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© Camer.be : Olivier Berhuse
- 24 Feb 2019 16:36:00
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Afrique : Sommes nous en paix au Cameroun ? :: AFRICA
Cette question a été inspirée par une série d'images en provenance des régions anglophones du Cameroun et le vécu quotidien de plusieurs camerounais qui ne partagent pas les mêmes points de vue avec ceux de nos dirigeants.
L’inventaire réalisé jusqu’ici n’a pas été systématique et ne se veut pas du tout exhaustif, il est continue. Comment comprendre la paix au Cameroun ? De quoi s’agit-il lorsque des Camerounais parlent de la paix ?
Un ministre des sport doit donner un coup d'envoi d'un important évènement sportif, dans la foule, on le confond aux soldats à cause de ses vêtements.
Des manifestants de l'opposition, mains nues reçoivent des balles dans les jambes.... Nous sommes au Cameroun
Les libertés publiques n'ont plus de place dans ce pays, avec pour corollaire, la peur. La peur de se rendre au camerounais si on un jour manifesté sa colère contre le pouvoir de Yaoundé dans une capitale européenne. La peur de se rendre au Cameroun et d'en ressortir sans être inquiété. Bref, la peur de s'afficher désormais avec ceux que l'on qualifie d'opposants.
Pour reprendre le journaliste Haman Mana du quotidien Le Jour dans sa parution du 22 février dernier " on a peur d'être arrêté ( il n'y a plus besoin d'une raison légalement valable pour cela), de perdre un avantage ( que l'on n'a même pas), de perdre une situation, de ne plus être en sécurité ( alors que plus personne ne l'est). On a peur de son ombre, désormais.
Oui, on a peur. Parce que, l'autre instrument de la symphonie de la dictature se joue à fond la caisse : l'emprisonnement. On arrête et on emprisonne à tour de bras. On prive de liberté les uns, pour priver de libertés les autres: " restez tranquilles, sinon on va vous enfermer, dans nos prisons pourries. " CQFD. Ici commence la torture, autre cithare de l'orchestre philharmonique de la dictature. On torture à ciel ouvert, afin que tous ceux qui sont tentés de lever la tête, restent où ils sont."
Un sous préfet au sud ouest du Cameroun en tournée dans sa circonscription s'habille avec des pares balles comme des soldats. Un gouverneur de la même région que celle du sous-préfet cité plus haut, pour se rendre à son lieu de service, s'entoure de toute l'armada militaire avant d'accéder à son bureau. Alors qu’à l’autre extrémité du continent (au Sud-Soudan) un conflit du même type a trouvé une issue politique. Au Cameroun, aucune perspective de négociation n’est en vue pour mettre un terme à la crise au NOSO : quelques centaines de jeunes y tiennent tête depuis bientôt 3 ans à l’armée camerounaise, ce qui fait de ce conflit l’un des plus longs, sinon le plus long qu’ait connu le Cameroun depuis l'ère Biya depuis 1982.
S'agissant des manifestations de l'opposition camerounaise , soit elles sont interdites, soit elles sont réprimées violemment par les forces de l'ordre du Cameroun. Le peuple ne bénéficie d’aucun soutien. C’est d’ailleurs, paradoxalement, l’évolution des rapports de force en faveur de l’État camerounais qui conduit à l’impasse actuelle.
Leur sentiment de supériorité incite en effet le peuple a demeurer dans la peur. Une telle posture ne laisse guère d’autre choix aux radicaux que d'envenimer les rapports sociaux.
Comment comprendre la paix au Cameroun lorsque les dirigeants au pouvoir parlent de la paix ? Dans un Etat en paix, une autorité doit-elle s'habiller en tenue militaire avec des pares balles pour se rendre auprès de ses sujets ? Le simple déplacement de Paul Biya dans la ville de Yaoundé paralyse la ville. Finalement de qui se moque t-on ? Sommes nous en paix ? Telles sont les questions de la semaine.
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