Douala Manga Bell : Hommage à un patriote
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Une projection cinématographique suivie d’une conférence a mis en exergue mardi dernier le dévouement patriotique de ce nationaliste camerounais.

La conférence « Autour de la figure historique de Rudolph Douala Manga Bell » organisée mardi dernier à l’université de Yaoundé II-Soa, fut à juste titre, baptisée «banquet intellectuel » par les organisateurs. C’est par le plat de résistance qu’on lance les agapes : la projection vidéo qui met en scène, sous-forme théâtrale, un pan de la vie d’un prince duala devenu héros national : Rudolph Douala Manga Bell. Le film replonge dans les souvenirs lointains  du Cameroun sous protectorat allemand et retrace le parcours d’un nationaliste émancipé, intellectuel de corps et d’esprit,  moulé à l’école occidentale des années 1 800, mais demeuré attaché aux valeurs ancestrales.

Le fils de Bonandjo, fin lettré, juriste formé à Bonn  est bien allé à l’école pour « lier le bois au bois ». Et l’Occident qui lui a donné les armes l’apprendra plus tard à ses dépens. Il mettra ses connaissances juridiques à profit pour lui résister  et contrecarrer la main basse allemande sur la ville de Douala. Le projet d’urbanisation de la ville présenté dans le film par les étrangers est bien l’arbre qui cache le plan d’expropriation  et d’anéantissement des autochtones. Le roi s’y oppose. Il sera bientôt traduit devant le tribunal, dans une parodie de procès qui le condamne à mort.

La représentation montre  un nationaliste fier et opiniâtre, incorruptible et intransigeant pour défendre l’intérêt général. Aucune menace ne le fait reculer devant la protection de son peuple, aucun mensonge ne fléchit son opposition face à ce projet de domination. Homme de parole,  le roi du canton Bell s’accroche à son patriotisme jusqu’au sacrifice suprême. Figure historique atypique, le martyr formule un vœu avant sa mise à mort : que son histoire soit racontée à sa progéniture et que son exécution serve de levain  pour le réveil de la conscience patriotique. Mais combien de jeunes Camerounais connaissent la vie de Rudolph Douala Manga Bell ?

Dans le banquet intellectuel de mardi dernier, « le chef cuisinier », Laurent Esso, ministre d’Etat, ministre de la Justice qui révélait au public sa casquette de producteur de film, a fait sa part. Il a concocté un repas succulent, voracement avalé par des convives de marque dont les Pr. Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur et Narcisse Mouelle Kombi, ministre des Arts et de la Culture n’étaiENt pas des moindres. « Douala Manga Bell est à la fois héros du nationalisme et héraut de la liberté. Son courage et son amour pour la patrie doivent entretenir la ferveur patriotique, a commenté le chancelier des ordres académiques.

Quand est venu le moment de digérer, animé par les questions-réponses, le serveur du déssert, le professeur Mbondi Edjenguele, anthropologue, a insisté sur la place de l’art dans le film mis en exergue par les rites initiatiques, l’invocation des esprits, la culture duala qui sous-tend la production du début à la fin : le costume, la danse, le dialecte, les sagesses, etc. Cela n’étonne guère. Le producteur, le ministre d’Etat Laurent Esso n’est-il pas un notable sawa ? Un gardien des traditions qui croit aux valeurs ancestrales, qu’elles soient du Nord, du Sud de l’Ouest ou de l’Est. D’ailleurs, les acteurs du théâtre viennent des quatre coins du pays. Pour Laurent Esso, c’est un message. La charge émotive suscitée par cette projection en est un autre. Les agapes ont suscité l’appétit. D’abord celui de la large diffusion du film pour susciter d’autres Douala Manga Bell, mais surtout celui d’enseigner l’histoire du Cameroun aux Camerounais.

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