C’est l’objectif de l’atelier de lutte contre cette gangrène dans les institutions gérées par l’église catholique tenu hier à Bafoussam en présence des responsables des oeuvres sociales de cette congrégation religieuse au Cameroun.

Comme les pharisiens animés par l’hypocrisie, l’église catholique aujourd’hui comme tout autre secteur d’activité au Cameroun est miné par la corruption. Selon une enquête menée par la commission diocésaine juste et paix, le diocèse de Bafoussam, est en proie aux pratiques quotidiennes et récurrentes de la corruption. Le portail des camerounais de Belgique. Dans les oeuvres sociales de ce diocèse, selon le résultat de cette étude, l’argent et sa convoitise est à 75% au centre de la corruption. Dans les établissements scolaires appartenant à cette Eglise, le monnayage, le détournement, la falsification des bulletins de notes, la surenchère des manuels scolaires sont entre autres pratiques de corruption révélées par cette enquête.

Pour ce qui est des infrastructures sanitaires de ce diocèse, le trafic des médicaments, le monnayage des services de soins, de l’établissement du certificat de genre de mort, de l’accueil, des frais d’analyses médicales sont entre autres des pratiques récurrentes de la corruption dans le système de santé de ce diocèse. « La clé pour faire face à cette gangrène, c’est de cibler les acteurs principaux de la pratique de la corruption et de commencer à travailler avec eux. Tout doit commencer par la famille. Figurez qu’en famille aujourd’hui, vous ne pouvez pas facilement obtenir l’aval de l’enfant pour vous donner un appui sans un engagement quelconque.

Nous sommes donc partis de l’expérience que nous avons vécue avec les autres organisations de la société civile lors des campagnes de sensibilisation mais on a eu l’expression que le résultat n’est pas encore là. Maintenant, nous commençons nousmêmes dans notre propre communauté. Ainsi, les autres comprendront qu’il est important de laver le linge sale en famille. Chaque communauté pourra rentrer dans sa maison et essayer de sensibiliser et travailler avec les siens afin que les indices de changement de comportement soient perceptibles », justifie Ferancide Massa, coordonatrice de la commission diocésaine juste et paix du diocèse de Bafoussam.

Se référant à la lettre pastorale à l’issu du symposium des conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar des évêques africains de 2013 soulignant le fait que « la corruption est un cancer qui freine le développement de l’Afrique », « le réseau Afrique foi et justice » veut ainsi à travers cet atelier sensibiliser les responsables des oeuvres sociales du diocèse de Bafoussam sur les effets néfastes de la corruption sur les systèmes éducatif, sanitaire, économique, social, politique afin de réduire la propension de ce fléau à défaut de l’éradiquer.