Cameroun, QUE PREPARE-T-ON POUR L’UPC : SON CONGRÈS OU SES OBSÈQUES ?
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Cameroun, QUE PREPARE-T-ON POUR L’UPC : SON CONGRÈS OU SES OBSÈQUES ? :: CAMEROON

La question n’est pas mineure, ni la préoccupation excessive : toutes s’imposent à toute personne qui a une certaine connaissance de l’UPC, même à ceux qui n’éprouvent pour elle aucune sympathie spéciale. La réalité qui justifie cette question est vécue par tout militant de ce Mouvement indépendantiste et patriotique comme la plus violente agression que l’UPC ait subie depuis l’assassinat en série de ses Pères Fondateurs.

Cette réalité a beau être affligeante, elle n’a pas besoin de polémique; il suffit de l’exposer par la mise à disposition des faits vérifiables pour en révéler la dangerosité. Car la menace qui pèse sur l’UPC est encore plus grave que son bannissement de juillet 1955 : elle vise la destruction même de l’UPC par un ensemble de montages dont les auteurs, non contents de multiplier des entourloupes anti statutaires, ne reculent devant aucun délit. Et de temps à autre, une indiscrétion nous apprend que certains barons du système tirent les ficelles de la marionnette que nous apercevons. Et des noms fusent, certains avec de plus en plus de fréquence. Oui, l’UPC fascine : on la combat par ignorance. On la soutient par patriotisme.

C’est cette UPC septuagénaire où l’engagement banalise les frustrations qui prépare son septième congrès en application des résolutions du sixième congrès des 6 et 7 juin 2014. Le principe en est unanimement retenu, et les préparatifs résolument engagés. Car contrairement aux campagnes de désinformation qu’animent les professionnels des raccourcis, il n’est pas d’upéciste qui soit opposé à la tenue du congrès. Certes les rumeurs, comme toute herbe folle, poussent et croissent sans besoin d’engrais ni d’entretien. Ça pousse donc dans tous les sens, et rien ne semble trop grossier pour alimenter les cabales, elles-mêmes savamment entretenues pour ne donner de l’UPC qu’une image de divisions. Mais tous les upécistes attendent leur congrès. Ils exigent toutefois que ce soit bien un congrès de l’UPC, non une foire abusivement baptisée tel. Au nom de cette exigence militante, l’objet fait l’unanimité alors que les objectifs et les méthodes de certains font l’inimitié à la limite de l’animosité du fait que d’aucuns se confirment chaque jour comme délibérément anti statutaires.

En effet, tandis que les uns, majoritaires, se conforment aux statuts de l’UPC et au fonctionnement statutaire du parti, les autres s’organisent en escouade pour bousculer les statuts et les usages qui ont fait leurs preuves pendant près de 70 ans. Ils parlent de l’UPC sans ses textes, et souvent contre les textes qui la fondent et la régissent. Ceux-là se recrutent parmi les SBC, entendez les ’’Sans Base Connue’’. C’est eux qui piaffent d’impatience pour faire appliquer à l’UPC, avant le congrès, des dispositions qu’ils espèrent voir adopter pendant le congrès. Leur impatience est si agressive qu’elle suscite beaucoup d’interrogations chez bien des militants et étonne les administrations qui ont une certaine expérience des règles de fonctionnement de l’UPC. C’est l’entêtement des SBC à passer en force qui perturbe la sereine préparation du congrès. Car un congrès de SBC ne peut aboutir qu’à des résolutions sans fondement, tout au moins pour un parti comme l’UPC qui a pour boussole sa base même.

Quels sont les faits?

Dans le souci d’organiser un congrès fiable et politiquement fructueux comme toutes les formations politiques en ont légitime ambition, et après la convocation formelle dudit congrès, il restait à activer des mécanismes et des outils de préparation appropriés.

Des commissions ont été mises en place et des résolutions prises pour que leur travail soit centralisé au Secrétariat de l’UPC, organe exécutif du parti. C’est ainsi sur la base de résolutions formelles, les listes des Délégués par Section, les listes des Membres du Comité Directeur par Section et les rapports des commissions devaient parvenir à date au Secrétariat pour mise en forme et remise à la Commission Centrale d’Organisation qui, dans le cas d’espèce, est le Bureau de l’UPC, entendez, le Secrétariat et les Membres du Bureau du Comité Directeur.

Le 1er juillet 2017, un Bureau du Comité Directeur régulier se tient à la Permanence de l’UPC à l’effet de diligenter les préparatifs du congrès. Cette instance convoque le Comité Directeur le 22 juillet 2017, mais estime nécessaire de se retrouver le 15 juillet 2017 pour présenter l’état d’avancement des dossiers et finaliser le projet d’ordre du jour.

Ce 15 juillet 2017, après vérification et validation du quorum, il est constaté que le Président du Bureau du Comité Directeur, Victor Onana, s’est rendu indisponible sans justification, bien que ce soit lui qui ait convoqué ladite session. Conformément aux règles de fonctionnement de l’UPC, le Premier Vice-Président, Prof. Jean Michel Tekam a statutairement pris le relais pour conduire les assises.

L’ordre du jour en trois (3) points est adopté :

1- Examen de la situation du parti

2- Rapport sur les raisons du report du congrès

· Audition du Secrétaire Général, du Président du BCD et du Trésorier Général

· Recensement des tâches qui restent à faire

· Fixation d’une nouvelle date du congrès

3- Divers

Le Secrétaire Général informe les participants «d’un dépôt de plainte auprès des tribunaux de Yaoundé contre M. Victor Onana, la BICEC et la SCB pour distraction de fonds de l’UPC, et d’une résolution du Secrétariat qui, en sa session du 5 juillet 2017, a constaté l’implication du Président du Bureau du Comité Directeur dans ces dossiers pendant devant les tribunaux». Toutes choses qui mettent M. Victor Onana «dans une situation de juge et partie propre à hypothéquer la sérénité et le recul nécessaires à la présidence des réunions du Bureau et du Comité Directeur». Il est retenu que ces documents seront portés «devant le Comité Directeur du 22 juillet 2017, pour examen en présence de M. Victor Onana»

Le Bureau du Comité Directeur a ensuite formellement demandé au Secrétaire Général d’assurer les diligences administratives et logistiques en vue de la session du Comité Directeur du 22 juillet 2017.

La perspective de l’exécution de cet ordre du jour qu’il avait déjà fait esquisser le 1er Juillet, l’examen surtout des plaintes contre lui, sont peut-être ce qui a poussé le Président du Bureau du Comité Directeur à esquiver la session du 15 juillet 2017, à courcircuiter tout le Bureau pour se substituer au Secrétaire Général et se faire subrepticement délivrer un récépissé pour un Comité Directeur «extraordinaire», en lieu et place de celui, ordinaire, que préparait le Bureau du Comité Directeur.

Ce ’’Comité Directeur extraordinaire ’’ présidé par Victor Onana au marché Kyrakidès , s’est tenu sans vérification de mandats ni établissement de quorum. La parole y était prioritairement réservée à des personnages racolés, militants présumés non membres statutaires du Comité Directeur. Des personnalités comme le Ministre Simon Mbilla et Mbombog Dr. Bakang ba Tonjé se sont vus refuser la parole! Et par des signes qu’il croyait discrets, le Président Onana obtenaient de ses affidés positionnés dans la salle des chahuts pour certains intervenants, et des applaudissements pour d’autres.

Au-delà de ces pratiques, le plus grave a été la lecture biaisée du récépissé : celui-ci évoque comme objet de la rencontre des upécistes « la tenue d’une session extraordinaire du Comité Directeur de leur formation politique en vue de fixer la date de leur 7ème congrès ordinaire’’. Le montage exécuté jusqu’aux chahuts ciblés a étouffé toute explication de bon sens. Le Président de séance, Victor Onana, a annoncé que la session ne devait durer que «quarante-cinq (45) minutes, l’unique point à l’ordre du jour étant exclusivement la fixation de la date du congrès». Le tollé provoqué par cette déclaration l’a fait reculer, sans qu’il renonce à discriminer les orateurs, pour ne privilégier ceux qui soutenaient son montage et cette interprétation plutôt sommaire du récépissé. Il s’est même trouvé des juristes d’occasion comme M. Nyeck Lebel pour se croire obligé d’expliquer à des avocats chevronnés que «du point de vue du droit, comprendre autre chose reviendrait à tomber dans le piège de l’Administration». Nous expérimentions en direct l’art d’enseigner sans avoir rien appris.

Or non seulement l’Administration n’avait ’’piégé’’ personne, une lecture élémentaire du récépissé révèlerait que le point à l’ordre du jour est bien «la tenue d’une session extraordinaire du Comité Directeur». C’est bel et bien ce point qui devait être examiné dans toutes ses implications, « en vue de fixer la date du congrès». Le caractère «extraordinaire» du Comité Directeur signifie qu’en dehors d’un Comité Directeur, aucune autre Instance de l’LUPC ne pouvait siéger, ni aucune autre cérémonie organisée. L’unicité exclusive de ce point à l’ordre du jour ne portait donc nullement sur «la date du congrès» comme l’a péremptoirement prétendu Victor Onana. Elle portait sur la nature ou la qualité de l’évènement organisé, «la tenue» d’une seule et unique instance, ici le Comité Directeur dont les travaux devaient, eux, se conclure par la fixation d’une date.

Il y a donc non seulement injustice, mais tromperie à prêter à l’Administration les propres intentions de piège du requérant; car ce n’est pas l’Administration qui a défini l’ordre du jour, mais bien le demandeur du récépissé - qui a cru pouvoir induire M. le Sous-préfet en erreur, après avoir unilatéralement et arbitrairement dénaturé en session «extraordinaire» un Comité Directeur que le Bureau avait prévu «ordinaire». Mais si M. Victor Onana a délibérément faussé la nature du Comité Directeur, c’est pour se soustraire à son audition - que le Bureau qu’il devait lui-même présider le 15 juillet 2017 avait programmée. Car le Bureau dont il est membre se proposait de l’entendre, lui, le Secrétaire Général et la Trésorière Générale, conformément aux prescriptions règlementaires sur les dénonciations et la discipline au sein de l’UPC. C’est donc par expertise dans l’art d’accuser les autres de ce qu’il fait que M. Victor Onana a tenté d’imputer sa propre entourloupe à l’administration.

Tout laisse cependant penser que dans sa rédaction le Sous-Préfet n’a pas été distrait : non seulement il a subodoré le piège qui lui avait été tendu par M. Onana, il s’est soigneusement gardé de laisser penser un seul instant que c’est l’Administration qui, par ingérence, imposait un ordre du jour à un parti politique. Mais il aurait fallu un peu plus de finesse de lecture à M. Victor Onana pour s’apercevoir de cette finesse de rédaction. Difficile en matière de finesse d’obtenir du feu d’une fontaine. En somme le

piégeur s’est piégé, le Sous-préfet lui ayant servi son «extraordinaire» sans pour autant impliquer, encore moins compromettre l’administration.

Il appartenait donc aux membres du Comité Directeur réunis d’adopter leur ordre du jour pour leur session «extraordinaire». Depuis le 1er Juillet, l’unique point en était la préparation du Congrès - que la réunion du 15 Juillet avait simplement déclinée en quelques sous rubriques signalées plus haut. C’est l’examen de ces sous rubriques de la préparation du congrès comme unique point que les membres réunis devaient entreprendre, « en vue de fixer la date de leur 7ème congrès ordinaire».

Mais de chahuts en escamotages, de provocations en esbroufes, le Président du Bureau du Comité Directeur, avait monté ses invités non statutaires pour évacuer la préparation du congrès, unique point de l’ordre du jour statutairement conçu par les Bureaux des 1er et 15 juillet 2017, sous la présidence (le 1er juillet) et sur convocation ( pour les deux) de M. Victor Onana. Car depuis avril 2017, il ne s’agissait plus que de garantir une préparation fiable du congrès. Le coup de force consiste donc à substituer le désir personnel d’un individu à une décision d’instance de tout un organe statutaire. D’où cette fuite en avant pour que prévalent les intérêts individuels anti statutaires. La manœuvre, qu’il appartient à chacun de qualifier, est de masquer l’impréparation décriée en mai 2017 par une autre impréparation en juillet 2017. Mais l’on ne chasse pas l’obscurité par des ténèbres. C’est pourquoi rien de pertinent ni d’achevé n’a encore été présenté au Bureau Central d’Organisation du congrès.

Si donc les dossiers techniques et les résultats attendus des Commissions mises en place sont prêts comme le déclare volontiers le président du Bureau du Comité Directeur, alors ces dossiers auront été ’’apprêtés’’ en dehors de l’organe qui en a statutairement la charge, à savoir le Secrétariat de l’UPC. Alors il y aura eu une gestion clandestine des questions statutaires. Ce serait la preuve que M. Onana Victor a mis en place une officine parallèle, en flagrante violation du fonctionnement statutaire de l’UPC. Chacun peut comprendre que la vocation d’une telle officine aussi secrète que clandestine et parallèle ne puisse être de promouvoir les idéaux de l’UPC.

Mieux qu’une simple supposition, c’est cette réalité qui se vérifie par les viols répétés des comptes de l’UPC, par la commercialisation des cartes d’adhésion falsifiées du parti, et par l’obstination à usurper les rôles et les fonctions des autres. C’est cette réalité que confirme la dénaturation de l’ordre du jour du Comité Directeur et la course injustifiée vers les récépissés et la location des salles des réunions. Chacun comprend enfin pourquoi, traqué de toutes parts par ses propres frasques, le président du Bureau du Comité Directeur n’a plus qu’une issue : l’organisation sans délai d’un évènement public aux couleurs de l’UPC qu’on appellerait «congrès», mais évènement qui aura été préparé en dehors des dispositions statutaires de l’UPC. Sa seule issue est un pseudo congrès dont l’impréparation garantisse un flou méthodique et managérial qui lui permette de blanchir les fonds qu’il a indûment et frauduleusement distraits des comptes de l’UPC.

Chacun comprend pourquoi le Secrétariat de l’UPC devait à tout prix être contourné, et même paralysé : non seulement ’’suspendu’’, mais exclu de ses prérogatives statutaires. C’est pourquoi M. Victor Onana, Président du Bureau du Comité Directeur, s’est cavalièrement substitué au Secrétaire Général et à la Trésorière Générale de l’UPC. Le ’’Secrétaire Général’’ par intérim qu’il s’est séditieusement confectionné ne lui aura servi qu’à distraire frauduleusement l’argent des comptes; Dans son intérim ad hoc il n’apparaît nulle part ailleurs en dehors de cette forfaiture. C’est au nom de la même expertise d’instrumentalisation que M. Victor Onana n’a pas hésité d’une part à tester la vigilance de l’administration et, d’autre part, à instrumentaliser les militants crédules auxquels il vend des cartes

falsifiées, avec promesses de fonctions nominatives dans une UPC où les fonctions sont essentiellement électives.

L’évènement que le président du Bureau du Comité Directeur tient à organiser dans son style personnel sera tout, sauf un congrès de l’UPC. Cet évènement n’affichera les couleurs de l’UPC que pour couler l’UPC. Par fanfaronnade Victor laisse croire à qui veut bien l’écouter que son origine ethnique lui garantit de solides soutiens de l’Administration. A entendre un de ses affidés, il contrôle si bien les services de la préfectorale de Yaoundé que rien ne peut s’y passer sans qu’il en soit aussitôt informé. Le 22 juillet 2017 au Parc Kyriakidès, M. Ebode narguait ainsi des upécistes: « Nous avons été informés dès que vous avez déposé à Yaoundé VI votre déclaration de réunion pour un récépissé; et nous avons pris les mesures nécessaires». Dans sa pantalonnade, ce résident de l’arrondissement de Yaoundé VI livrait à son insu une importante information : la mairie de Yaoundé VI ayant été dirigée par le frère de M. Onana, M. Ebode se vantait de l’influence de son ’’village’’ sur les dossiers publics. Certes l’ethnicisation du pouvoir d’État n’honore pas le Sous-Préfet de Yaoundé VI; elle explique néanmoins les arguties par lesquels il a tenté de soutenir son refus du récépissé au Secrétaire Général de l’UPC: « aucun accord écrit du curé de la paroisse Notre dame de la Paix du Lac n’a été produit par vos soins. En outre, vous n’avez pas cru devoir produire un acte qui vous habilite à convoquer une réunion du Comité Directeur de l’UPC».

C’est bien la première fois qu’il sera demandé au Secrétaire Général de l’UPC de justifier de ses fonctions. Et c’est la première fois qu’il fallait un «accord écrit» des propriétaires d’un lieu de réunion pour un récépissé. Par ailleurs, dans son empressement à prouver à son ’’frère de village’’ qu’il avait l’autorité nécessaire pour lui rendre service, M. le Sous-Préfet de Yaoundé VI a parlé d’une ’’autorisation de la tenue d’une réunion’’. Il a dû faire d’énormes efforts pour ne plus se souvenir qu’au Cameroun, les réunions sont désormais sous régime de déclaration et non d’autorisation. Le bonus de cet esprit du ’’village’’ c’est que M. le Sous-Préfet a cru urgent de faire de son frère Onana l’un des ampliataires de son courrier, bien que l’intéressé n’apparaisse nulle part dans le dossier. Mais il fallait bien prouver au frère du village qu’on était ’’aux affaires’’ et qu’on avait ’’fait le boulot’’ demandé.

D’un côté certains se vantent de jouir de l’ethnicisation de l’autorité de l’État. De l’autre c’est un dépositaire de l’autorité de l’État qui prouve par son zèle ethno tribal que l’État s’est fragilisé en confiant une parcelle de son autorité à des mains aussi inexpertes. Si nous ne connaissions d’autres Sous-Préfets, à Yaoundé comme ailleurs dans la république, nous aurions désespéré de la Préfectorale camerounaise, le Sous-Préfet de Yaoundé VI ayant fait de son mieux pour démontrer et nous convaincre que son principal certificat de compétence est de se nommer Mvondo.

L’UPC n’a certes jamais été en odeur de sainteté pour les pouvoirs successifs au Cameroun; mais l’UPC est animée par des citoyens camerounais. Non seulement il faut faire justice aux autorités administratives qui le méritent par leur sens élevé de l’État, nul citoyen lucide ne peut laisser dire de l’Administration que pour étrangler l’UPC, elle est prête à soutenir l’insoutenable, à se décrédibiliser pour un récidiviste dont les délits de droits communs sont aussi variés que les plaintes y afférentes, comme l’attestent les multiples interpellations, enquêtes et mises en cellule dans les services spécialisés. Mais les Camerounais savent aussi bien le dire par dérision :’’on ne sait pas jamais!’’ (Sic). Quelle que puisse être la mission dont il se targue ou qui pourrait même lui avoir été ’’confiée’’ pour précipiter les obsèques de l’UPC, il apparaît que Victor-la-Torpille chargé de couler l’UPC n’aura, au mieux, réussi qu’à dévoiler les appétits politiques de ses commanditaires présumés. Ces derniers, s’il en existe vraiment, se doutent

probablement déjà que leur projet n’a aucune chance de prospérer, le commissionnaire ayant, comme disent nos étudiants, ’’grillé son mandat’’.

Mais, disions-nous : «on ne sait pas jamais!» (Sic). En ces moments crépusculaires, embuscades et batailles de succession s’activent. Et bien des ’’successeurs’’ lorgnent vers l’UPC, certains avec des propositions plutôt indécentes : quand ce n’est pas avec un député par défaut que certains partis satellites cosignent des certificats circonstanciels de concubinage alimentaire au nom pompeux de partenariat, c’est par certains ’’fils du village’’ (Mongo ya dzal) que d’autres ’’fils du village’’ voudraient passer pour prendre le contrôle de l’UPC. En retour, ils promettent quelques soutiens à des prévenus et à des inculpés à mandats d’arrêts désireux de différer les foudres de la Justice à défaut d’échapper définitivement à la rigueur des geôles. Il n’est pas surprenant que ceux qui entreprennent ces ’’opérations’’ d’achat de l’UPC comptent parmi les personnalités capables d’acheter bien des choses. Mais tout autre chose est de vouloir acheter une âme. Les upécistes de conviction finissent toujours par rappeler aux acheteurs des consciences qu’ils doivent leurs moyens aux sacrifices de l’UPC, et que s’ils s’en prennent aujourd’hui à l’UPC, c’est pour avoir dû renier l’engagement patriotique de leurs pères ou de leur propre jeunesse. Ils sont connus, hélas, les enfants qui battent des parents auxquels ils doivent la vie, et dont ils n’hésitent même pas à supprimer la vie!

Pour de tels ’’opérateurs’’ parricides, la seule limite pour ’’arriver’’, c’est la mort. Et pour ’’parvenir’’ au pouvoir, certains donnent la mort dans l’illusion de l’éloigner à jamais d’eux-mêmes. Ceux qui sont ainsi capables de donner férocement ce qu’ils refusent farouchement de prendre eux-mêmes pourraient bien avoir voté la liquidation de l’UPC pour ne pas être eux-mêmes liquidés. Assassiner Um Nyobe et compagnons n’ayant pas suffi à éradiquer l’UPC du Cameroun, assassiner l’UPC elle-même sera devenu le programme. Mais cette fois tout au moins, il faut craindre qu’ils n’aient misé sur un mauvais cheval : celui qui abat un papayer pour récolter des papayes donne la preuve qu’il n’est pas agriculteur, mais qu’il a l’étourderie de limiter l’avenir à sa seule et unique personne. Pour avoir formé ses militants à ne jamais se limiter à leur chétive personne, l’UPC finit toujours par assister aux obsèques de ceux qui voulaient l’enterrer.

Le congrès que prépare l’UPC ne saurait donc se conjuguer en termes d’imposture; il se conjugue en termes de projection et de restauration. Il faudra trancher entre deux visions qui se toisent :

1. la vision statutaire qui, s’en remettant aux statuts de l’UPC, entend restituer l’UPC à la Base - que les Pères Fondateurs ont reconnue et consacrée comme boussole. Car c’est de cette Base que doivent monter les aspirations profondes du peuple camerounais pour que les décisions de pouvoir répondent concrètement aux préoccupations pratiques du terroir.

2. la posture extrastatutaire qui, au nom d’une supériorité mal établie, se prévaut d’une légitimité de nomination. Elle n’a aucune assise de base, mais paradoxalement elle est prompte à dicter des leçons à la base, à édicter des règles sans avoir jamais écouté ceux à qui ces règles s’appliquent. Par son inexistence à la base qu’il méprise, le militantisme de sommet vit d’indigénat politique ; il expose donc ses adeptes au syndrome des cimes où le vertige des honneurs rend sourd aux appels patriotiques pour l’honneur.

La vision statutaire, n’est pas pour autant statique. Elle ne s’oppose donc pas aux modifications des statuts, les dynamiques sociales étant elles-mêmes évolutives et changeantes. Mais pour appliquer une règle, il faut au moins qu’elle ait été adoptée. Tel n’étant pas encore le cas pour certaines revendications de positionnement, les extrastatutaires se sont constitués en un Gang Club qui rue violemment sur les

textes et les usages, par impatience d’appliquer à leur bénéfice personnel des dispositions non prévues, ou envisagées mais non encore adoptées. Leur impatience est incarnée par le Président du Bureau du Comité Directeur qui s’est magistralement illustré par :

· des auto proclamations du genre ’’ président national’’ dans une UPC dont les statuts ne mentionnent nulle part le terme de ’’Président’’

· des nominations propres à augmenter sa clientèle d’obligés personnels,

· la fascination de l’argent, vite suivie du double viol des comptes sur la base de décisions cavalières prises au cours de réunions séditieuses,

· la falsification des cartes de l’UPC motivée par de pressants besoins d’argent et une intenable soif de visibilité.

Il fallait absolument que le Président du Bureau du Comité Directeur eût quelque chose à signer et, surtout, à signer comme première personnalité du parti. A croire que l’UPC devait lui servir de bouclier en cas de poursuites au regard de ses frasques et délits à répétition. Le Congrès en préparation étant un congrès des Sections, les cartes qu’il a falsifiées devaient lui servir à racoler des figurants sans base militante, pour faire foule et barrage aux militants réguliers des structures de base. L’objectif était de dessoucher l’UPC. Il y a donc eu un Comité Directeur dans un marché le 22 juillet 2017, Comité Directeur marché en préparation d’un Congrès marché. Mais ni les calomnies, ni les fuites en avant ne suffiront pour démobiliser les militants à jour de leurs obligations statutaires. Les upécistes en règle iront à leur congrès comme Délégués par leur base, forts de leur légalité statutaire et fiers de leur légitimité. Parce qu’il s’agit d’un Congrès de Sections, et non d’un congrès de faussaires pour militants fictifs, les cartes falsifiées ne passeront pas. Déjà, elles font l’objet de poursuites judiciaires pour faux, contrefaçon et usurpation de fonctions. Toutes les forces, les populaires comme les républicaines, seront là pour que les faussaires soient identifiés comme faussaires et éloignés des militants authentiques. Le choix à faire ne sera donc pas seulement net. Il sera personnel, un véritable referendum upéciste. Les Délégués devront choisir entre organiser les obsèques de l’UPC et promouvoir ses idéaux.

Il y a longtemps que les upécistes de conviction ont appris à défendre leur rêve d’indépendance, d’honneur et de liberté. L’histoire écarlate de leur militantisme rappelle aux oublieux que chaque fois que nécessaire, les upécistes savent faire de leur raison de vivre une raison de mourir. C’est cette force de conviction qui a donné naissance à un État nommé Cameroun. Loin du militantisme de buvettes et des engagements de caméras, c’est la même force de conviction qui, malgré l’adversité, tente depuis près de soixante-dix (70) ans de faire de cet État une Nation.

C’est dire que tout le Cameroun gagne à sécuriser l’UPC. Et que tous les Camerounais gagnent à promouvoir l’upécisme. Beaucoup en sont intimement convaincus, le disent et le vivent discrètement. Il ne leur sera jamais exigé de s’inscrire publiquement à l’UPC. L’important est qu’ils sachent et qu’ils se souviennent le moment venu que pour l’UPC, il s’agit toujours de faire de l’État du Cameroun une Nation camerounaise dans laquelle se reconnaissent tous les enfants du Cameroun

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