Information : Faire face aux « on dit »
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Des entreprises sont victimes de rumeurs mais l’on mesure encore peu les conséquences économiques d’un phénomène néfaste et croissant.

Comme un défi personnel, l’internaute a écrit qu’il détruira tous les disques de cette chanteuse jeune et populaire accusée de pratiques moralement réprouvées. Un autre s’est engagé à ne plus consommer des bières de tel brasseur qui a bâti une bonne partie de sa réputation sur sa camerounité. La rumeur a couru en effet sur la cession de la brasserie concernée à un investisseur étranger.

Quelque temps après, c’est une banque multinationale que radio-trottoir a annoncé en banqueroute. Des sms, le bouche à oreille et d’innombrables alertes sur Internet invitaient les clients de cet établissement à vider leurs comptes avant qu’il ne soit trop tard. Le nombre de bruits malveillants relatives aux activités d’acteurs économiques de diverses tailles enregistrées ces dernières semaines a même guidé une partie de The Talk, une conférence spécialisée qui a tenu sa 19e édition au Gicam en juin dernier.

Où l’un des conférenciers, Blaise Etoa, a emprunté à un auteur (Thierry Libaert, La communication de crise, Dunod, 2001) pour décrire un phénomène universellement connu : « La crise est un événement inattendu mettant en péril la réputation et le fonctionnement d’une organisation ». Et qui appelle donc réaction. C’est l’une des victimes, Ecobank, qui a le plus vivement réagi. Dans l’urgence, son directeur général Gwendoline Abunaw a convié la presse pour démentir un prochain départ du Cameroun de la banque panafricaine.

Vantant les performances du « quatrième établissement bancaire du pays », la toute nouvelle patronne a senti passer le vent chaud du boulet. « Des clients ne se cachaient pas pour dire devant les guichets qu’ils ont appris la nouvelle », explique une cliente.

Avant Ecobank, l’Union camerounaise des brasseries (UCB) a simplement démenti (non sans dénoncer une main sournoise, « l’information » étant partie de la concurrence) par communiqué la cession de parts à Aliko Dangote, le richissime homme d’affaires nigérian. Sa fameuse « King » demeure donc une affaire camerounaise ; « nous-nous », comme le dit son slogan publicitaire.

Moins grande que ces entreprises aux moyens géants, l’on ne saura pas ce qu’une célèbre compagnie de transport routier pense des posts accusateurs que des internautes publient à la suite d’accidents impliquant ses autobus. Ou encore ce que cette fabrique de produits laitiers d’origine étrangère a fait pour réduire une terrible attaque sur un de ses produits phares. La boisson aurait causé la mort de centaines de personnes au Ghana, « prévenaient » des internautes.

Il reste pareillement en suspens, la question de savoir combien cela a coûté aux concernés. Mais les spécialistes conviennent de « l’importance es enjeux » que peut avoir « ce bouleversement en termes d’image mais également de chiffre d’affaires, de motivation des salariés ou encore de méfiance des fournisseurs à l’égard de l’organisation ».

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