-
© Le Quotidien De L'Economie : Célestin T. Mbakop
- 12 Apr 2017 11:49:30
- |
- 3323
- |
Cameroun,ELECAM: Des soupçons d’opacité dans la gestion financière :: CAMEROON
Cette structure qui gère des deniers publics n’a jamais fait l’objet d’un contrôle par les organes compétents de l’Etat, alors même que des remous de mal gouvernance y sont de plus en plus persistants
Le Conseil électoral (CE) d’Elections Cameroon (Elecam) a tenu la semaine dernière un conclave interminable. D’après quelques indiscrétions, ce dernier aurait eu beaucoup de mal à faire valider le compte de gestion de l’exercice 2016 par un conseil électoral dont il avait déjà proclamé la forclusion du mandat et donc le caractère illégal.
Mais le vrai problème qui se pose à Elecam serait celui du contrôle de la gestion des ressources publiques mises à sa disposition.
Selon des sources internes concordantes, depuis la mise en place de ses organes, Elecam n’a jamais fait l’objet d’un contrôle par des services compétents de l’Etat comme le prévoit le cadre législatif de l’organe en charge du processus électoral au Cameroun.
La loi du 29 décembre 2006 portant création, organisation et fonctionnement d’Elecam est pourtant trop claire à propos dans son article 27 qui précise que « Les ressources d’Elections Cameroon sont des deniers publics, gérés conformément aux règles de la comptabilité publique ». La loi portant code électoral quant à elle dispose en son article 39 que « Elecam est soumis à un audit financier annuel des services compétents de l’Etat ». Malheureusement, cette structure fonctionne comme si elle était dispensée des visites des inspecteurs du Contrôle supérieur de l’Etat ou même des agents de la Commission
nationale anti-corruption (Conac) dont le président, Dieudonné Massi Gams est par ailleurs membre du Conseil électoral. Doit-on alors comprendre que le compte de gestion d’Elecam, qui est transmis chaque
année, au ministre chargé des Finances et à la Chambre des comptes de la Cour suprême, en vertu des dispositions de l’article 39 du code électoral, soit toujours d’une clarté telle que même une simple vérification de routine n’en valle pas la peine ?
Pourtant, les raison d’un contrôle à Elecam ne manquent pas. C’est environ 12 milliards de FCFA de fonds publics qui sont affectés à cette structure chaque année, mais les services de l’Etat préfèrent aller mener des missions de contrôle interminables et à grand renfort de publicité, dans des structures qui en reçoivent bien moins.
L’on se rappelle que la DGE et le CE se déchiraient à un moment pour la gestion de la dotation spéciale affectée à ce dernier, et que le DGE voulait gérer à sa guise.
Le président de la République a dû trancher en confiant la gestion de cette dotation au directeur général adjoint. «J'ai l'honneur de vous demander de bien vouloir désigner le directeur général adjoint d’Elecam, comme ordonnateur délégué en vue de la gestion de la dotation spéciale et du budget des élections concernant le CE d’Elecam, conformément aux dispositions pertinentes de la législation en vigueur. Vous voudrez bien, à cet effet, me rendre compte en urgence de vos diligences pour la haute et complète information du chef de l’État », écrit Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire général de la présidence de la République dans un courrier signé le 30 mai 2013 et adressé à Mohaman Sani Tanimou, DGE à l’époque des faits.
Avec l’arrivée d’Abdoulaye Babalé, la situation n’a guère changé. « C’est même plus grave, il gère Elecam comme sa boutique. C’est lui qui définit les priorités et quand est-ce qu’il doit débloquer de l’argent au profit de qui il veut. Même les gratifications sont payées de façon discriminatoire entre le personnel du CE et celui de la DGE », confie une source digne de foi. Depuis des années, de nombreuses voix se sont levées pour dénoncer les crises répétées entre le CE et le DGE, fondées pour l’essentiel sur les questions d'argent. Mais jusque là les services de l’Etat n’ont jamais trouvé le moindre prétexte pour contrôler de la gestion des deniers publics mis à la disposition d’Elecam.
Lire aussi dans la rubrique SOCIETE
Les + récents
REMEMBER L'HUMORISTE ANTONIO PREMIER IMITATEUR CAMEROUNAIS
Un hôtel de 180 places voit le jour dans la localité de Botko
La musique camerounaise se prépare à conquérir le monde grâce à l'émergence de HoloTech Records.
Samuel Eto’o au cœur d’une bataille géopolitique ?
La rébellion du ministre des sports contre le président de la république ?
SOCIETE :: les + lus
26 élèves surpris en train de tourner un film osé à Bafoussam
- 30 April 2015
- /
- 978351
Brenda biya sème la terreur en boîte de nuit à Yaoundé
- 15 July 2015
- /
- 512803
Menacée de mort par sa famille car elle est lesbienne
- 03 March 2016
- /
- 394196
Oyom-Abang : une femme marche nue à Yaoundé VII
- 09 July 2015
- /
- 375092
LE DéBAT
Afrique : Quel droit à l'image pour les défunts au Cameroun ?
- 17 December 2017
- /
- 164271