Divorce : Tout sur l’affaire Thalès Security Systems
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Le contrat de l’entreprise chargée de la sécurisation de la nationalité camerounaise n’a pas été prorogé. 35 ex-employés sont en prison. Les autres licenciés.

Plus de 300 employés de la société Thalès Security Systems sont au chômage depuis le 29 janvier 2015. Bernard Brousse, responsable du département projets à Thalès leur a servi des lettres individuelles de fin de contrat. Les lettres en question étaient consécutives au non renouvellement du contrat de Thalès par l’Etat du Cameroun. En effet, le 31 décembre 2014, le délégué général à la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguele avait notifié à l’entreprise française, la fin du partenariat. La lettre en question était l’aboutissement d’une longue bataille entre le Dgsn et les responsables de Thalès.

Le chef de la sécurité intérieure du Cameroun avait découvert, entre autres, de nombreux procédés de détournement de l’argent public. Notamment un bail locatif onéreux au quartier Mvan qui était encore curieusement habité par le bailleur. Sans compter « d’énormes surfacturations », ayant entraîné, courant 2013- 2014, une dette « fictive » de plus de 10 milliards de Francs Cfa.

«Il fallait sauver la nationalité camerounaise et l’argent public en même temps », affirme un responsable à la direction des Finances de la Dgsn. Aussi Mbarga Nguele a-t-il porté l’affaire à « la plus haute attention du chef de l’Etat, en raison de plusieurs complicités au palais d’Etoudi ». Courant 2014, Paul Biya donne son feu vert. Et le Dgsn passe à l’offensive. Dans la foulée, la police découvre un vaste réseau de « double voire triple identité », dans le but soit de multiplier la note à payer, soit d’offrir la possibilité de changer son identité avec contrepartie financière.

« A l’heure où nous parlons, 35 personnes ont été déférées au parquet et placées sous mandat de dépôt dans le cadre de l’assainissement du Système Senac ». Sur la possibilité de maintenir les ex-employés dans la chaîne de sécurisation de la nationalité camerounaise, un proche de Martin Mbarga Nguele affirme que « le ver était déjà dans le fruit et il n’est même pas question de garder du personnel qui n’avait aucun contrat avec l’Etat du Cameroun ».

Reste maintenant la question d’une dette supposée ou réelle, d’un montant de 3,5 milliards de Francs Cfa réclamée par Thalès Security Systems à l’Etat du Cameroun. A la Dgsn, il n’est pas question de payer « une dette fictive », étant donné qu’il y a « mille et une preuves de surfacturation et d’incompétence ». Les sources contactées par Le Jour affirment que la Dgsn envisage à son tour de faire les comptes, en sachant à l’avance que c’est Thalès Security Systems qui doit de l’argent à l’Etat du Cameroun.

Et pour cause, « Thalès Security Systems a failli à sa mission de sécurisation de la nationalité camerounaise, dès lors que certains compatriotes ont aujourd’hui deux, trois identités différentes ». Thalès a pour sa part saisi les autorités française et camerounaise de l’affaire. Sauf que Paul Biya en personne n’en voulait plus.

© Le Jour : Denis Nkwebo

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