Crise anglophone, rentrée scolaire: Les séparatistes posent des conditions préalables
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La rentrée scolaire officielle au Cameroun, prévue le 5 octobre prochain, risque d'être fortement perturbée en zone anglophone, où les écoles sont au cœur de la bataille séparatiste.

La rentrée scolaire aura-t-elle réellement lieu dans les régions anglophones du Cameroun?

Alors que le gouvernement se veut rassurant, les observateurs continuent d’épiloguer sur l'effectivité de cette rentrée scolaire le5 octobre prochain, dans les régions anglophones sous l’emprise d’un violent conflit séparatiste. Interrogé par Camer.be, Elongue Thitus, Secrétaire général du General Teacher Association, une organisation de la société civile, estime que toutes les conditions ne sont pas réunies pour une rentrée sereine dans toute la zone en crise.
"il n’y a pas de condition concrète sur le terrain pour faire en sorte que l’école reprenne effectivement, plusieurs d'entre ces écoles sont abandonnées dans la broussaile face à un population qui a quasiment déserté plusieurs localités" déplore Elongue Thitus au micro de camer.be

Du côté des séparatistes, dans une sortie datant du 25 septembre 2020,ces derniers ont posé un certain nombre de conditions pour une reprise effective des cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Selon eux, « aucune école gouvernementale ne rouvrirait à moins qu'elle ne change de nom en «écoles communautaires », «les écoles doivent respecter les jours de villes mortes» , «pas de chant de l'hymne national camerounais dans les écoles», « pas d'enseignement de l'histoire du français et du Cameroun français dans les écoles», «l’enseignement des langues maternelles doit être encouragé» et enfin, «toutes les écoles doivent prendre des mesures adéquates pour protéger les élèves et les enseignants du Covid 19 », affirment les sécésionnistes.

Joint par nos soins, une autorité scolaire gouvernementale qui a requise l'anonymat nous a rassuré que "toutes les mesures sont prises par les pouvoirs publics pour la reprise effective des cours dans les régions anglophones du Cameroun".

Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) estime qu’en juin 2019, « 9 272 écoles étaient fermées ou n’étaient plus opérationnelles au Burkina Faso, au Cameroun, au Mali, au Niger, au Nigéria, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo et au Tchad en raison de l’insécurité – soit trois fois le nombre enregistré à la fin de 2017 ».

L’Unicef invite les États à « protéger l’éducation ainsi qu’approuver et mettre en application la Déclaration sur la sécurité dans les écoles ».

Dans le Nord-ouest et Sud-ouest du Cameroun, les populations estiment que le gouvernement camerounais n’arrive pas à protéger les citoyens et l’éducation.

« Plus de 160 établissements scolaires » ont été incendiés depuis le début de la crise anglophone de 2016 selon le ministère de l’Education nationale.

Ces écoles, ainsi que les enseignants et les élèves sont pris pour cible par les sécessionnistes qui estiment que la seule réponse à donner au pouvoir de Yaoundé est le boycott de l'éducation dispensée par le gouvernement camerounais.

A quelques jours de la rentrée scolaire, il n'y a toujours aucun espoir de reprise des cours dans les deux régions anglophones.

Et le nombre d'établissements fermés a encore augmenté à l'approche de cette rentrée scolaire à hauts risques, car les sécessionnistes annoncent sept jours de ville morte à compter du 5 octobre 2020.

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