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© Camer.be : Bernard BATANA
- 29 Jan 2018 11:00:57
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Crise anglophone au Cameroun : les faits et les étapes d'une sécession programmée. :: CAMEROON
Ex-colonie allemande, le Cameroun a été divisé par la Société des nations (SDN), Par deux mandats du 20 juillet 1922. Apres la première guerre mondiale, une partie sous tutelle française et une autre, sous mandat britannique. Cinquante sept ans après la réunification des deux Cameroun (Février 1961), l’autorité du pouvoir de Yaoundé est contestée. Au centre, une crise politico-économique qui prend ses racines en 1984 quand le Cameroun passe à la République du Cameroun acte politique décrié comme l’étape ultime de l’annexion du « southern Cameroon » par Yaoundé. Aussi bien que la gestion du pétrole de Limbe, une ville du sud-ouest anglophone, lancée en 1977et dont les impôts sont prélevés à Douala.
Très tôt, des velléités sécessionnistes vont naitre au sein du Southern Cameroon National Cuncil (scnsc). Et, au grand dam de toutes les lois, une république fantoche sera proclamée : La « République Fédérale d’Ambazonie » La réponse de Yaoundé sera sans équivoque « L’unité du Cameroun n’est pas négociable » En l’absence de tout dialogue au fil des temps, les positions vont se radicaliser pour aboutir à des actes de terrorisme. Evocation.
Les faits et les étapes.
Au départ, c’était le referendum dans l’ex Cameroun sous mandat Britannique : Pour ou contre le rattachement au Cameroun. Les plébiscites des 11 et 12 février 1961 trouvent des fortunes diverses. Dans la partie septentrionale, les partisans du rattachement au Nigeria l’emportent alors que la partie méridionale opte pour la République du Cameroun. Une constitution Fédérale sera adoptée le 1er septembre 1961. Le 1er octobre 1961, conformément aux accords de juillet à Foumban, la réunification des deux Cameroun est scellée. –
En Février 1972, avec la formation de l’Etat unitaire, l’ancien “ southern Cameroons ” sera dissout.
- En 1977, les impôts issus de l’exploitation du pétrole au large de Limbe sont versés à Douala au détriment de la communauté Anglophone. Ce qui va créer un mécontentement au sein de la population anglophone autochtone.
- En Février 1984, par un décret présidentiel, le Cameroun devient “ République du Cameroun ”. Les responsables des mouvements Anglophones voient en cela le point final du processus de phagocytose de leur identité particulière.
- Septembre 1993, au départ c’est une guerre culturelle qui nourrit les revendications anglophones. Il y a d’un côté les séparatistes et de l’autre les fédéralistes. –
1er octobre 1993, un an après l’élection présidentielle du 11 octobre 1992, dont ils contestent le résultat, les anglophones militants pour la sécession prônent par un tract la proclamation de “ La République indépendante d’Ambazonia ”
- 28 au 31 mars 1997, six localités de la province du Nord-Ouest seront attaquées par une guérilla sécessionniste. Jariri, Oku, Kumbo Mbengui, Bafut vont vivre des heures chaudes. Bilan : une dizaine de morts, d’énormes dégâts matériels et plusieurs arrestations dont celle de Ebenezer Akwanga, président de l’organisation des jeunes de Southern Cameroons national council (scnc).
-28 septembre 1999, les débats sur l’affaire des sécessionnistes vont prendre fin au tribunal militaire de Yaoundé cinq (5) peines capitales par fusillade, huit (8) ans pour trois (3) accusés, dix (10) ans pour huit (8) autres, vingt (20) ans pour Akwanga Ebenezer et Ngu Ndi, la sentence à vie pour Edwin Jumwen Lukong Assam jumban et Ngek Simon. –
30 décembre 1999, une dizaine de personnes sautent sur la station provinciale de la Crtv à Buea et y diffusent un appel à la sécession du Southerns Cameroons.
8 janvier 2000, les activistes du Scnc fixent leur drapeau en face du stade municipal de Limbe. Plusieurs militants seront arrêtés parmi lesquels Francis Wache, directeur de publication du journal The Post. Justice Frederick Ebong, président autoproclamé déclarera à Today, un journal du Scnc “Aucun Etat voisin ne peut annexer le Cameroun meridional ”.
-1er octobre 2001, les forces de sécurité répriment violemment une manifestation des sécessionnistes, trois (3) morts et cinq (5) blessés à Kumbo, plusieurs arrestations. -1er octobre 2002, Les localités de Tiko, Mutenguene, Limbe et Buea vivent un déploiement spécial des militaires. Les deux provinces du Nord-Ouest et du Sud-Ouest vivent un calme de cimetière, elles respectent le mot d’ordre des sécessionnistes. Chief Ayamba, Nfor Ngala Nfor, Albert Moukong tous dirigeants du mouvement irrédentiste arrêtés et des militants tels que Monthe Peter, Fred Siewe et autres contraints à la fuite.
-Septembre 2003, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme publie un rapport sur la question anglophone et les revendications des sécessionnistes du Scnc. Cette note de synthèse et d’investigation pose un
nouveau regard sur le Scnc et propose “ un cadre ad hoc de conférence pour examiner la question et confronter les positions ”
-Samedi 20 janvier 2005, une dizaine d’activistes parmi lesquels le vice-président Nfor Ngala Nfor sont arrêtés et retenus à la gendarmerie de Bamenda Up station. -Au cours d’une conférence de presse qu’il venait de donner à Bamenda, Nfor Ngala Nfor qui “ venait d’assister à la 2ème et la 3ème session du comité des droits de l’homme des nations unies ” dit avoir adressé une pétition au comité lui demandant de “ prendre des mesures…sur l’occupation brutale et la colonisation du Southern Cameroons par la République du Cameroun. ”
Le 1er Octobre 2011, une marche des militants du scnc est interdite et plusieurs personnes arrêtées dans la région du sud-ouest. Mola Njoh Litumbe, un des leaders du mouvement séparatiste est assigné à résidence surveillée dans son domicile « j’ai voulu sortir de chez moi, j’ai été bloqué par une forte escorte policière, qui m’a appris qu’elle avait reçu l’ordre de me maintenir en résidence surveillée » pouvait on lire sur un communiqué qu’il a fait circuler.
Le 1er octobre 2014, les activistes du Scnc vont semer les forces de l’ordre et hisser leur drapeau à deux endroits de la cité capitale du Nord-Ouest. Notamment à Mile 5 Sentapo et à Mile 2 Nkwen dans l’arrondissement de Bamenda III. La tactique de ces activistes a consisté à hisser le drapeau à des heures indues dans la nuit de mardi 30 septembre à mercredi 1er octobre 2014. Après leur acte, ils ont disparu dans la nuit noire sans laisser de trace. C’est aux premières heures du petit matin du 1er octobre, que les forces de l’ordre et quelques citoyens de passage dans les environs, ont découvert ces drapeaux. Tout naturellement, les forces mixtes qui assuraient les patrouilles dans la ville afin d’empêcher toute manifestation de ces activistes, ont enlevé ces drapeaux et les ont emportés. Ce jour là, Aucune interpellation ou arrestation d’activiste n’a eu lieu.
A suivre
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