Agnès Antoinette Ntoumba : « Nos bio insecticides ont prouvé leur efficacité »
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A 41 ans, cette doctorante en sciences biologiques à l’université de douala développe des bio insecticides contre les larves de l’anophèle gambias, l’un des vecteurs du paludisme, grâce à des nanoparticules de plantes.

Vous êtes l’une des lauréates de la 11e édition du prix « Jeunes talents » Afrique subsaharienne 2020 de l’Oréal Unesco. Qu’est-ce que cela vous fait d’être primée pour votre recherche dans le domaine de la science et surtout d’être la seule Camerounaise à figurer dans cette short-list de 20 femmes ?
C’est une grande marque de reconnaissance pour le travail déjà accompli. Ce prix nous propulse sur la scène internationale de la recherche et de la science. C’est un honneur de représenter mon pays, cela prouve que nous avons le potentiel il suffit de persévérer et d’y croire. Il faut noter que je suis encore Doctorante. Je suis inscrite en 3e année de doctorat à l’université de Douala. J’ai bénéficié de la bourse (Global Award) octroyée par la fondation Bill et Melinda Gates afin de participer à une conférence en Afrique du Sud. J’ai participé à plusieurs conférences nationales et internationales et je suis membre de plusieurs associations scientifiques

Parlez-nous de votre projet. À quoi consistait-il ?
Le contrôle vectoriel à partir de plantes associées aux nanoparticules d’argent. En effet suite aux multiples résistances observées face aux insecticides chimiques usuels, aux limites des autres méthodes anti vectorielles, il est devenu urgent de trouver des alternatives. Le Cameroun regorge d’une importante flore dont les vertus ne sont plus à démontrer. Le travail consiste à un mélange d’extrait des plantes avec la solution de nitrate d’argent et obtenir un bio insecticide de nanoparticules d’argent. Ces solutions ont prouvé leur efficacité comme larvicide contre l’un des vecteurs du paludisme au Cameroun (Anophèle gambiaes).

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous investir à la fabrication des bio insecticides ?
Plusieurs plantes ont déjà prouvé leur efficacité comme répulsifs des moustiques mais il fallait trouver un procédé pour accroitre cette efficacité tout en réduisant le temps de production et l’utilisation des produits chimiques. Nous sommes encore à la première phase du projet, il est question pour nous de poursuivre les tests sur le terrain afin d’aboutir à un prototype qui sera mis à la disposition des populations.

Quelles sont les particularités de vos insecticides ?
Le caractère écologique de la synthèse de ces bios insecticides respectueux de l’environnement, moins couteux, pas néfaste pour la santé de l’homme et des organismes non ciblés.

Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous faites actuellement face dans le cadre de la production de ces insecticides ?
Les difficultés sont d’ordre financière car la recherche nécessite d’énormes moyens ; les laboratoires doivent être performants grâce à des équipements de pointe car il y a des analyses ou des expériences que l’on peut réaliser ici au Cameroun mais faute d’équipements nous envoyons les échantillons dans les laboratoires à travers le monde. Ce prix est une motivation importante pour la chercheuse que je suis, il me permettra d’envisager d’autres axes de recherches. Surtout que les décideurs politiques, les acteurs de la recherche et de la santé doivent nous aider afin que nous puissions pour passer de la phase expérimentale à la phase d’application.

Quels sont vos projets à court et à long terme ?
Mes projets sont de finaliser ma thèse, sensibiliser les populations à travers des séminaires et étendre le projet sur l’étendue du territoire.

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