Cameroun, Affaire Ibrahim Bello: De nouvelles preuves présentées
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Face à la violation de plusieurs chartes et conventions internationales sur le respect des droits de l’homme signé par le Cameroun, le bon prétexte pour coincer dans les faits le régime autocratique de Paul Biya a permis à un consortium constitué de 11 Ongs et piloté par Mandela Center de mener une enquête approfondie sur le cas Ibrahim Bello le jeune camerounais mineur ayant été victime de torture par les autorités judiciaires du Cameroun.

Révélant dans un rapport de 80 pages la vérité « incontestable » de l’Affaire Ibrahim Bello, quelques membres du consortium se sont retrouvés au siège de l’Ong Nouveaux Droits de l’Homme au quartier Nkol Eton à Yaoundé pour ainsi dévoiler ledit rapport. C’est ainsi que l’on apprend que dans les enquêtes menées, le parcours de la victime sera retracée. D’après les propos du chef de mission Jean Clause Fogno « Ibrahim Bello est parti de Mbangassina où réside son oncle pour se rendre dans son village situé au Mayo Darley non loin de l’arrondissement de Banyo ». Toujours d’après lui, pour s’y rendre la route d’Ombessa est inévitable car permettant de faire du stop pour emprunter un véhicule qui soit se rendant à Bafoussam soit se rendant à Foumban (ville où l’on emprunte les véhicules pour son village). Arrivé à Ombessa, le jeune Ibrahim Bello va faire un arrêt chez un de ses oncles braiseur de viande (vulgairement appelé « Soya » en jargon camerounais). Non loin dudit lieu, se trouvait le véhicule garé à 20 mètres du poste de police d’Ombessa appartenant à un certain Fotazong ; l’homme qui permis de déclencher les sévices sur le jeune Bello.

Des faits infalsifiables

D’après le témoignage des membres de l’Ong Mandela Center, le principal suspect de cette affaire le nommé Sack Joseph Désiré, Inspecteur de premier gade, annoncé en fuite par certaines personnes se trouverait dans une cellule de la Direction Régionale de la Police Judiciaire du Centre. Ses complices qui sont des civils souvent réquisitionnés de temps à autre pour des besoins du commissariat et au nombre de trois, eux, en fuite sont désormais traqués afin que toute la vérité éclate dans cette affaire. Par contre l’Officier de police de premier grade Bikouo Ndzié, chef du poste de police, pas encore inquiété mais longtemps auditionné par la police et à ce jour ayant effectué une descente avec les enquêteurs de la police pour retracer le parcours du jeune Ibrahim Bello ne semble pas être innocent dans l’affaire. D’après le rapport, ce serait lui, alerté par une soit disante tentative d’évasion du « suspect », qui viendra menotter le torturé sur une fenêtre d’une hauteur de 1,70 m sans se soucier de comment le « suspect » passera la nuit. Lui pas encore aux arrêts a certainement déjà donné sa version des faits. Pire encore, le rapport révèle même qu’une certaine Madame Fokam Carole, substitut N°4 au parquet de Bafia est passée le 6 Février 2017 c'est-à-dire le lendemain de l’incarcération et de la torture d’Ibrahim Bello. Cette dernière responsable de l’inspection des cellules dans la zone n’avait daigné interroger le suspect se contentant des versions verbales du chef de poste et ses éléments. Dans une désinvolture à nulle pareille, elle signera même une lettre de déferrement du suspect en mars sans l’avoir interrogé afin d’être amené au parquet. Une lettre signée après le désistement de Monsieur Fotazong, le plaignant.

Aujourd’hui et après toutes ses preuves, l’Ong Mandela Center affirme encore sur la base des enquêtes menées qu’Ibrahim Bello a bel et bien été arrêté par plusieurs personnes qui le suspectaient de vouloir voler dans une voiture garée à 20 mètres du poste de police. Ces personnes ayant amenés Bello qui marchaient et s’exprimait au poste de police n’ont strictement rien avoir avec les sévices causés plus tard par les agents en service dans le poste de police.

Et la suite ?

Aujourd’hui le consortium, sous la houlette de Mandela Center, a déposé une plainte finalement accepté au parquet de Bafia. Malgré de nombreuses menaces proférées par le procureur Ibrahim Ba à l’encontre de l’Ong Mandela Center arguant qu’il continuera à poursuivre le jeune Bello pour vol, la détermination du consortium à poursuivre tous les acteurs de cet ignoble acte est intacte.

L’oncle de Bello, le nommé Yougouda auditionné par la police pourrait peut-être constituer le tendon d’Achille de cette affaire. Pourra-t-il supporter la pression qui viendra de par et d’autre pour que cette affaire s’estompe ? Le rapport précise que plusieurs personnes et témoins de cette affaire qui n’ont pas voulu que leurs noms soient cités dans l’enquête auraient déjà quitté la ville de peur de représailles. Affaire à suivre.

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