Concours administratifs : La légalisation des pièces à prix d’or
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Les documents tels le casier judiciaire, les certificats de nationalité et médical sont majorés selon les administrations.

Poste centrale au lieu-dit Palais de justice. On se bouscule en cette matinée du 11 juillet 2017. En file indienne, on attend se faire établir un certificat de nationalité. Un document indispensable dans le dossier d’établissement d’une carte nationale d’identité (Cni).

A  peine sorti du taxi, que plusieurs jeunes vous apostrophent. « Signatures, extrait de cassier judiciaire, certificat de nationalité », lancent-ils porte document en main. Habituellement élaboré à 2000 Fcfa, ce « précieux document» est passé à 250Fcfa voire 300Fcfa. «Vous n’avez qu’à nous demander 5000 Fcfa, nous allons toujours payer, nous n’avons pas le choix, on en peut pas faire sans. Il me faut à tout prix ma carte nationale d’identité », soutient Béatrice Tsanga, surprise et irritée à la fois.

Le prix de l’extrait de cassier judiciaire lui aussi connait une nette augmentation. Vendu à 2500Fcfa, il est passé à 3500Ffa et 4000Fcfa lorsqu’on entoure des services d’un démarcheur apprend-on. De nouveaux tarifs qui sont dus aux nombreux candidats qui se bousculent pour constituer des dossiers pour les concours lancés par la fonction publique. Un mois que les administrations publiques sont prises d’assaut par des postulants.

La police, la gendarmerie, l’Iric, l’armée, les infirmiers diplômés d’état, sont quelques concours pour lesquels ces candidats font la chasse aux documents et signatures. Il faut vite s’y prendre pour éviter les tracasseries de dernières minutes. Un phénomène qui semble s’accompagner de nombreux désagréments. Entre arnaques, dérives et contrefaçons, les néophytes ne savent plus à quel saint se vouer.

Les commissariats de service publique de Yaoundé sont eu aussi noir de monde. Dans ces lieux c’est la même rengaine. «Ici on vous demande les photocopies, 200 Fcfa à gauche, 500 Fcfa à droite. On dirait un circuit d’arnaques bien ficelé. Bientôt nous allons payer pour qu’ils prennent nos empreintes », ironise un usager. Au commissariat de sécurité publique du 2ème arrondissement à  Mokolo. C’est une foule impressionnante à l’intérieur comme à l’extérieur du bâtiment. Aux bousculades des candidats se greffent diverses arnaques.

Pour  faciliter la tâche aux candidats aux différents concours et surtout s’en mettre plein les poches, des démarcheurs sont postés dans tous les coins de ce commissariat. Pour obtenir au plus vite le document, des usagers font recours à eux. Un service qui n’est pas gratuit. Au lieu des 2800 Fcfa prévus pour l’établissement de la Cni, il faut débourser 5000 Fcfa. L’argent en plus représente les quotes-parts du démarcheur et de l’agent de police qui procède à l’enregistrement des paramètres du « client ».

Les usagers impatients souscrivent à coeur joie à ce nouveau forfait. « La carte nationale coûte 2800Fcfa pas plus pas moins. Si quelqu’un vous demande plus c’est à vos risques et périls. De plus, ces personnes qui prennent plus ne font pas partie du corps de la police », soutient un inspecteur principal de la police.

A cela s’ajoute le certificat de toise sensé être gratuit qui est vendu aux usagers à un prix forfaitaire de 2000Fcfa. Les centres hospitaliers et les mairies ne sont pas en reste. La photocopie certifiée de l’acte de naissance qui au jour ordinaire se faisait dans les mairies et sous-préfectures à 1600 Fcfa est désormais obtenu après le paiement de 2000Fcfa. De même, obtenir un certificat médical dans les hôpitaux de Yaoundé-qui se fait rare- equiert un ajout de 500Fcfa sur la somme habituelle soit 15000Fcfa.

Une situation qui ne manque pas de susciter l’indignation. « Je suis déjà à plus de 50.000Fcfa pour un dossier qui devait me prendre maximum 30.000 avec frais de taxi. A croire que ces concours sont faits pour se remplir les poches. Il faut monnayer en toute circonstance pour avoir un service vraiment c’est déplorable », fulmine Maurice Tchatat, candidat au concours de la police.

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