-
© Correspondance : Jean Robert Wafo, Responsable Du Shadow Cabinet Du Sdf En Charge De L'information Et Des Médias
- 18 May 2017 15:02:48
- |
- 4876
- |
Cameroun: COMPRENDRE LA NON PARTICIPATION DU SDF AU DÉFILÉ DU 20 MAI 2017 :: CAMEROON
Le SDF ne participera pas au défilé du 20 mai 2017 sur toute l'étendue du territoire.
Depuis la publication de cette décision, nous observons sans surprise une déferlante de cris d'orfraie venant notamment des journaux à la solde des officines hideuses du parti-État qui a toujours présenté la particularité de faire du dénigrement systématique et du conservatisme de la pensée unique sa marque de fabrique, chaque fois que le SDF s'exprime sur un sujet d'intérêt national.
Pour ce qui concerne le 20 mai 2017, il n'a jamais été question pour le SDF de procéder à une quelconque manipulation de nos compatriotes encore moins à une récupération de la tragédie dont sont victimes les populations du Nord-ouest et du Sud-ouest du fait de l'inertie et de l'absence de volonté politique du régime de Yaoundé dans la résolution de cette crise qui a déjà pris des proportions considérables.
La position du SDF est une grave interpellation à l'endroit du système gouvernant sur le risque d'une escalade irréversible dans les régions du Nord-ouest et de Sud-ouest, si rien n'est fondamentalement fait dans l'urgence.
Accepter de défiler dans les conditions actuelles de risque de déflagration majeure, c'est cautionner une éventuelle escalade du régime contre les populations de ces deux régions qui sont de toute évidence prises en otage du fait de l'autisme du système gouvernant. Accepter de défiler le 20 mai prochain, c'est entériner l'entourloupe permanente et la fourberie constante du régime dans la gestion du problème anglophone depuis le début de la crise. Accepter de défiler le 20 mai prochain, c'est également soutenir de manière pacifiste les règles antidémocratiques qui encadrent le processus électoral inique actuellement en vigueur. Accepter de defiler le 20 mai prochain, c'est enfin accepter à la veille des échéances capitales pour l'avenir de notre pays, l'absence inexpliquée des institutions hautement importantes dans les mécanismes de dévolution du pouvoir notamment le Conseil constitutionnel.
Le Cameroun est plus que par le passé à la croisée de son Histoire. Les concessions corporatistes faites jusqu'ici par le système gouvernant sont des solutions à minima qui de toute évidence n'ont pas eu l'effet escompté. La preuve est que la crise ne cesse de s'enliser. Le régime de Yaoundé feint d'ignorer que le problème profond réside dans les mécanismes de dévolution du pouvoir politique et économique qui passent par un processus électoral crédible et la détermination de la forme de l'État. Dans tout pays qui se respecte, la forme de l'État est et doit être le résultat du consensus du moment clairement exprimé par le peuple souverain à travers un référendum organisé à la suite d'une réforme constitutionnelle.
Face à l'autisme condescendant et inconséquent du régime de Yaoundé sur la résolution de cette crise de forte amplitude, le parti n'a pas d'autres choix. La haute conscience républicaine de la famille SDF couplée à ses valeurs humanistes imposent une solidarité sans faille aux compatriotes des deux régions dont le tort manifeste est de réclamer justice, équité et développement.
Participer à des défilés qui seront, comme il est de coutume, suivis d'agapes et de beuveries budgetivores dans huit régions du pays tandis que deux régions autres subissent un drame indescriptible qui leur est de surcroît imposé, est politiquement incorrect et moralement indécent. Réduire ainsi les festivités à huit régions sur dix alors que les vraies solutions de sortie de crise sont connues de tous et pas du tout implémentées est la preuve que toutes les citoyennes et tous les citoyens de la République ne seront pas concernés par cet événement.
Cette crise, en plus d'étaler l'illégitimité à la base des mandataires frauduleusement élus du Parti-État dans ces deux régions, a tout au moins le mérite de montrer à quel point l'unité nationale proclamée dans les discours officiels est en fait abstraite et virtuelle.
La République est en danger. Oui notre pays est en danger. La cohésion nationale est fortement menacée. Il faut une désescalade pour éviter le pire.
Notre vivre ensemble qui est hautement fragile en ce moment, dépend du dialogue sincère, de la concertation, de l'entente et surtout de l'humilité autour de la forme de l'État et de l'ensemble du processus électoral.
Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE
Les + récents
Baltasar Ebang Engonga déclaré innocent : fin d’un scandale à Malabo
Affaire du faux contre-amiral : Mbapou libéré après son audition à la gendarmerie du Mfoundi
Émile Bissossolo (papa de la petite Orphée): " La gendarmerie n’a clairement pas joué son rôle"
Akere Muna livre ses vérités sur Kamto, Libii et Dion Ngute dans une interview exclusive
Commune de Bafoussam Ier : Les dessous du ralliement du maire Cyrille Ngnang au Rdpc
POLITIQUE :: les + lus
Le président Paul Biya au plus mal
- 09 February 2018
- /
- 106653
Cameroun, Présidentielle 2018:Cet homme veut chasser Paul Biya
- 14 April 2016
- /
- 97280
Cameroun:Paul Biya brise les réseaux de Séraphin Fouda et Motaze
- 16 November 2015
- /
- 79873
LE DéBAT
Afrique : Quel droit à l'image pour les défunts au Cameroun ?
- 17 December 2017
- /
- 183461