L'affaire de l'assassinat du journaliste Martinez Zogo connaît un tournant inattendu au tribunal militaire, avec des révélations sur l'expertise judiciaire des téléphones du défunt. Une situation rare dans les procédures judiciaires, où tous les avocats, y compris ceux de l'État et de la partie civile, réclament le dossier de procédure, refusé par le tribunal sous pression de la présidence de la République et du ministère de la Défense, en raison de son contenu explosif.

L'expertise judiciaire des téléphones de Martinez Zogo révèle des informations cruciales pour l'affaire. Les données extraites de son INFINIX SMART 5 et d'un NOKIA donnent un aperçu détaillé de ses communications et de ses activités. Notamment, Martinez Zogo apparaît comme un informateur régulier du Secrétariat Général de la Présidence de la République (SGPR), notamment de Ferdinand Ngoh Ngoh, ainsi que du Directeur du Cabinet Civil (DCC/A).

De plus, il semble avoir alimenté ces instances en accusations de détournement de deniers publics impliquant des personnalités telles qu'AMOUGOU BELINGA et IVO DESCENCIO. Des révélations également sur d'autres affaires, dont certaines circulaient dans les réseaux sociaux, alimentées par Martinez Zogo lui-même, comme des accusations contre le ministère de la Santé Publique concernant le décès de M. DABO, ainsi que d'autres scandales politico-financiers.

Le document d'expertise inclut des conversations avec Ferdinand Ngoh Ngoh et Oswalde Baboke, dans lesquelles Martinez Zogo fait référence à des hauts responsables de l'État. Cependant, le tribunal militaire n'a pas pu mettre la main sur un troisième téléphone qui a mystérieusement disparu, ainsi qu'une mallette contenant des documents confidentiels.

Les investigations ont révélé que cette mallette contenait notamment des documents remis par l'ancien ministre des mines, DODO NDOKE, lors d'une rencontre avec Martinez Zogo deux jours avant son enlèvement. Intriguant, Dodo Ndoke sera assassiné par empoisonnement le même week-end que la découverte du cadavre de Martinez Zogo.

Cette affaire révèle un enchevêtrement complexe de relations politiques et de scandales financiers, jetant une lumière crue sur les rouages du pouvoir et de la corruption au plus haut niveau. Les révélations de l'expertise judiciaire laissent entrevoir un réseau d'intrigues et de connexions qui pourraient ébranler les fondements mêmes de l'État.