Le ministre des Finances a rappelé à l’ordre son ministre délégué au budget qui passe plus de temps à la Csph, dont il est encor le directeur général, que dans son bureau des finances.

Dans sa livraison du 22 juin, le journal des réseaux de la FrancaAfrique révèle que « le ministre camerounais des Finances Alamine Ousmane Mey vient de rappeler à l’ordre – sans trop d’espoir – son ministre délégué au budget ». La Lettre du continent, réputé très introduit dans les milieux de pouvoir de l’Afrique française, ajoute qu’Alamine Ousmane Mey reproche à son ministre délégué de passer « la majorité de son temps à la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph), dont il assure la direction en parallèle de son mandat ministériel ».

La lettre du continent ne donne pas de références sur ce rappel à l’ordre, mais rappelle que Paul Elung Che « n’a jamais été remplacé à ce poste depuis son entrée au gouvernement, le 2 octobre ».

C’est en effet, le 02 octobre 2015 que le « réaménagement ministériel » du président de la République porte à la tête du ministère délégué auprès du ministre des Finances, en charge du budget, Paul Elung Che, alors directeur général de la Csph, entreprise stratégique à capitaux publics. Ressortissant de la région du Sud-ouest, Paul Elung Che a été porté à la tête de cette entreprise en avril 2013, et n’a pas été remplacé depuis sa nomination au ministère des Finances.

Une culture du cumul au Cameroun que La Lettre du continent note, en indiquant que de hauts dignitaires du pays foulent au pied « une loi de 1999 destinée à lutter contre les conflits d’intérêts », en interdisant les cumuls de fonction.

Dans la catégorie des cumulards, le journal note Jaques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur et Pca du Chu de Yaoundé ; Jean Baptiste Bokam, secrétaire d’Etat à la Défense et « indétrônable patron de la Bicec » ; Joseph Le directeur adjoint du Cabinet civil, et Pca de la Sopecam.

Mais surtout « la palme d’or revient toutefois au secrétaire général des services du Premier ministre, Magloire Séraphin Fouda qui préside trois structures à la fois : la société Energy of Cameroon (Eneo), le Centre endoscopique de Yaoundé et la Mirap ». Bel exemple de l’inertie et de pilotage automatique.

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