Les partisans de l’opposant Maurice Kamto critiquent l’Église
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L’Église catholique du Cameroun est critiquée par les partisans de l’opposant au président Paul Biya, Maurice Kamto, arrêté le 27 janvier après une marche de protestation contre les résultats de l’élection présidentielle. Interrogée par La Croix Africa, la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc) a réagi.

« Les évêques du Cameroun sont bien conscients de la situation actuelle du pays, qu’il s’agisse des problèmes sociaux aussi bien que politiques ». Interrogé par La Croix Africa, Mgr Benoît Kala, secrétaire général de la Conférence des évêques du Cameroun (Cenc), répond aux vives critiques qu’adressent à l’Église les partisans de l’opposant Maurice Kamto, arrêté début février.

« Nous sommes une Église de communion qui partage la vie du peuple de Dieu », précise le secrétaire général de l’épiscopat du Cameroun. « Il est évident que les évêques du Cameroun vont se prononcer sur la situation générale du pays » lors de leur prochaine assemblée plénière, ajoute-t-il.

Maurice Kamto, professeur de droit et candidat malheureux à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, est en prison avec certains de ses partisans depuis début février. Il est accusé, avec ses militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), d’avoir organisé une marche de protestation non autorisée le 26 janvier 2019 dans les grandes villes du Cameroun mais aussi devant les ambassades à Paris en France, et à Bonn en Allemagne.

La manifestation a été émaillée de violences et durement réprimée par les forces de l’ordre.

Maurice Kamto ainsi que l’ancien conseiller de Paul Biya, Penda Ekoka, et le célèbre rappeur Valsero ont été arrêtés puis présentés au commissaire du gouvernement – qui fait office de procureur de la République dans un tribunal militaire. Ce dernier les a mis sous mandat de dépôt à la prison principale de Yaoundé, un des établissements de haute sécurité du Cameroun.

Critiques d’intellectuels chrétiens

Depuis cette arrestation, des catholiques proches de Maurice Kamto accusent l’Église de garder le silence. « Maurice Kamto est un chrétien catholique, comme ses nombreux militants d’ailleurs. Les chrétiens catholiques auraient dû se mobiliser face à ce qui est considéré comme une injustice et de graves violations des libertés au Cameroun », fait ainsi remarquer Richard Ngom, un juriste catholique. « Des pères et mères de famille sont arrêtés juste parce qu’ils ont marché ».

Enseignant à l’université au Canada, Christian Djoko, a publié dans un grand quotidien privé camerounais une tribune intitulée : « Le silence ecclésiastique ». « Depuis le début de la crise post-électorale au Cameroun, l’influente Église catholique est muette. Elle est taciturne, un peu trop d’ailleurs, surtout au regard de la détérioration du climat politique et sécuritaire. Que couve ce silence ? Qu’est-ce qui peut bien expliquer cette frilosité pastorale, cette pusillanimité politique ? », s’interroge-t-il dans ce texte, en lui rappelant son « engagement social » depuis « l’encyclique Rerum Novarum du Pape Léon XIII ».

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