AéROPORT DE DOUALA : La décrépitude révolte les compagnies
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Dans une correspondance adressée au directeur général des Aéroports du Cameroun (ADC), elles décrient la vétusté de l’espace, l’obsolescence des équipements et la démotivation du personnel.

Cette missive envoyée au directeur général (DG) des ADC, Thomas Owona Assoumou est datée du 5 février 2018 et cosignée par 15 compagnies aériennes opérant à l’aéroport international de Douala. Il s’agit de Camair Co, Air France, Brussels Airlines, Turkish Airlines, Asky, Ethiopian Airlines, South African Airlines, Royal Air Maroc, Kenya Airways, Cronos, Ceiba, Transair Congo, Rwandair, et Air Côte d’Ivoire.

Dans cette lettre qui porte à la connaissance du DG leurs « vives préoccupations liées à l’état de la plateforme et à la prestation d’assistance qui y est délivrée », elles répertorient des récriminations liées à la maintenance de l’infrastructure aéroportuaire, à l’entretien des équipements et au traitement du personnel. Au sujet de la maintenance, la correspondance indique que « le bâtiment est d’une saleté repoussante : peintures défraîchies, toilettes infréquentables, murs décrépits, faux plafonds sales ou manquants, travaux d’aménagement abandonnés, huisseries fatiguées, branchements électriques ou informatiques incohérent aux circuits inconnus, forêt inextricable de câbles extérieurs pendant le long des façades, climatisations absentes ou insuffisantes, matériel informatique et banques d’enregistrement sales ou mal entretenus, éclairages défaillants. »

A ce sombre tableau, ces compagnies ajoutent : « L’état des aires de service (galerie bagages, zones de stockages des conteneurs, voies de circulation du matériel au sol) est lamentable : revêtements dégradés, nids de poule, matériel abîmé. Ceci contribue à la dégradation des tarmacs pourtant récemment refaits. » Mais, pour les plaignants, les reproches liés à la maintenance du matériel de piste sont plus graves encore.

« Il ne se passe pas une journée sans panne ou manque de matériel », font alors savoir les compagnies aériennes. Selon elles en effet, « l’ensemble des équipements n’est pas entretenu de manière optimale. Les loaders perdent leur hydraulique de manière alarmante et les tarmacs gorgés d’huile n’ont plus la résistance initiale et se détériorent rapidement. Les chariots porte-conteneurs, en nombre notoirement insuffisant, et les porte-palettes présentent tous des défauts rédhibitoires : rouleaux manquants, retenues inexistantes, freins hors d’usage. Les tracteurs dont le parc en activité est particulièrement réduit, présentent pour la plupart des défauts d’éclairage ou de signalisation. Le matériel hors d’usage ou en maintenance permanente se rencontre sur toute la plateforme. »

Pour clore ce chapitre relatif à l’entretien de l’équipement, il est relevé que « le matériel lourd (Air Power Unit, Ground Power Unit) n’est absolument pas fiable et de surcroît inadapté aux gros porteurs. Les engins de levage sont absents. Il n’existe pas de hangar de maintenance. Celle-ci se fait à l’air libre… où un atelier d’une saleté repoussante est installé au milieu d’épaves ou de carcasses rouillées. Le matériel de piste dans son ensemble est sale et jamais nettoyé. »

Pour terminer ce long chapelet de reproches, les compagnies égrènent des défaillances liées au personnel. Notamment la démotivation du personnel assistant due à un « matériel et des locaux qui ne leur permettent pas d’effectuer correctement leurs tâches », et les arrêts maladie, l’absentéisme et la désertion des manutentionnaires et des assistants en piste, causés par les conditions de travail difficiles dans lesquelles ils exercent. Face à cette lugubre image de l’aéroport de Douala, les compagnies aériennes déclarent qu’« il est urgent d’agir et de procéder rapidement aux aménagements les plus pressants. »

« Surtout que, poursuivent-elles, certaines mesures de bon sens ne demanderaient pas d’investissements importants. Il n’y faut que de la volonté. » Ce brulot intervient moins de deux ans après la fermeture de l’aéroport de Douala durant plusieurs semaines pour cause de travaux de rénovation. Et à un an de la Coupe d’Afrique des nations 2019 que le Cameroun accueille, ces dénonciations ne rassurent guère.

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