Afrique- Cameroun: Pourquoi les logements sociaux au Cameroun ne sont que les propriétés des caciques au pouvoir?
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Afrique- Cameroun: Pourquoi les logements sociaux au Cameroun ne sont que les propriétés des caciques au pouvoir? :: AFRICA

Jean-Claude Mbwentchou, ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), accompagné de sa collègue Jacqueline Koung à Bessiké, des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, était la semaine dernière à la cité chinoise d’Olembé pour réceptionner les appartements communéments appelés au Cameroun maisons sociales.

Ces 660 appartements entièrement terminés font partie selon les autorités camerounaises d’un programme de construction de 1500 logements sociaux dans les villes de Douala, Yaoundé, Bafoussam, Bamenda, Limbé et Sangmélima. La convention de financement avait été signée entre le Gouvernement du Cameroun et la République populaire de Chine à hauteur de 33 milliards de FCFA. Le Gouvernement a apporté 15% du financement, les 85% restants étaient un prêt d’Exim Bank China, apprend-on.

Ces logements sont prêts à être occupés. Les prix d’acquisition ne sont pas encore décidés, mais le ministre a promis qu’ils seraient fixés bien en deçà du coût de construction. Les jeunes couples, les jeunes fonctionnaires et les femmes seront privilégiés, le moment venu, apprend-on.

Au delà  de cette tromperie de la part de nos autorités locales ,la réalité sur le terrain se montre d'une aberrante cruauté.

Dans un pays ou le Smig est fixé à 36 000f, impossible acquis, quelle magie feront les camerounais petits et moyens(par leurs ressources)pour rassembler les plus de 17 millions nécessaires à l'obtention d'un appartement  dit social ? cette autre escroquerie du siècle ressemble à cette autre entourloupe dont seules ont le secret nos autorités.

Ces maisons dites sociales sont une escroquerie à la trompe l’œil. Ces logement dont la construction a mobilisé les fruits de nos impôts vont profiter en priorité aux caciques du RDPC et leur sbires qui n'hésiteront pas à se transformer en bailleurs sur le dos du petit peuple.

Savez-vous que les logements du quartier Olembe à Yaoundé sont déjà la propriété quasi exclusive des éléments d'un corps d'élite de notre armée?  Le Camerounais lamda restera mal logé dans les Shanti Towns, des bidonvilles et les profiteurs continueront de se la couler douce dans les maisons bâties avec les impôts de camerounais.

N'allons pas loin, en Côte d'Ivoire, les maisons sociales dont les crédits d'achats sont échelonnés pour 20 -25 ans coûtent au maximum 7 millions. Les habitants des maisons sociales sont des débrouillards,  des personnes qui font dans de l'informel. L'Etat ivoirien donne la possibilité aux fonctionnaires de s'acquérir des parcelles à moindres coûts pour y construire leur habitation. Idem au Gabon, en Guinée équatoriale , Afrique du Sud. Dans ces pays cités parmi tant d'autres, les propriétaires des maisons sociales sont des populations à faibles revenus

Autre problème au Cameroun, les appartements dits «sociaux» sont mis en vente à des prix bien trop élevés pour les Camerounais aux revenus modestes: entre 17 et 23 millions de francs CFA (soit de 26.000 à 35.000 euros) alors que le salaire minimum mensuel culmine à 28.500 francs CFA (environ 45 euros). Pas besoin d'être un économiste et statisticien pour  comprendre que devenir propriétaire de l’un de ces logements prendrait pas moins d’un demi-siècle… alors que l’espérance de vie moyenne des Camerounais est de 50 ans. Ce qui est calculatrice à la main, impossible avec pour corollaire l'exclusion des ménages à faibles revenus du processus d'acquisition du logement social, alors que les maisons sociales sont effectivement construite pour ces derniers.

Ceci nous amène à nous poser la question suivante: Pourquoi les logements sociaux au Cameroun ne sont que les propriétés des caciques au pouvoir? Telle est la question de la semaine

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