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© Camer.be : Florence Tsagué
- 06 May 2016 12:36:11
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Afrique, Diaspora, Cameroun "Etre enterré au pays natal ou pas ! " L´assurance rapatriement est-elle une nécessité pour chaque membre de la diaspora ? :: AFRICA
La mort reste pour beaucoup un sujet tabou. D´ailleurs, l´évoquer dans certains cercles est synonyme de la malédiction. Qu´on mette ce sujet sur le tapis ou pas, les cas de décès et particulièrement ceux des personnes à la fleur de l´âge interpellent notre conscience et nous rappellent que nous sommes, tous, des simples mortels. Nul ne sachant pourtant quand et comment, il ne nous reste parfois qu´à refouler cette triste destinée. Cependant une posture à la "carpe diem" devrait-elle nous empêcher de considérer la difficile gestion post mortem à laquelle nos proches pourront être confrontés, une fois notre pipe cassée ?
Avec notre diaspora qui va crescendo au fil des ans, les cas de décès deviennent aussi récurrents et sans doute pas moins tragiques: les noyages, les disparitions, les suicides, les morts subites... Les cris de détresse et les appels d´aide se font régulièrement entendre à travers les réseaux sociaux et la presse en ligne. Vu le lien qui nous lie à nos racines et le devoir de mémoire et de deuil pour la famille, les coûts exorbitants qu´exige le rapatriement des restes, posent de plus en plus un problème crucial au sein de nos communautés. Même si de telles urgences interpellent notre générosité et notre sens de solidarité, force est de thématiser la nécessité d´une assurance devant aider tout un chacun à faciliter la gestion post mortem à ses proches.
Le quotidien de l´Europe, le stress, le combat avec l´administration et les factures, les défis de l´intégration, la solitude, les vicissitudes de la vie, la pression de la famille: autant de péripéties qui nous absorbent au quotidien et peuvent nous pousser à la négligence, voire l´insouciance là où la prévoyance est requise. Et pourtant nous vivons dans de sociétés où la gestion de certains incidents de la vie peut être plus ou moins garantie par certains contrats d´assurance.
Patty BEBEY du magazine Mbo@ttitude faisait déjà le constat suivant: "En dépit de nombreuses années passées en terre occidentale, on constate tristement que socialement nantis ou moins les Camerounais n’ont pas pris l´habitude d´ajuster leurs priorités afin de mieux bénéficier des avantages à portée de mains." Elle fait ainsi référence au-delà de la SECU, à la kyrielle d´assurances supplémentaires disponibles dans les pays d´accueil. Lorsqu´on interroge certains compatriotes sur leur rapport avec les assurances, ils les discréditent comme étant des "machines à escroquer". Ce qui justifierait leur refus d´en souscrire. Or nous savons combien il est devenu pénible pour les familles de cotiser des milliers d´euros ou d´organiser des quêtes dans le but de rapatrier le corps d´un proche. Le constat de l´absence de l´assurance ne se fait chez beaucoup que lorsque le cruel destin a frappé à la porte. En ce temps, on se demande pourquoi on ne les avait pas, de leur vivant, motivés à souscrire une assurance appropriée. Même si les cas de décès subits frappent aussi les compatriotes jeunes parfois nouvellement installés en Occident, on remarque tout de même que beaucoup d´anciens Mbenguistes sombrent dans un laxisme criard et peinent à souscrire les assurances pouvant aider à épargner à leur entourage et à la famille restée au pays de gros soucis financiers en cas de décès.
Un sondage mené par Patty BEBEY révèle que beaucoup de nos compatriotes ne sont pas au courant de l´assurance de rapatriement et que seule une minorité l´a déjà souscrite. Conscient que la solidarité reste la pierre angulaire de nos communautés et appelle à la promptitude à s´entraider en cas de malheur, il est tout de même capital de lancer ici un appel à nos chers compatriotes de s´approcher aux agences d´assurance. Un défi reste celui des associations qui doivent mettre un accent sur la sensibilisation. Aussi les aînés qui accueillent les plus jeunes et ont au début une grande influence sur les choix et les orientations de ces derniers, sont appelés à les guider pour qu´ils adoptent dès les premières heures une attitude préventive. La sagesse populaire ne dit-elle pas que "qui remet à demain, trouvera malheur en chemin" ?
Si nous souhaitons, après la mort, retourner là où notre cordon ombilical a été enterré, au berceau de nos Ancêtres, alors, il vaut mieux faciliter la gestion post mortem au moyen d´une assurance de rapatriement et d´une attitude de vie responsable et préventive.
Sur ce, nous vous souhaitons une santé de fer et longue vie !
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