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© Le Jour : Jules Romuald Nkonlak
- 18 May 2017 13:05:53
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Cameroun, Unité nationale : la célébration qui divise :: CAMEROON
Avis divergents sur la participation au défilé du 20 Mai qui tombe en pleine crise anglophone. Les partis de l’opposition camerounaise s’affrontent sur la question
Les revendications initiées par les avocats, puis les enseignants dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont remis sur la table (au moins dans l’opinion) le débat sur la forme de l’Etat. L’une des options proposées a été le fédéralisme, le système en vigueur au Cameroun jusqu’en 1972.
C’est le référendum du 20 mai de cette année-là qui fit du Cameroun un Etat unitaire célébré chaque année à cette date là. La fête de l’unité nationale intervient donc cette année dans un contexte fortement marqué par un débat sur cette unité-là. «Le Cameroun est un et indivisible », a rappelé Paul Biya.
«Depuis sa création en 1990, le Sdf a toujours pensé que le meilleur model développement social, économique et culturel, est le fédéralisme», répond-on du côté du principal parti de l’opposition. Le Social Democratic Front (Sdf) a d’ailleurs saisi l’occasion de la célébration de l’unité nationale cette année pour faire à nouveau entendre sa voix. «Nous avons décidé de ne pas participer aux prochaines célébrations de notre unité nationale qui est grandement menacée.C’est pour protester énergiquement contre l’état de dégradation actuel de notre pays », a écrit Ni John Fru Ndi le 7 mai dernier dans une lettre circulaire adressée aux membres du Comité exécutif national, aux présidents régionaux et aux présidents des circonscriptions électorales du Sdf.
Le Cameroon’s People Party (Cpp) est du même avis. Kah Walla, sa présidente, l’a indiqué le 11 mai dernier à travers un communiqué. « Le Cameroon People’s Party (CPP) informe l’opinion nationale et internationale de sa décision de ne pas prendre part aux festivités officielles organisées par le Gouvernement de Mr Paul Biya à l’occasion de la célébration de la fête de l’unité nationale le 20 mai 2017 », écrit-elle avant de rappeler que le parti avait déjà lancé le même mot d’ordre à l’occasion du 20 mai 2016. « Nous ne pouvons pas participer aux festivités officielles alors que nous ne sommes pas d’accord avec la gestion actuelle de la crise anglophone », ajoute Kah Walla.
Pour la présidente du Cpp, il n’y a « pas de célébration de l’unité nationale dans l’exclusion, la violation des droits fondamentaux et la répression ».
Opposants opposés
Un son de cloche différent est cependant entendu du côté du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). « Cette 45ème fête, plus que les précédentes, intervient dans un contexte où, à cause de la posture de défiance et même provocatrice du Gouvernement face à la profonde crise politique née des légitimes frustrations de nos compatriotes des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’Unité de notre Nation est en danger », reconnaît certes Maurice Kamto.
Le président national du Mrc se garde pourtant d’appeler à un boycott de la célébration du 20 mai : « Le Mrc ne prendra donc part au défilé dans les deux régions en question que si les conditions de sécurité le permettent.
Il ne s'agit par conséquent pas d'un boycott du défilé dans ces Régions, car, le faire reviendrait à valider la fin de l’Unité de notre Nation, une idée inenvisageable pour le Mrc et à laquelle aucun patriote ne saurait songer. Il est seulement question de préserver la sécurité de nos militants, sympathisants et des populations de ces régions, en veillant à ne pas rajouter aux tensions qui y prévalent depuis plus de six mois. »
Quant à Robert Bapooh Lipot, le secrétaire général de la tendance de l’Union des populations du Cameroun représentée à l’Assemblée nationale, il appelle à une mobilisation de ses militants pour assurer un « succès total à la célébration de l’unité nationale, le 20 mai 2017, dans l’ensemble de notre territoire ».
Dans un communiqué signé le 10 mai 2017, il évoque certaines voix qui s’élèvent pour créer la confusion dans l’esprit des populations. « L’Union des populations du Cameroun dénonce ces actes qui portent les germes d’une déstabilisation de notre pays ; rappelle que l’unité du Cameroun ne peut être sacrifiée à l’autel des méandres de la politique politicienne ; exige de tous les acteurs politiques camerounais la représentation de la paix et de la sauvegarde de l’unité du Cameroun comme des fondamentaux de leur relation avec le peuple camerounais ».
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