INCIVISME : Un couple au Tribunal militaire pour outrage au drapeau national
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La femme est accusée de n’avoir pas fait allégeance au vert-rouge-jaune camerounais et son mari de rébellion pour s’être interposé à l’interpellation de celle-ci. La justice a déclaré la dame non coupable et condamné l’époux. Tous deux vivent à Balamba non loin de Bafia, dans la région du Centre.

L’expérience de Georgette Amaliya, une vieille dame, devant la barre du Tribunal militaire de Yaoundé, le 13 novembre 2018, restera gravée dans sa mémoire. Elle a eu peur et même très peur. Appelée à venir éclairer la juridiction dans une procédure qui oppose un couple au ministère de la Défense (Mindef), la dame a plusieurs fois tenté de taire sa version des faits vécus le 24 mars 2018 à Balamba non loin de Bafia, dans la région du Centre.

Le juge va exiger et obtenir finalement qu’elle accepte de témoigner. En franchissant le seuil de la salle d’audience, Georgette Amaliya venait apporter son soutien à Chimène Ngwenn, sa cadette, et Angelo Omologa, son beau-frère, respectivement accusés des faits d’outrage au drapeau national et rébellion. Les deux plaident non coupables. D’après le récit des faits restitué par le Commissaire du gouvernement, le litige a eu cours le 24 mars 2018 à la brigade de gendarmerie de Balamba. L'info claire et nette. L’un des éléments de cette unité, présenté comme étant le gendarme Okala, a invité la foule se trouvant à proximité de la brigade à faire allégeance au drapeau au moment de la levée des couleurs.

Ce dernier a constaté que Mme Ngwenn continuait de vaquer à ses occupations dans un débit de boisson attenant à la brigade. Après le cérémonial, le gendarme est allé interpeller la dame pour la conduire fermement à la brigade quand il a été stoppé par Angelo Omologa, son compagnon qui était assis à l’intérieur du bistrot. Il va demander des explications au gendarme qui s’est refusé de lui en fournir. camer.be.Face au silence du pandore, l’homme a retiré le bras de sa belle et lui a dit de retourner à la maison. Elle a obtempéré. Le gendarme a initié une procédure, qui va conduire quelques jours plus tard à l’interpellation de M. Omologa. Il est remis en liberté au bout de six jours et renvoyé en jugement avec sa femme.

Le parquet soutient qu’un témoin de la scène, interrogé lors de l’enquête préliminaire, a fait savoir que le coup de sifflet du gendarme était si audible que toutes les personnes assises dans le bistrot se sont toutes levées par respect pour le drapeau, à l’exception de Mme Ngwenn.

Prix du refus des avances

Conviée à s’en expliquer, la mise en cause dit n’avoir pas entendu le coup de sifflet qui appelait la population environnante à honorer la levée des couleurs à cause du volume élevé de la musique dans le lieu de divertissement. Elle affirme qu’elle est même allée se soulager au petit coin où elle a été retrouvée et interpellée. Chimène Ngwenn dit que l’explication de son arrestation est ailleurs. Le portail de la diaspora camerounaise de Belgique. Selon la dame, le gendarme Okala lui a fait payer le prix du refus de ses avances. Son compagnon, quant à lui, soutient que son attention a été attirée par ses amis. Il a vu sa femme se faire traîner avec brutalité par le gendarme et il s’est précipité pour la sauver. Le tribunal va s’appesantir sur la manière avec laquelle il a dégagé le bras de sa femme. Il va indiquer que celle-ci a dégagé son bras toute seule. Interrogé sur ses déclarations faites lors de l’enquête tendant à soutenir le contraire, Angelo Omolinga va expliquer qu’il les a faites après six jours de détention, sous une forte pression et la peur au ventre.

Mme Amayila s’est présentée devant la barre après le couple. Elle comparait devant un tribunal pour la première fois. Elle dit se souvenir que sa sœur n’était pas présente au moment du coup de sifflet du gendarme et aussi qu’elle a été emmenée vers la brigade par le gendarme qui la tenait par le «kaba». C’est sur ces entrefaites que M. Omologa est intervenu. La vieille dame raconte que la mise en cause s’est échappée elle-même de la main de M. Okala. Au moment de se prêter au jeu de questions-réponses du parquet, le témoin s’est muré dans le silence, agaçant le tribunal. «Madame, ne viens pas nous perdre du temps ici hein!», lance le juge. Georgette Amayila va juste bafouiller : «Omologa est mon beau-frère, Chimène est ma petite sœur», pour justifier son silence.

Le parquet va requérir la culpabilité d’Angelo Omologa et la relaxe de sa compagne. Le tribunal a suivi cet avis en déclarant la dame non coupable d’outrage au drapeau national, tandis que son mari a été reconnu coupable de rébellion. L’affaire est renvoyée au 26 novembre 2018 pour la peine à infliger à Angelo Omologa.

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