La pacification de la région de l’Ouest suite à l’opération «ville morte» lancée en juin 1991 par la Coordination nationale des partis de l’opposition et association a été faite sous son impulsion comme gouverneur.

« Nous devons restaurer l’autorité de l’Etat dans la région de l’Ouest par tous les moyens.» Encore élève au lycée classique de Bafoussam entre 1993 et 1994, l’auteur de ces lignes se souvient de cette voix

autoritaire qui tonnait régulièrement aux éditions du journal parlé sur les ondes de la station régionale de la Crtv à l’Ouest. Passant des paroles de menace aux actes, Philippe Menyé Me Mvé alors gouverneur de la région de l’Ouest fait interpeller-pour non-respect de l’ordre public- les ténors du Front social-démocrate (Sdf en anglais) un jour de 1994 alors qu’il entendait organiser une marche dans la ville de Bafoussam pour revendiquer, entre autres, une commission électorale autonome. La nouvelle sème la terreur de la ville. Et le gouverneur Philippe Menyé Me Mvé monte au créneau pour défendre « l’autorité de l’Etat ». Le commandant Norbert Kaké, président régional du Sdf, Charles Sonangou, premier maire de la commune de Nkongso-Bamougoum, David Bopda, enseignement de lycée et président de l’ex circonscription électorale Sdf de Bafoussam et Joseph Lavoisier Tsapy, avocat au barreau du Cameroun et conseiller juridique national du Sdf sont mis au frais. Des quatre opposants cités, seuls les deux derniers sont encore en vie. Mais il est difficile pour Me Joseph Lavoisier Tsapy de s’étendre sur la question. Car, joint au téléphone ce matin, l’homme en toge noire a manifesté son embarras lorsque nous avons sollicité sa réaction suite au décès le 08 juillet à Paris de Philippe Menyé Me Mvé, ancien ministre délégué auprès du Président de la République chargé de la défense et ancien gouverneur de la région de l’Ouest (1992-1996).

Très engagé dans les rangs du Rdpc

Par contre, Samuel Wembé, ancien président de Racing club de Bafoussam, ancien membre titulaire du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) et ancien député à l’Assemblée nationale exprime son attristement à la suite de la triste nouvelle. Très engagé dans les rangs du Rdpc à l’aube des années 1990, cet ancien parlementaire trouve que la disparition de Philippe Ményé Mé Mvé constitue une grosse perte pour la République. « C’était un commis de l’Etat respectueux des valeurs républicaines et loyal au président de la République, Son Excellence Monsieur Paul Biya. Il a travaillé pour la restauration de l’autorité de l’Etat dans la région de l’Ouest. Il ne lésinait sur aucun moyen pour combattre les vandales ameutés par l’opposition pour détruire la ville de Bafoussam pendant les années de braise. A ses côtés, avec l’appui du Président du Sénat, Marcel Niat Njifendji, nous avons organisé des comités de vigilance pour faire finir les villes morts dans la région de l’Ouest », se rappelle-t-il. Actuel ministre de la Recherche scientifique et de l’innovation (Minresi) et députée de la Mifi de 1992 à 1997, le Dr Madeleine Tchuinté pourrait tenir un témoignage similaire. Mais avec quelques nuances. Car c’est sous ce gouverneur que ses détracteurs politiques parviennent à restreindre son leadership politique dans le département de la Mifi. Les ramifications de cette histoire sont complexes. Passons. Retenons qu’il se dit dans certains cercles que c’est juste grâce à l’onction de Philippe Menyé Me Mvé que Samuel Mbou (décédé le 06 mars 2013) a été porté à la charge de premier délégué du gouvernement auprès de l’ex commune urbaine à régime spécial de Bafoussam de janvier 1996 à février 2009. Philippe Menyé Me Mvé, le rejoint ainsi après des années de maladie.