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© Camer.be : Yannick Ebosse
- 27 Jul 2017 16:00:48
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Cameroun, Exclusif/11 millions d’inscrits: Cabral Libii fait le bilan de son voyage et de son opération :: CAMEROON
Mardi dernier (25 Juillet 2017) face à quelques hommes de média, l’égérie de l’opération 11 millions d’inscrits sur les listes électorales a fait l’état de son voyage aux USA et principalement dans l’Etat du Maryland. Balayant au passage plusieurs mensonges postés sur les réseaux sociaux par certains compatriotes à l’affût de l’ergotage, l’homme politique engagé rappellera qu’il y a aujourd’hui 13 ans qu’il avait lancé à l’Université l’opération 1000 jeunes contre la candidature de Paul Biya. Sera-t-il candidat contre le Président National et candidat naturel du RDPC lors des prochaines consultations ? Décryptage et rapport d’un entretien à plusieurs rebondissements.
Du Concept
D’après Cabral Libii, « l’opération 11 millions au moins d’inscrits sur les listes électorales a été lancée en fin Mai 2017. Cette opération partie du postulat que nous étions à un An des échéances électorales au Cameroun et de quatre scrutins à savoir Présidentielle, législative, Municipale et sénatoriale alors que beaucoup d’acteurs politiques s’empressaient de déclarer leurs candidatures ou d’annoncer leur intention, nous (mon groupe et moi) avons fait le constat selon que toutes ses élections allaient se dérouler avec un électorat qui n’est pas connu. Nous sommes partis des chiffres rendus publics par ELECAM (Elections Cameroon) en Septembre 2016 puis en Décembre de la même année. L’organe indépendant des élections au Cameroun affirmaient qu’il y avait 6,5 millions d’inscrits sur les listes électorales. En plus de cette information, nous avons lu un article paru dans le quotidien à capitaux publics « Cameroon Tribune » de Septembre 2016 qu’une estimation de l’Institut National de la Statistique indiquait que la population en âge de voter oscillait entre 13 et 14 millions de Camerounais. Cette estimation de l’INS paraissait logique dans le cas où si on tient compte du recensement de la population (3e recensement de 2010) qui avait donné le chiffre de 20 millions d’habitants au Cameroun et que le Bureau Central du recensement de la population (BUCREP) qui avait opéré ce comptage précise dans ses documents que le taux de croissance annuel démographique était autour de 3,1%, en faisant un calcul simple, en 2015 par exemple la population oscillait autour de 25 millions d’habitants au Cameroun. Ceux d’entre nous qui sont entré en possession des documents fournis par le Bucrep en 2015 lors d’un Salon au Palais des Congrès, car ce jour-là le Bucrep distribuait des brochures et tracts pour renseigner sur l’état de la population, savent qu’il était bien démontré qu’en Janvier 2015 nous étions déjà 25 millions d’habitants au Cameroun. Alors en faisant une légère péréquation, en 2011 lors de la dernière élection présidentielle nous étions 7 millions et demi d’inscrits si l’on applique le taux de croissance de la population qui est de 3,1% et les nombreux efforts d’Elecam à se déployer au Cameroun pour effectuer les inscriptions. En 2015, soit 4 ans après, le calcul du tiers de ce chiffre en tenant compte de 25 ou 26 millions d’habitants, l’on pourrait comptabiliser entre 12 à 13 millions de Camerounais en âge de voter. Conclusion, il fallait que nous nous adressions à ceux-là pour leur demander de s’inscrire. Mais je dois avouer que l’opération a été lancée en tenant compte des raisons pour lesquelles les gens ne s’inscrivent pas sur les listes. Comme exemple des raisons de la non inscription des Camerounais sur les listes électorales, il y a le verrouillage de l’appareil électoral qui décourage plus d’un qui se dit « à quoi cela sert puisqu’au final on connait d’avance le vainqueur et que le vote va compter pour du beurre. ». Comme autre blocage, certains évoquent la crédibilité des hommes et acteurs politiques car beaucoup d’entre eux ont constaté que certains d’entre eux qui vont aux élections finissent par rejoindre à la fin le même candidat qui est Paul BIYA. Puis il ya un autre facteur lié à la désaffection des Camerounais qui sont complètement déconnectés de l’actualité électorale.
Mais au-delà de tout ceci nous nous sommes dis que la solution d’un changement demeure l’inscription sur les listes électorales. Soit nous abandonnons le jeu politique et ne faisons rien en attendant que Monsieur Paul Biya s’en va ou meurt au pouvoir, et même dans cette hypothèse cela n’induit pas un changement immédiat car il faudra au final passer par les urnes, soit nous participons au jeu démocratique de notre pays en s’inscrivant sur les listes électorales. Voilà ce qui a justifié le lancement citoyen de l’opération 11 millions d’inscrits.
Au début cela faisait rigoler quelques uns pour certaines raisons que j’ai évoquées plus haut car certains répétaient que d’autres ont essayé auparavant sans succès. Ce qui est d’autant plus vrai et nous leur rendons hommage pour ce travail fait en amont. Aujourd’hui il y a même beaucoup d’acteurs de la société civile financés par l’Union Européenne et certains pays étrangers qui n’arrivent pas à faire inscrire les camerounais. Il y avait donc éléments à justifier que notre opération ne marcherait pas. Maintenant est-ce que notre opération a véritablement pris je répondrais sans hésiter « je n’en sais rien pour l’instant».
Quand je le dis c’est tout simplement parcequ’en l’état actuel des activités de mobilisation et d’inscriptions menées par nous et dont nous maitrisons les chiffres, il y a des camerounais qui n’ont pas attendu notre arrivée pour aller s’inscrire. A part cela, l’organe en charge des inscriptions qui est ELECAM a un fonctionnement tel que lorsque nous achevons les opérations d’inscriptions et qu’on leur demande des chiffres ils nous répondent qu’ils ne peuvent donner des chiffres qu’après toilettage. Ce qui parait logique car lorsque nous faisons des opérations d’inscriptions, il y a des gens déjà inscrits qui reviennent s’inscrire ou encore ceux qui ont oublié qu’ils s’étaient déjà inscrits. En réalité ELECAM préfère attendre de nous transmettre les chiffres au fur et à mesure que les opérations se passent. Sur ces mêmes chiffres, il faut noter qu’à la radio nationale, cet organe des élections communique des chiffres et que l’on note aujourd’hui un léger frémissement mais nous sommes encore loin du compte. Enfin il faut que je rende hommage à tous ces jeunes qui ont capté le message et se mobilisent dans les villes et quartiers pour que cela soit possible. A ce jour le retentissement de cette opération se ressent sur l’ensemble du territoire national.
Mon séjour aux USA et au Maryland
« C’est fort de ce retentissement évoqué plus haut à savoir l’engouement des camerounais à s’approprier le concept d’inscription qu’un compatriote résidant aux USA et dans l’Etat du Maryland, opérateur économique va chercher et obtenir mon numéro. Je ne le connaissais ni d’Adam ni d’Eve. Il même des activités à Washington et dans plusieurs autres Etats.
En m’appelant il évoquera deux principales raisons pour m’inviter à venir aux USA. La première étant que les inscriptions fait au Cameroun concerne aussi la diaspora et la même indifférence observée au Cameroun était identique aux USA à la différence que dans le pays de l’Oncle Sam les gens vont au boulot et pour les inscriptions il faut organiser avec le concours de l’Ambassade du Cameroun. Je vais d’abord lui répondre qu’ils peuvent bien organiser sans moi et à lui de rétorquer qu’égérie de cette opération je pouvais motiver et discuter avec les différents communautés.
La seconde raison évoquée faisait allusion au retentissement de l’opération auprès des autorités Américaines qui voulaient en savoir plus et il voulait qu’en personne je vienne expliquer de vive voix.
Nous sommes donc tombés d’accord avec mon équipe sur la méthode et le voyage étant entendu que l’opération se terminera en fin Août 2017. Pour tout dire tous les frais ont été pris en charge par ce compatriote.
Aux USA j’ai passé une dizaine de jour et je puis vous affirmer que j’ai constaté un réel intéressement des compatriotes de ce côté qui sont assez représentatif. Toutes les ethnies sont assez organisées en réunion. Ce que je peux encore dire c’est que les débats ont été différents en fonction des personnes rencontrées (crise anglophone, double nationalité, etc.). Au final beaucoup ont compris l’importance de s’inscrire sur une liste électorale. Je suis même allez plus loin dans les solutions en leur demandant explicitement de dire également à ceux qui reçoivent les fonds venant d’eux de s’inscrire au Cameroun.
L’Ambassadeur et le Consul « introuvable »
Durant mon séjour, il avait été prévu que je rencontre l’Ambassadeur du Cameroun aux USA car selon le code électoral les inscriptions se font dans les représentations diplomatiques. Comme les rapports, d’après ce qui m’a été dit, n’étaient pas très bons entre les compatriotes de la diaspora et l’Ambassadeur, ils m’ont presque mandaté dans le cadre de l’opération 11 millions d’inscrits de rencontrer ce dernier pour que ce soit possible aux USA.
J’ai commencé à appeler le numéro de téléphone qui est sur le site web de l’Ambassade du Cameroun aux USA et la personne que j’ai eue au téléphone m’a fait comprendre qu’on ne pouvait rencontrer l’Ambassadeur que sur rendez-vous pris en me précisant que ce rendez-vous se prenait en envoyant un mail à l’adresse disponible sur ce même site web et qu’une fois le rendez-vous pris il y aurait une réponse ponctuelle car le mail sera envoyé à l’Ambassadeur. J’ai envoyé la demande d’audience et après 7 jours je n’ai eu aucune réponse. Ne voulant pas me décourager, les compatriotes des USA ont trouvé mieux de me faire recevoir en passant par un lobbying. L’on m’a mis en contact avec une personne de bien introduit à l’Ambassade qui me conduirait rencontrer l’Ambassadeur et le Consul. Ce dernier m’a donc arrangé un rendez-vous avec les deux mais à titre informel donc sans trace je précise. Le jour-j je suis allé au rendez-vous et il y avait ni l’Ambassadeur ni le Consul mais j’ai été reçu par le Professeur AYUK, le chargé des affaires culturelles de l’Ambassade. En toute modestie, il me fera comprendre que l’Ambassadeur du Cameroun ne pouvait être là ce jour car étant parti assisté à une réunion de l’AGOA mais que par contre il ne comprenait pas pourquoi Monsieur BINDZI, le Consul Honoraire, n’était pas venu. Nous essayerons de le joindre sur ses différents numéros de téléphones s’en y parvenir. Le Professeur AYUK dans nos échanges ajoutera même que les inscriptions sur les listes électorales étaient coordonnées par le Consul et non l’Ambassadeur. Avec lui, nous nous sommes rendus dans les services consulaires pour nous renseigner sur l’opération d’inscription sur les listes. Au Consulat personne ne m’a donné le moindre renseignement. Tout le monde me rappelait que la seule personne habilité à me fournir des informations était Monsieur BINDZI, le Consul. En circulant tout de même dans les couloirs du Consulat, j’ai remarqué un écriteau sur une porte qui indiquait « Régistration Elecam ». En posant la question on m’a répondu que c’est dans cette salle que les inscriptions se sont passées en 2014. Une information que je ne pouvais vérifier ni confirmer. Malgré tout le personnel de l’Ambassade va me révéler que lorsque les inscriptions se déroulent, eux, ne sont au courant de rien. Je n’ai donc pas rencontré un seul camerounais qui m’a affirmé s’être inscrit cette année 2017.
Toujours dans ma quête de vérité, ces compatriotes m’ont avoué que pour s’inscrire sur une liste électorale, il fallait se munir d’une carte consulaire et c’est effectivement le cas dans plusieurs représentations diplomatiques. Dans le cadre de l’opération dont je suis le porte parole, d’autres ont émis l’idée du délai assez court qui va sanctionner la fin des inscriptions à savoir le 31 Août 2017 car disaient-ils l’obtention de la carte consulaire prend souvent deux mois voire plus.
La visite au SENAT Américain
Avant mon arrivée aux USA, les compatriotes avaient déjà pris contact avec le staff de deux Sénateurs. Un du NEVADA et l’Autre du TEXAS. Bien entendu l’un était Républicain et l’autre Démocrate. Tous deux voulaient en savoir davantage sur l’opération.
La particularité des deux est qu’ils s’intéressent beaucoup aux questions africaines et au suivi de l’action de l’Etat Américain pour les démocraties en Afrique.
Ce que je retiens des entretiens c’est sans doute qu’ils étaient assez renseignés sur la situation. Non seulement de ce qui se passe au Cameroun mais également ailleurs car ils faisaient tout le temps des parallèles. Ils m’ont avoué qu’ils sont contents de constater que les sacrifices consentis par l’Etat Américain depuis des années pour la démocratie portent des fruits en milieu jeune et qu’ils étaient encore disposés à donner leur appui au gouvernement camerounais. Ils m’ont également rappelé qu’ils ne travaillent pas avec les individus mais avec l’Etat du Cameroun et par incidence l’organe indépendant qu’est ELECAM.
Ma visite au FMI et à la Banque Mondiale
J’évoque celle-ci pour qu’il n y ait pas de mauvaises interprétations. J’y suis allé pour rencontrer des camerounais qui y travaillent. Ma visite dans un contexte où notre pays vient de contracter un prêt était opportune certes mais elle s’est fait dans le cadre des échanges sur l’opération avec ces compatriotes. Sans pouvoir éviter l’évocation du prêt, j’ai demandé des renseignements sur l’incidence ou les répercutions que cet emprunt pouvait avoir et j’ai été satisfait des réponses données.
Je préciserais que plusieurs camerounais occupent des postes prestigieux dans ces deux institutions mais sont peu ou pas connus. J’ai été ravi de faire leur connaissance.
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