Les enfants violés parlent : « Le soldat français m'a dit qu’il fallait mettre son bang... dans ma bouche »
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Après la divulgation par « The Guardian »  d’un rapport dressé par les Nations Unies, François Hollande a passé un message très ferme sur les accusations de viols d’enfants par des soldats français déployés en Centrafrique.

"Si certains militaires se sont mal comportés, je serai implacable", a déclaré François Hollande lors d'un déplacement à Brest. "Si les faits sont avérés par la justice et le commandement militaire (...) il y aura des sanctions qui seront à proportion des faits qui auront été constatés, et si c'est grave, les sanctions seront graves, elles devront même être exemplaires", a ajouté le président de la République.

Anders Kompass, le directeur des opérations des Nations Unies a été suspendu pour avoir dévoilé ces informations aux procureurs français. Il sera également entendu par la justice sur la violation des protocoles tenus secrets. Ce rapport stipule comment les 10 garçons sans-abris, âgés de huit à 15 ans ont été sexuellement exploités.
 
Les enfants abusés brisent le silence

Le rapport obtenu par '' le Guardian '' contient des entrevues avec six enfants qui dénoncent des abus sexuels de soldats français. Certains d’entre eux indiquent que plusieurs de leurs amis ont également été victimes.

Les interviews ont été réalisées, l'année dernière, entre mai et Juin par un fonctionnaire de l'Office du Haut-Commissaire aux droits de l'homme et un membre de l'Unicef. Les enfants, décrivent des abus datant de Décembre 2013.

Intitulé « Les abus sexuels sur les enfants par les forces armées internationales », le document est timbré «confidentiel» sur chaque page.

Les allégations impliquent également des soldats tchadiens qui ont abusé des sans-abris. Ces militaires tchadiens avaient pour mission de maintenir la paix en Centrafrique.

Ils ont tous affirmé être violés en échange de rations alimentaires distribuées par les soldats. Un entretien détaille comment deux enfants de neuf ans ont été exploités sexuellement par deux soldats français.

« On a vu deux soldats français. L’un fumait beaucoup et l'autre était petit et ne fumait pas. Ils nous ont demandé ce que nous voulions. Nous avons répondu que nous avions faim. Le petit homme nous a dit qu’il fallait d'abord mettre son bangala [pénis] dans notre bouche. Le bangala du soldat plus petit était pour mon ami. Leurs Bangalas étaient directement en face de nous, au niveau de nos bouches…"

L'enfant évoque la façon dont lui et son ami ont procédé pour accomplir l’acte sexuel. Lorsqu’ils avaient terminé, les deux soldats français ont remis trois paquets de rations alimentaires militaires et de l'argent aux enfants.

Un autre sans abri de neuf ans explique qu’il est allé demander de la nourriture aux militaires français, au camp des personnes déplacées, à l'aéroport M'Poko. Il souligne que le soldat lui a demandé de procéder à un acte sexuel sur lui.

Le rapport indique : « L'enfant avait des amis qui avaient déjà effectué ces actes. Il savait donc ce qu'il avait à faire.  L'armée française donne ensuite en retour, une partie de leurs nourritures militaires et de l’argent. Et avant de les laisser partir, les soldats menaçaient en leur exigeant de garder le silence sous peine d’être sauvagement battus ".

Un autre enfant âgé de 13 ans explique de manière détaillée comment les soldats effectuaient l'abus. Un autre garçon révéle qu’il a été témoin du viol de son ami par deux soldats tchadiens et le même garçon étant encore abusé par un soldat français.

Le jeudi, les hautes autorités de l’armée française ont répondu à la publication détaillée de « The Guardian » en promettant la "tolérance zéro" et la "transparence totale". Un porte-parole a souligné que les soldats français de Bangui étaient soumis aux mêmes lois que les soldats résidants en France.

L'armée a également lancé sa propre enquête pour déterminer s’il y avait un "dysfonctionnement dans la chaîne de commandement".

Pendant ce temps, Laurence Rossignol, le ministre des familles françaises, a déclaré à la télévision française : «On sait très bien que dans les opérations de guerre ou dans les pays de désordre, ce sont les femmes et les enfants qui sont les victimes des prédateurs. Ça veut dire que ceux qui sont là pour les protéger, seraient eux-mêmes des prédateurs, d’un certain point de vue c’est un double crime de leur part», a-t-elle estimé.

© canalfrance.info : Nathalie Duflot

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