Un pasteur en prison pour escroquerie foncière
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Après avoir passé quatre mois de détention provisoire, le berger de l’église la Nouvelle Jérusalem d’Elig-Essono, a été entendu dans le cadre d’une affaire d’escroquerie foncière qui l’oppose à son ancienne bailleresse.

Vêtu d’un kimono blanc assorti d’une paire de chaussure noire bien cirée, M. Ndji Prince Jonathan, pasteur de l’église la Nouvelle Jérusalem paroisse d’Elig-Essono et promoteur de la radio Royal FM, se dit prêt à défendre l’intégrité et l’honneur de la chapelle qu’il dirige depuis 6 ans. Il s’est à nouveau présenté devant le juge du Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé-centre administratif le 29 août 2019, dans le cadre d’un procès intenté contre lui par Mme Asmaou Belo Nana. L’homme de Dieu a été renvoyé en justice pour répondre des faits d’escroquerie foncière, trouble de jouissance, entre autres. Détenu à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui depuis quatre mois, le mis en cause plaide non coupable.

La plaignante, qui n’a pas comparu à cette audience, avait déjà fait son témoignage lors qu’une audience précédente. L’affaire revenait pour que M. Ndji présente sa défense. Prince Jonathan Ndji a déclaré au tribunal que l’église qu’il dirige occupe à titre lucratif, trois appartements au quartier Elig-Essono à Yaoundé, depuis 2012. Un appartement qui lui sert de domicile en sa qualité de pasteur, un autre qui tient lieu de cellule de prière pour les fidèles, et le dernier qui abritent les sièges de la radio Universel FM et Shanel TV, propriétés de l’église. Le portail des camerounais de Belgique. Il déclare qu’avant que l’église ne s’installe sur les lieux, elle avait signé trois contrats de bail avec M. Tiati François, l’ancien propriétaire, parmi lesquels les contrats commerciaux, qui expirent jusqu’en 2062. L’accusé soutient en outre que l’église payait ses loyers à l’avance et à des longues durées.

En sa qualité de président du conseil pastoral, et mandataire de l’église, il a signé tous les trois contrats au nom de la Nouvelle Jérusalem. Il dit que l’église occupait paisiblement les immeubles jusqu’en 2017, lorsqu’il a été informé verbalement que M. Tiati François n’était plus propriétaire, et qu’il a cédé son bien à Mme Asmaou Belo Nana, qu’il n’avait jamais vu. Son ancien bailleur lui aurait d’ailleurs informé bien avant qu’il soit sur le point de vendre sa propriété, et qu’il fallait libérer l’immeuble. Mais, l’Eglise s’est maintenue sur les lieux en attendant l’arrivée du nouveau propriétaire. Elle a fait l’objet des poursuites judiciaires diligentées par M. Tiati pour expulsion et paiement. Mais le tribunal s’est déclaré incompétent à connaître de leur litige.

Brebis égarées

Les choses se compliquent pour la Nouvelle Jérusalem en Janvier 2019, lorsque le pasteur a reçu une correspondance de Mme Asmaou Belo Nana, l’informant à nouveau que l’église occupe l’immeuble illégalement depuis 2017, et qu’elle est désormais, la nouvelle propriétaire. En réplique à cette sommation, M. Ndji déclare avoir demandé à la plaignante de lui présenter les pièces justificatives, qui attestent sa qualité. En vain. Malgré le fait que ses contrats de bail étaient en cours de validité, il a par correspondence écrite, demandé à Mme Asmaou de lui indiquer le numéro du compte bancaire dans lequel il va désormais faire les versements de loyers. Alors qu’il était en attente d’une réponse, le pasteur a été surpris d’être convoqué dans une unité de gendarmerie pour répondre des faits de trouble de jouissance. «J’ai été molesté et bastonné parce que j’ai refusé de signer une lettre d’engagement dans laquelle je fais la promesse de quitter les lieux dans trois jours» , at-il déclaré. Las d’être torturé, M. Ndji soutient que c’est au parquet qu’il a finalement signé une lettre dans laquelle il indique que seule la radio Universel FM quitte les lieux. Pendant qu’il était en détention à Kondengui, il a été informé que Mme Asmaou Belo Nana et ses gros bras, ont expulsé ses fidèles de l’église, et que sa famille se retrouve sans abri. «Je n’ai reçu aucune notification, ni une décision de justice. Elle a acheté l’immeuble en violation de mes droits.

Mes brebis sont égarées depuis 4 mois. Mes deux enfants de 4 et 3 ans ont été mis à la porte sous la pluie, et je ne sais pas où ils se trouvent en ce moment de rentrée scolaire. Mes effets ont été vandalisés, la radio et la télévision saccagées. » Au cours des débats, il en est ressorti que le pasteur Ndji Prince Jonathan et son église la Nouvelle Jérusalem sont des locataires indélicats, et qu’ils ont été sommés par l’ancien bailleur de quitter les lieux il y a longtemps pour filouterie de loyer. M. Tiati Françoise leur réclamait la somme de six millions de francs représentant les arriérés de loyer, qu’ils refusent de payer et se maintient illégalement dans l’immeuble querellé, malgré des décisions de justice devenues définitives. Le procès a été reporté au 17 septembre 2019.

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