Les curiosités au cimetière de Yoff où fut enterré le premier président Camerounais Ahmadou Ahidjo
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Il n’est pas facile de parler avec des hommes qui ne vous entendent pas. Au cimetière de Yoff, il est aisé de vérifier ce fait. Dans ce cimetière ouvert le premier juin 1974, divisé aujourd’hui en cinquante-sept sections, des tombes de personnalités comme celui du premier président Camerounais El Hadj Ahmadou Ahidjo cohabite avec des anonymes. Mais Yoff, c’est aussi l’histoire de cette première femme qui y est enterrée. Son nom : Diba Guéye.

Dans les cinquante-sept sections que compte le cimetière musulman de Yoff, certaines commencent à porter le nom de personnalités célèbres qui y sont enterrées. C’est le cas de la section trente-sept dénommée El Hadj Ahmadou Ahidjo, du nom du premier président de la République du Cameroun.

Pour reconnaître la tombe du premier président du Cameroun enterré au cimetière de Yoff, le visiteur qui arrive sur les lieux n’a pas besoin d’indications. Il suffit d’emprunter à gauche de la porte d’entrée, après une cinquantaine de mètres de marches. C’est pour ensuite se retrouve, nez à nez avec la tombe de El Hadji Ahmadou Ahidjo. En fait la stèle de cette personnalité célèbre ne passe pas inaperçue. Construite en carreaux de luxe, elle occupe une large place dans cet endroit où les places coûtent excessivement cher (le m2 se vend à 14 000 francs Cfa voir par ailleurs).

En fait, elle est longue d’environ dix mètres de long et sept mètres de large. A part les carreaux luxueux qui brillent de clarté en cette fin de matinée, aucun signe d’opulence n’est visible. Seul un écriteau sobre et digne sert de renseignements au visiteur, incrusté au pied de la tombe avec la mention : «El Hadj Ahmadou Ahidjo 1er président du Cameroun 24-08-1924 à Garoua 30-11-1989 à Dakar.»

Seulement, détail malicieux dans cette tombe qui sert de lieu de pèlerinage aux étudiants camerounais et aux milliers de Camerounais de passage à Dakar, le luxe cohabite avec des illustres anonymes dont la dernière demeure n’est recouverte pour certains d’entre-eux que de briques. C’est en fait un des contrastes qui frappent le visiteur dans cette section trente-sept où les arbustes font partie du décor.

Tout porte à croire qu’il ne fallait pas être n’importe qui pour reposer dans les mosquées et autres constructions en marbre, coquillages, carreaux et autres. D’éminentes personnalités y reposent. Autorités religieuses et politiques se côtoient. Les mausolées se distinguent dès l’entrée du cimetière. Des édifices propres et bien entretenus, surveillés à longueur de journée. De l’autre côté, surgissent des tombes à la hauteur bien au-dessus des autres et de surcroît faites en marbre. Des édifices indubitablement coûteux. Presque partout dans les cimetières apparaissent ces tombes en coquillages ou en carreaux à côté des autres tombes construites en ciment simple voire entourées par de simples pierres.

Un contraste réel qui laisse penser que la hiérarchie est loin d’être lettre morte dans ce cimetière de Yoff. Les belles constructions n’abritent en aucun cas les hommes pauvres et même moyens. Leurs tombes n’ont aucune dimension esthétique et sont des zones où les herbes naissent et s’installent par défaut d’entretien. Quant aux personnalités religieuses et politiques, elles ont élu domicile dans les endroits les plus luxueux du cimetière.

© Source PCI : M. Talla GAYE, Sénégal

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