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© Camer.be : Olivier Berhuse
- 24 Feb 2024 16:20:06
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CAMEROUN :: Honte: Un extrait du livre de Marafa Hamidou Yaya démonte les mensonges de Henriette Ekwé :: CAMEROON
Au cours d’une émission récente sur la chaîne de télévision Info Tv, Madame Henriette Ekwé a affirmé que le dernier projet de révision constitutionnelle du Cameroun fut porté par le Ministère de la Justice.
Cette dernière cite le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Ahmadou ALI, de regretté mémoire, et le Ministre Délégué Maurice KAMTO, comme les deux membres du Gouvernement ayant défendu ce projet devant la Commission des Lois constitutionnelles de l'Assemblée Nationale.
Or à cette époque c'est plutôt le MINAT, le Ministre d'Etat, Marafa HAMIDOU YAYA, qui avait défendu ce projet devant la Commission des Lois et en plénière pour le compte du Gouvernement.
Parlant du Code électoral de 2012 , Madame Ekwé déclarant mordicus qu'il fut rédigé par Maurice KAMTO. Or, les questions électorales faisaient partie des attributions du MINAT, qui avait dèslors élaboré le Code électoral actuel, qui a été adopté en 2012.
Marafa Hamifou Yaya apporte des éclaircissements dans son ouvrage paru en 2014.
La rédaction de camer.be publie ici, un extrait du livre de l’ancien ministre d’Etat, qui dit tout le contraire de ce que soutenait Henriette Ekwe sur cette télévision privée émettant depuis Yaoundé au Cameroun.
Le Choix de l’action,Mes dix ans au Minat, Marafa Hamidou Yaya ( Les éditions du Schabel)
Extraits, P63
"1.La réforme constitutionnelle d'avril 2008
En mars 2008, j'ai défendu, devant l'Assemblée Nationale, le projetde loi n°2008/01 du 14 avril 2008 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitution du 2 juillet 1972.
Cette révision constitutionnelle s'est concentréé sur l'article 6, alinéa 2, pour faire sauter le verrou de la limite de deux mandats présidentiels. (....)
C’est en mon âme et conscience que j’ai défendu devant l’Assemblée Nationale le projet de loi n°2008/01 du 14 avril 2008 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitution du 02 juillet 1972. Cette révision s’est concentrée sur l’article 6, alinéa 2, pour faire sauter le verrou de la limite de deux mandats présidentiels.
Selon le Président de la République, l’objectif était de réduire les frictions internes au gouvernement, dont les membres étaient distraits par leur positionnement en vue de la succession prévue en 2011. Il était nécessaire de lever l’incertitude pour éviter la paralysie du pays et ne pas décourager l’investissement.
C’est en mon âme et conscience que j’ai défendu ce texte. Non que j’aie relégué à l’arrière-plan mes convictions sur l’impératif démocratique de l’alternance. Impératif pratique aussi puisque l’arrivée d’un sang neuf au sommet de l’État revitalise la machine administrative et contribue au développement national à travers le renouvellement des personnes, méthodes, des ambitions, de la vision et de la gestion.
Mais mon constat personnel était que, depuis le début du second septennat du Président de la République, que nous étions plusieurs à penser son dernier, le contexte politique camerounais était devenu délétère. En particulier au sein du parti au pouvoir et de la haute administration se multipliaient des démonstrations de force, préjudiciables à une transition pacifique. Des clans, des groupes, des réseaux s’étaient formés qui visaient le pouvoir suprême par tous les moyens. Surtout, aucune institution n’était en place pour conduire la transition.
Seulement, dans mon esprit, le Président de la République ne se représenterait pas. Il utiliserait une éventuelle nouvelle candidature comme moyen de calmer les ardeurs des uns et des autres, comme une fiction pacificatrice, rien de plus. Dans son bureau, au cours de mes dernières audiences avec lui, j’avais été clair sur ma résolution de ne me présenter devant l’Assemblée nationale qu’avec la certitude que le mandat en cours serait son dernier. Le Président de la République ne m’avait jamais détrompé."
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