une situation qui place le pays en contradiction avec le droit européen et la convention des Nations unies sur les réfugiés et apatrides.
Il faudra souligner que l’accueil des demandeurs d’asile dans le Royaume de Belgique est assuré par l'Agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile (Fedasil). C’est elle qui s’occupe du dispatching dans les différentes structures d’accueil du pays, qu’elles soient étatiques ou privées.
A la date du 1er juin 2024, le réseau d’accueil compte plus de 34 000 places et environs 800 places dans des centres d’arrivées. (Chiffres Fedasil)
Le 12 mars dernier, Fedasil indiquait que le réseau d’accueil était en difficulté, le taux d’occupation étant alors de 96 %.
Fedasil décida donc d’accorder la priorité aux demandeurs les plus vulnérables, excluant donc très souvent les hommes ou les femmes seuls. Les refuges pour sans-abris étant eux aussi complets, de nombreux demandeurs d’asile se sont retrouvés à la rue ou dans des squats.
« Toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays », proclame l’article 14 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Dans cette perspective, les États ont mis en place une procédure d’asile pour déterminer si une personne étrangère qui en fait la demande peut accéder au statut de réfugié ou à une autre forme de protection internationale parce que sa vie ou certains de ses droits fondamentaux sont menacés dans son pays d’origine.
Depuis deux ans et demi, la Belgique a été condamnée plus de 9.000 fois pour avoir failli à sa mission d’accueil en laissant à la rue des demandeurs d’asile, alors que le droit européen fixe leur droit à l’accueil matériel tant que leur demande d’asile est en cours d’examen par les instances compétentes.
Ils sont nombreux, ces demandeurs d'asile en grande détresse qui font face à un manque d'accueil dans les centres réservés. Il leur est annoncé qu’il n’y a pas de places dans le réseau d’accueil Fedasil et que leur demande d’asile sera traitée dans les trois ou six mois par le Commissariat Général aux réfugiés et aux apatrides ! Précisons que le délai légal de la procédure est de six mois et que la loi belge permettrait que ces demandes spécifiques soient traitées prioritairement…
En Belgique, selon les chiffres officiels publiés en juin 2024 par plusieurs organisations de la société civile belge, près de 3000 demandeurs et demandeuses d’asile se retrouvent à la rue sans ressources car le gouvernement belge ne leur a pas fourni de logement ni d’autres biens et services essentiels. Beaucoup n’ont d’autre choix que de dormir dans la rue ou sous des tentes de fortune
Bien que le gouvernement ait augmenté la capacité d’accueil de la Belgique, les mesures prises ont été trop lentes et insuffisantes pour résoudre une crise d’accueil qu’il a lui-même créée.
Il est aussi important de redire que demander l’asile est un droit fondamental protégé par la Convention de Genève, qui consacre le droit à chercher protection dans un autre pays depuis 1951 et scelle ainsi le statut de réfugié(e). Statut qui sera complété plus tard par la protection subsidiaire, pour les situations de violences aveugles, et par la protection temporaire. Le droit d’asile est un droit fondamental reconnu à chaque être humain, indépendamment de son sexe ou de sa nationalité, qui est plus que jamais indispensable au vu des contextes de violences, de guerre et d’insécurité au niveau mondial.
La Belgique doit normalement accueillir, loger, nourrir ces demandeurs d’asile jusqu’à la fin de leur procédure d’asile et ceci n'est possible que par l'activation sans attendre du « plan de dispersion » afin de fournir un abri adéquat aux personnes en quête de protection et de s’acquitter des obligations internationales relatives aux droits humains incombant à la Belgique.
L'asbl CEBAPH (Cercle Belgo-Africain pour la Promotion Humaine) se positionne en faveur d'un plan de répartition entre les communes belges pour accueillir les demandeurs d'asile.
Il est urgent pour le gouvernement belge de prévoir un nombre suffisant de places d’accueil et que celles-ci soient mises aussitôt à la disposition de ceux qui en ont tant besoin.
Convaincus que les migrations sont une richesse et un fait structurant de l’histoire de l’humanité, nous militons pour la mise en place de politiques respectueuses des droits des personnes migrantes.
La situation actuelle est grave, urgente et constitue une violation des droits humains.
Hugues SEUMO, Secrétaire général et responsable de la Cellule de communication de l'asbl CEBAPH
Contact presse
https://asblcebaph.over-blog.com/
Email: asblcebaph@gmail.com
GSM: +32 485 39 58 85 ou +32 465 90 64 31
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