PIERRE NJANKA BEAKA : TÉMOIGNAGE D'UNE ÉPOQUE RÉVOLUE DU FOOTBALL CAMEROUNAIS
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PIERRE NJANKA BEAKA : TÉMOIGNAGE D'UNE ÉPOQUE RÉVOLUE DU FOOTBALL CAMEROUNAIS :: CAMEROON

Dans le vaste panorama du football camerounais, certains noms résonnent comme des légendes vivantes, rappelant une époque où le jeu était différent, où les joueurs pouvaient encore prétendre vivre de leur art. Pierre Njanka Beaka est l'un de ces joueurs emblématiques, dont le parcours raconte une histoire d'une époque révolue mais pas oubliée.

En 1997, les portes de Coton Sport de Garoua semblaient grandes ouvertes pour Njanka Beaka. Le club le voulait, l'avait même convié à Garoua pour finaliser le contrat. Mais les circonstances en ont décidé autrement. « Je devais signer mais Mbarga Mboa avait refusé. J’avais pourtant déjà pris l’argent de Coton », se souvient-il. À cette époque, les joueurs étaient leurs propres agents, négociant eux-mêmes leurs contrats. Une pratique aujourd'hui révolue dans un monde footballistique dominé par les intermédiaires.

« À cette époque, le footballeur pouvait vivre de son art », poursuit-il. Un constat amer à la lumière des réalités contemporaines où les salaires faramineux des stars mondiales contrastent avec les difficultés financières rencontrées par bon nombre de joueurs moins médiatisés.

Lorsqu'il signe à l'Olympique de Mvolyé, le montant d'un million de francs CFA paraît astronomique. « J’avais signé un contrat de 2 millions FCFA avec un salaire de 250 000 FCFA par mois et ils prenaient en charge le logement », se remémore-t-il. Les primes de match ? « Toujours payées après le match », souligne-t-il, évoquant une époque où la confiance et l'honneur faisaient office de contrat.

Comparant son offre de contrat avec Coton à celle de l'Olympique de Mvolyé, il met en lumière la différence. « Quand je devais signer à Coton, Coton me proposait un contrat de 3,5 millions et un salaire de 300 000 », révèle-t-il. Une somme qui, à l'époque, aurait représenté une véritable fortune.

Outre les aspects financiers, Njanka Beaka partage également son point de vue sur la gestion de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT). « L’ambiance qui règne autour me déplaît », déclare-t-il. Cependant, il s'abstient de juger la qualité de la gestion, préférant laisser cette tâche à d'autres. « Nous les anciens joueurs, avons beaucoup bataillé pour qu'il y ait l'un des nôtres à ce poste-là », rappelle-t-il, soulignant l'importance de l'unité et de la solidarité au sein de la famille footballistique.

Dans un élan de sagesse, il conclut en soulignant l'importance de l'entente et de la coopération. « Une seule main ne peut pas attacher le koki. Il faut donc aider cette main à attacher ce koki », déclare-t-il, utilisant une métaphore culinaire pour illustrer la nécessité d'une collaboration harmonieuse pour atteindre les objectifs communs.

Ainsi, le témoignage de Pierre Njanka Beaka résonne comme une invitation à se souvenir d'une époque où le football était différent, où les joueurs pouvaient rêver de vivre de leur passion, mais aussi comme un rappel des valeurs d'unité et de solidarité qui ont toujours été au cœur de ce sport.

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