Afrique: Pourquoi les manifestations de l'opposition sont quasiment toutes interdites au Cameroun ?
AFRIQUE :: LE DéBAT

Afrique: Pourquoi les manifestations de l'opposition sont quasiment toutes interdites au Cameroun ? :: AFRICA

La question a fait l’objet d’une polémique dans les arcannes du pouvoir de Yaoundé au Cameroun qui s'obstine à penser au contraire et à montrer aux yeux du monde entier que seuls les manifestations du parti au pouvoir sont autorisées. Chez nous au Cameroun, le débat est déjà porté sur la place publique, et les faits nous obligent à en parler.

Nous l'avons encore une fois de plus, vécu la semaine dernière à TIKO dans la région du sud-ouest. En mondovision, comment dans une république, les forces de l'ordre ont tenu en haleine les habitants d'une ville, les empêchant parfois à vaquer à leurs occupation. Au paravant, nous avons vu comment des leaders d'opinions et de partis politiques de l'opposition ont été assignés à résidence surveillée par ces mêmes forces de l'ordre dans le but de ne pas les laisser sortir pour assister une manifestation publique pacifique en soutien aux compatriotes des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.Nous avons vu parmi tant d'autres cas, des demandes manifestation publique non violente du Député SDF, Jean Michel Nintcheu rejettée. Le rouleau compresseur de la répression des libertés s’abat sur l’opposition Camerounaise.

Que ce soit l'organisation d'une conférence de presse, d'une réunion publique, d'une manifestation de rue, au Cameroun, il faut être du RDPC, parti au pouvoir , pour prétendre à ces privilèges.

Cela démontre une fois de plus l’arbitraire qui caractérise l’actuel régime de Yaoundé, quant aux violations flagrantes des libertés de réunions et de manifestations publiques au Cameroun, pourtant bien régies par les lois de 1990, sur les libertés publiques.

La répression est de taille pour ceux qui ne sont pas du "R"

L’usage associé des bombardements à gaz lacrymogènes sur les populations désarmées est la résultante de la montée en puissance de la violence et de la barbarie policière, relevant d’une époque bien moyenâgeuse que toutes les civilisations modernes et démocratiques, dont se réclame le Cameroun de Paul Biya.

Le comble de cette incurie liberticide c'est généralement les arrestations et enlèvements arbitraires, farouches et brutaux, dont fait l’objet les manifestants, leaders politiques et de la société civile, militants etc.

C’est donc ainsi, que se porte et se comporte les libertés publiques dans nos jeunes démocraties noires, veilles de plus de cinquante années d’indépendance et de souveraineté dit-on nationale, conquise et acquise de très hautes luttes, et parfois même, jusqu’au sacrifice suprême.

Que dit la loi?

Faut-il le rappeler, en ce qui concerne les réunions publiques, la loi 90/055 du 19 décembre 1990 portant sur les réunions et manifestations publiques au Cameroun dispose:
«Chapitre II: Des réunions publiques

Art. 2. -À un caractère public, toute réunion qui se tient dans un lieu public ou ouvert au public.
Art. 3.-(1) Les réunions publiques, quel qu’en soit l’objet, sont libres.
(2) Toutefois, elles doivent faire l’objet d’une déclaration préalable.
(3) Sauf autorisation spéciale, les réunions sur voie publique sont interdites.
Art. 4. -(1) La déclaration visée à l’article 3 al. 2 ci-dessus est faite auprès du chef de district ou du sous-préfet sur le territoire duquel la réunion est prévue trois jours francs au moins avant sa tenue.
(4) Elle indique les noms, prénoms et domicile des organisateurs, le but de la réunion, le lieu, la date et l’heure de sa tenue, et doit être signée par l’un d’eux.
(5) L’autorité qui reçoit la déclaration délivre immédiatement le récépissé.
Art. 5. (1) Toute réunion publique doit avoir un bureau composé d’au moins trois personnes chargées de maintenir l’ordre, d’empêcher toute infraction aux lois, d’interdire tout discours contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs, ou de nature à inciter à la commission d’actes qualifiés crime ou délit.
(2) L’autorité administrative peut déléguer un représentant pour assister à la réunion.
(3) Seul le bureau peut suspendre ou arrêter la réunion. Toutefois, en cas de débordement, le représentant de l’autorité administrative, s’il est expressément requis par le bureau, peut y mettre fin.»

À la lecture de cette loi, la manifestation du SDF bien qu'autorisée par l'autorité administrative, et interdite par la même autorité quelques heures avant le 21 octobre , chacun peut se faire sa religion sur les raisons profondes de cette interdiction.

L’acte liberticide de cette autorité administrative s’inscrit dans la logique d’étouffement de la pensée divergente: penser au Cameroun est re-devenu un délit. Il confirme les informations selon lesquelles seules les manifestations du RDPC sont autorisées. Bienvenue au parti unique au régime monarchique qui s'installe peu à peu au Cameroun

Qu’à cela ne tienne, conformément aux lois de la République du Cameroun, la liberté de manifestation demeure partisane: Pourquoi les manifestations de l'opposition sont quasiment toutes interdites au Cameroun ? Telle est la question de la semaine

La rubrique le débat est la vôtre. Vous pouvez nous soumettre des thèmes et des sujets à débattre aux courriels suivant: seumo@hotmail.com  ou mieux encore à webmaster@camer.be .

Pour ceux d'entre vous qui nous ont soumis des sujets à débattre et qui ne sont pas encore publiés, prière de bien vouloir patienter. Ils seront diffusés.

Nous vous remercions d'avance pour votre marque de sympathie
Bon débat , bon dimanche et à dimanche

* R signifie RDPC, parti au pouvoir au Cameroun

Lire aussi dans la rubrique LE DéBAT

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo