Lumière sur les circonstances tragiques ayant conduit à l’assassinat brutal de Marie Kongwe, dans la nuit du 12 au 13 mai 2024, à Ebodje, localité située dans le département de l’Océan, région du Sud-Cameroun.

Ebodje, une terre de gentilshommes célèbre pour son écotourisme et son engagement pour la préservation des écosystèmes marins, a perdu le sommeil depuis la découverte macabre du corps scalpé et gisant dans une mare de sang de Marie Kongwe, 32 ans. La victime a été assassinée par son copain, Fabrice Mama, la quarantaine, dans des circonstances particulièrement troublantes. Le bourreau, de sang-froid, a asséné plusieurs coups de machette à sa compagne, allant jusqu’à l’amputer de plusieurs doigts de la main gauche.

Marie Kongwe et Fabrice Mama vivaient une relation tumultueuse depuis trois mois. Selon des témoignages recueillis auprès des proches de la victime, leur relation avait commencé sur un chantier agricole à Campo. Après la fin de leur contrat, Marie avait décidé de vivre avec Fabrice à Ebodje, malgré la désapprobation de sa famille.

Les tensions entre les deux tourtereaux n’ont cessé d’augmenter, culminant une semaine avant le drame par une violente altercation. Cette dispute avait été si intense que les frères de Marie avaient envisagé d’expulser Fabrice du domicile familial. Toutefois, Marie avait réussi à apaiser les esprits en plaidant en faveur de son amant.

Le soir du 12 mai, après une soirée dans un débit de boissons à Kribi, Fabrice Mama a commis l’irréparable. Aux petites heures du matin, il a attaqué Marie avec une machette, laissant derrière lui un nourrisson de cinq mois orphelin de mère. C’est le fils aîné de la victime, âgé de 10 ans, qui a découvert le corps de sa mère à l’aube.

La nouvelle du crime a rapidement mobilisé le village qui s’est lancé à la poursuite de l’assassin. Fabrice Mama a été rattrapé au centre-ville de Kribi où il tentait de se cacher. Les autorités administratives et judiciaires se sont rapidement rendues à Ebodje pour évaluer la situation. Fabrice, qui a avoué son crime, a été placé en détention à la prison principale de Kribi, tandis que le corps de Marie repose à la morgue de l’hôpital régional annexe.

Cet assassinat atroce intervient dans un contexte de violence croissante contre les femmes à Kribi. En effet, après l’affaire Lydienne Taba, qui a conduit à la condamnation de l’ancien sous-préfet de Lokoundje, et la découverte en juin 2023 de la dépouille de Clarence Ngo Nkou, également assassinée par son compagnon, ce nouveau drame renforce les préoccupations des défenseurs des droits des femmes.

La récurrence de ces féminicides interpelle sur la nécessité de mesures plus strictes pour protéger les femmes dans cette région. Les associations de défense des droits des femmes appellent à une mobilisation générale pour sensibiliser la population et les autorités sur cette violence endémique. Des initiatives sont également en cours pour fournir un soutien psychologique aux familles des victimes et pour renforcer la législation sur les violences conjugales.

En conclusion, l’assassinat de Marie Kongwe est une tragédie qui rappelle la fragilité de la vie des femmes face à la violence domestique. Il est crucial que des actions concrètes soient entreprises pour prévenir de tels actes et protéger les femmes, afin de rendre justice à Marie Kongwe et à toutes les victimes de féminicides au Cameroun.