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© Camer.be : Ousmane Labarang
- 22 Jul 2018 14:50:43
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Afrique- Cameroun: Elections : Faut-il continuer à acheter la conscience des électeurs pour se faire élire? (Texte et vidéo illustrative) :: AFRICA
Les périodes électorales au Cameroun sont celles durant lesquelles nous assistons à des scènes tristement malheureuses. Au cours de ces périodes nous observons ce qu’on serait tenté d’appeler l’achat de la conscience des populations.
Plusieurs de nos jeunes, adultes... courent après les billets de banque, d’autres après des sacs de riz, des bidons d’huile, et d’autres après des promesses utopiques. Plusieurs de nos mères vont se mettre dans des rangs interminables et y passer voire toute la journée à attendre leur tour pour recevoir leurs sacs de riz ou des billets de banque. Et que dire des conducteurs de moto taxi qui abandonnent leur boulot pour se mettre aussi dans ces rangs ? Que dire de ces nombreux élèves et étudiants qui abandonnent les cours pour risquer leur vie et leur avenir en conduisant à vive allure et sans aucune prudence au cours de ces campagnes électorales ?
Voici le combat politique le plus logique du moment : la lutte contre l’achat de la conscience de l’électorat camerounais.
En politique, les bonnes vieilles habitudes ne trahissent jamais. Dans un Cameroun toujours accro aux friandises et d'argents offerts par le RDPC parti au pouvoir, il ne faut pas s’étonner que les plus riches remportent les élections. Ce combat du plastique contre le béton qu’est l’éveil de la conscience de l’électorat camerounais, serait-il perdu d’avance ?
En voyant ce qui se passe au tour de nous, nous allons vite nous rendre compte qu’il est grand temps que la lutte contre l’achat de la conscience des électeurs soit une des grandes priorités dans le cadre de la construction de l’Etat démocratique que nous appelons de tous nos vœux.
Il est d’ailleurs temps de se demander pourquoi continuer à fourguer l’argent du contribuable à ce mêmes parti politique qui devient ainsi un lourd fardeau pour la nation. Le phénomène est tellement ancré dans notre pratique politique que des observateurs ont tendance à dire qu’il n’y a pas d'élections libres et transparentes au Cameroun, mais des machines électorales. Comprenez tout ce qui accompagne le processus électoral jusqu'à la proclamation des résultats
L’argent, voilà ce que les populations attendent, aussi, au cours des campagnes. Pour elles, c’est l’occasion d’avoir ce qu’elles n’ont pas en période normale.
Les Camerounais ont compris que c’est profitable de monnayer le vote. Il y a des jeunes qui se donnent même en opération commando, en acceptant de voter à plusieurs reprises, dans différents bureaux de vote et être payés pour cela. Beaucoup de candidats ont été trompés par l’effet de foule produit par la campagne électorale. La majorité des jeunes, qui courraient après les candidats, aussi bien pour l’argent que pour les tee-shirts, casquettes et autres pagnes, n’avaient pas de cartes d’électeurs.
C’est là où ceux qui parlent de bétail électoral, bien qu’ils y soient allés très forts dans la métaphore, ont su quand même trouver la bonne expression pour qualifier cette situation dans laquelle, justement, le citoyen qui se laisse prendre à ce jeu d’achat de conscience n’est pas loin d’être considéré comme un mouton que le propriétaire amène à brouter dans n’importe quel pré. Ou peut-être même à l’abattoir pour l’égorger sans autre forme de procès.
Il est important que chaque citoyen prenne conscience en sachant que voter pour un candidat n’est pas synonyme de vendre sa conscience. Le droit de vote est un d’un droit civique et un devoir patriotique qui doit se faire en toute liberté et sous aucune contrainte. Si l'on reçoit des dons du RDPC pendant les périodes électorales, prenez et votez pour le candidat de vos choix.
La question que nous nous posons est celle de savoir s'il faut continuer à acheter la conscience des électeurs pour se faire élire au Cameroun? Telle est la question de la semaine
Tout comme Ousmane Labarang, vous pouvez nous envoyer vos sujets à débattre. Le débat se veut citoyen. Merci d'avance, bon débat et bon dimanche
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