Cameroun, Droits des minorités: Les misères préoccupantes des pygmées Baka
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Cameroun, Droits des minorités: Les misères préoccupantes des pygmées Baka :: CAMEROON

WWF et Plan international-Cameroon lancent un programme commun à l’Est pour faciliter leur accès aux services socio-économiques. « Droits, résilience et avenir durable pour les populations Baka, leurs enfants et les forêts du Cameroun », le projet lancé le 14 septembre 2017 à Abong Mbang, dans le département du Haut-Nyong va durer 24 mois. (A compter du 1er juillet 2017 jusqu’au 30 juin 2019 : ndlr).

Les bénéficiaires sont les communautés Baka des arrondissements de Dimako et Ngoyla pour le département du Haut Nyong, Yokadouma et Salapoumbè pour le département de la Boumba-et-Ngoko.

Le programme vise à renforcer la participation des Baka aux processus décisionnels susceptibles d’affecter leur avenir et à accroître la sensibilisation et l’acceptation de ces personnes historiquement marginalisées.

A l’Est-Cameroun, la population Baka compte à cette date environ 26.000 personnes qui vivent traditionnellement dans la forêt, en harmonie avec la nature qui fait partie intégrante de l’écosystème. Toutefois, cette population pygmée est confrontée aux problèmes de criminalité faunique, à l’exploitation forestière abusive, à l’exploitation minière clandestine, à l’immigration causée par les grands projets industriels et de développement, à l’accès limité à l’éducation et aux politiques inadéquates de gestion des ressources naturelles.

Exclus des instances de décisions, les pygmées Baka du Sud-Est Cameroun se disent marginalisés, exploités et soumis à de pires tortures par des peuples bantous qui violent leurs droits. Rejetés par des barrières physiques et sociales, bon nombre se sont réfugiés dans la forêt profonde par peur de subir plus de maltraitances.

A travers ce projet, WWF et Plan International Cameroon cherchent à remédier aux inégalités qui prévalent dans la gestion des ressources naturelles et à promouvoir la répartition conjointe des avantages découlant de l’aménagement forestier, tels que les redevances provenant des concessions forestières et de la chasse sportive, les revenus des forêts communautaires et des zones de chasse communautaires. Les deux organisations préconisent une participation accrue des Baka dans les structures locales mises en place pour gérer les forêts, les ressources fauniques et assurer un partage équitable des revenus.

Conservation

Le WWF pour sa part reconnaît la contribution significative que ces peuples autochtones apportent au maintien des écosystèmes de la terre et est persuadé qu’un partenariat avec ces pygmées Baka est essentiel à la réalisation des objectifs de conservation. « Nous-nous sommes rendus compte que la gestion des ressources naturelles ne peut se faire sans l’apport des peuples autochtones.

Il est donc indispensable que les désidérata et les difficultés que ces derniers subissent soient prises en compte même dans les projets de conservation », explique Gilles Etoga de WWF. Pour sa Majesté Basile Badje, chef du village Lossou, campement pygmée situé dans l’arrondissement de Dimako, « le fait de promouvoir les droits des populations Baka du Sud Est Cameroun est une initiative appréciable dans le cadre d’une approche globale de conservation et de gestion durable de nos forêts ».

A entendre parler du projet, Jean-Marie Boleka, pygmée Baka du village Missoume à 15 km d’Abong-Mbang, pense que le moment est venu pour renforcer la participation des peuples Baka dans toutes les structures locales pour l’utilisation responsable des ressources forestières et fauniques. 

Pour la réussite de ce projet, Dr Hanson Njiforti, directeur du WWF au Cameroun rassure : « nous allons travailler main dans la main avec Plan International pour nous assurer que les intérêts des Baka sont pris en compte dans la gestion des forêts communautaires ou des activités génératrices de revenus ».

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