Droit de réponse de Saint Eloi Bidoung
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Christophe et autres camarades, n’ayez pas peur

Mieux que la raison, l’estomac guide l’homme…

Mais de quoi et pourquoi ont-ils donc tous si peur ? Croire que j’ambitionne d’organiser un programme dans le Rdpc, d’envoyer au gaz et aux fers des geôles certains de mes camarades du parti ; d’en interdire la voix et les voix d’autres quand il s’agit d’animer notre parti est d’une couardise puérile. Pourquoi n’avoir pas eu peur depuis une trentaine d’années ? Depuis que notre président national perd des cheveux à force de nous rabattre vers la «rigueur et la moralisation», vers la démocratie, vers le développement ; depuis qu’il perd la voix à crier et à récriminer, comme le fait un grand-père quand des éperviers planent au-dessus de la basse-cour.

La corruption et la cleptomanie des cadres de la République ont été érigés en mode gestion et constituent un véritable sport national. Un exercice auquel se livrent, avec effronterie et aisance, mes camarades du parti. La preuve est qu’il n’y a que mes camarades dans la nasse ; il n’y a que mes camarades dans les serres de l’«Epervier». Il fallait avoir peur avant ! Il fallait avoir peur, face aux colères répétées du président national. Il fallait avoir peur quand le vilain oiseau, qui a décimé notre haute-cour, attrapait les grands camarades (Premier ministre, secrétaires généraux, ministres, directeurs généraux et autres hauts commis de l’Etat).

Feindre d’ignorer que ce sont d’éminents membres du comité central et du bureau politique qui ont investi les cellules «Vip» de nos prisons pour crimes économiques, c’est effectivement être «excessif». J’assume. Il faut cesser de crier contre ceux qui, de par leurs actes, dénigrent le discours et l’action de notre président-fondateur. C’est donc cela la lucidité !

Il fallait avoir peur quand le président national a commencé à nettoyer les écuries d’Augias, en jetant dans la poubelle de l'histoire et de la République les déchets du parti. L’opération s’est faite au karcher. Et visiblement personne ne semble avoir eu peur et personne n’a peur. Le parti n’en serait pas là. Le parti est au pouvoir, mais ce sont ceux qui ont peur de Saint Eloi Bidoung qui l’ont traîné dans le couloir du mouroir. Le  Rdpc ne sera pas un cimetière, comme le pensent, avec effroi, certaines voix du parti. Il sera ce qu’il doit être et ce qu’a voulu en faire son président-fondateur.

Tout le monde n’a pas peur de moi, et c’est ce qui fait la force de mon parti. Je ne plais pas à tout le monde, loin de là et c’est ma force. Car, ce qui vient au monde pour ne point troubler ne mérite aucun intérêt. On se doit, en politique, de plaire ici et de déplaire là-bas, sinon on n’est rien. Rien qu’un veul citoyen balloté au gré des vents agités par d’autres, sans qu’il puisse imposer ou faire entendre sa voix. Sa petite voix, comme une chèvre à l'abattoir. Ceux qui n’ont pas peur de mes prises de position en ce qui concerne la vie de mon parti, sont ceux-là qui en ont le souci et qui sont convaincus que beaucoup a été fait par le président-fondateur ; mais que, malheureusement tout est à refaire. Ils sont plusieurs membres de l’élite du parti à m’avoir témoigné et à me réitérer, à chaque occasion (en privé ou en public), leur soutien quant à mes idées.

Peut-être pas pour «renverser» le président-fondateur, ce qui fait tressaillir de peur certains «gardiens» de notre rassemblement démocratique à tous, mais quant à l’idée de nettoyer le parti et d’en faire un grand rassemblement démocratique du peuple camerounais. Dynamique, pudique, prolifique en actes politiques et en idées de développement ; un parti de masse qui prend part au débat et non un parti d’état-major. Un parti d’hommes exemplaires, susceptibles de servir d’exemple aux générations dont nous détenons le sort en ce moment, et qui commencent à manifester leur déception montante. Sinon leur impatience. Je ne renverse pas la table, j’invite mes camarades autour de la table pour constater le gâchis et réparer ce qui peut encore l’être. Il me semble que c’est cela la démocratie, et non la danse du ventre, l’encensement et l’hypocrisie qui endorment les intelligences et tuent le développement du Cameroun.

Certains n’ont pas peur de moi…

Ceux qui n’ont pas peur de moi, ce sont donc ces hautes personnalités du Rdpc, jeunes et patriotes, militants engagés qui rêvent d’autre chose. Ils sont des ministres, des technocrates chevronnés que d’autres nous envient, qui sont convoités par d’autres formations de la sphère politique locale. Certes, ils n’oseraient pas mettre ma voix dans l’urne contre le président-fondateur (si jamais on ne m’embastille pas avant le congrès pour défaut de carte de vaccination de mon chien ou de mon chat), si je suis autorisé à me présenter comme candidat. Je sais qu’ils ne le pourront pas. Le parti est ainsi fait, qui ne tolère pas la démocratie et la contradiction inscrites et instituées par son président-fondateur. Mais ils partagent et partageront mes propositions et mes idées, parce que je ne tairai plus à partir d’aujourd’hui.

D’autres, qui n’ont pas peur de moi, ce sont les laissés-pour-compte de la base avec lesquels je soutiens le parti, envers et contre les zélateurs. Ils m’ont plusieurs fois exprimé leur déception quant au diktat du sommet, partageant ainsi ma propre désolation quant aux dérives dans mon parti. Tout membre du parti, qui soutient son parti en actes et en vérité, sait que les voix de la base ne comptent pas quand il faut parler; les voix de la base ne comptent pas quand il faut agir. Les voix de la base ne comptent pas quand il faut élire des responsables du parti. La base est faite pour soutenir le folklore, avec des tambours et des tam-tams quand ceux d’en haut viennent à eux, pour ne plus revenir avant des années. Sans voix, la base ne peut qu’écouter les boniments et les leurres de campagnes électorales soporifiques. C’est triste, de voir des hautes personnalités du parti prises à partie par des paysans excédés par les mensonges, lors des descentes sur le terrain. C’est triste, et on devrait vraiment avoir peur. Au moins pour cela.

… D’autres ont peur de moi

Seuls ceux qui usent et abusent du parti ont peur de moi. Ceux qui y sont entrés sans foi ni aloi, par décret ou par opportunisme pour trouver un asile, une ascension sociale ou politique. Ils sont dans le même tiroir que ceux qui astiquent le parti à coups de grands discours enjoliveurs et de grandes parades foraines pour manifester, à leur idée, le dynamisme du Rdpc et leur engagement derrière le président-fondateur. Ce sont ceux-là qui sont plus nocifs pour le parti ; plus nocifs que Saint Eloi Bidoung. Leur hypocrisie endort le président-fondateur, leur cupidité fâche les mœurs, leur avidité énerve les militants de base. Leur «Rdpcisme» a tout de suspect ; il est faux et vicié. Parfois, ce sont eux qui sont les premiers à répondre, avec haches et sagaies, chaque fois que Saint Eloi Bidoung propose des idées pour le rassemblement démocratique dont il est un militant fidèle et engagé. Comme si c’était leur parti à eux. Rien que pour eux seuls.

Camarade Christophe, il est difficile, pour un homme dont l'intelligence est avérée, de singer Toto. Vous devez savoir que le commandant de bord du «Titanic» savait que son bateau était en train de couler pendant que l'orchestre philarmonique continuait de jouer et que le public en redemandait.

Ceux qui ont peur de moi, sont ceux qui redoutent mes propositions pour «nettoyer les écuries d’Augias». Quand je propose que les camarades, qui sont sous le coup de présomptions délictueuses devant les cours et tribunaux, soient d’office écartés (même momentanément) des alentours du parti afin de donner une image autre que celle que nous avons maintenant, ceux qui sont entrés au  Rdpc pour acquérir une «immunité» me vouent aux enfers. Ils oublient que le président-fondateur n’a jamais regardé la carte du parti quand il fallu «nettoyer les écuries d’Augias». Désormais, il faudra le faire avant, pour que nous ne soyons pas membres d’un «Rassemblement de détourneurs et de prévaricateurs cachés» (Rdpc), dans un parti politique digne de dignité et de salubrité.
 
Quand je propose que les voix reviennent à la base militante, socle du parti, ceux-là ont peur. Peur d’épreuves probatoires (des primaires) avant les grandes consultations pour le choix des dirigeants locaux et au niveau national. Parce que la base ne les connaît pas. Parce qu’ils ne connaissent pas la base et se sentiraient pris dans des sables mouvants, face à ceux qui n’ont que des récriminations contre eux.

Pourquoi ont-ils peur ?

Le fait majeur est que j’ai osé et innové en revendiquant la démocratie dans mon parti, ainsi que me l’autorisent les textes, j'ai créé un grand émoi et des urticaires au sein des retranchements d’apparatchiks réfractaires au progrès. Dans l’histoire de mon parti, on se souvient de «l’aile progressiste» et des «modernistes» qui ont donné des cauchemars à la vieille garde ayant conduit à la transhumance de l’Unc en Rdpc, sans avoir été préparés pour la migration. Ces forces tiennent le parti de leurs bras. Et ce sont elles qui sauvent le bateau dans la tourmente.

Le secrétaire général adjoint du comité central, Grégoire Owona, a pour cela toute ma considération et mon admiration. Il avait fait peur, lui aussi, il y a quelques années, et regardé avec suspicion par l’élite du parti. Pourtant il avait raison. Ceux qui ont peur sont ceux qui défendent la pensée unique : tout va bien dans le Rdpc, Paul Biya est le plus beau, le plus grand et le plus fort. Ceux qui disent le contraire sont, comme Saint Eloi Bidoung, des attardés et des imbéciles, de mauvais militants que l’ont doit chasser de l’écurie. Non, ni le concours de circonstance, encore moins une béquille, ne mont été prêtés par qui que ce soit ! Non, rien ne va dans mon parti. Président national ou pas, je le dirai toujours tout haut. Et d’ailleurs, je suis «Saint» Eloi Bidoung. Je ne fais que du bruit («bidoung», en béti). Je peux aussi opérer des miracles pour le parti. Comme tout… saint.

Vous m'avez invité au débat ou au combat, je choisis les deux. Un bon militant du Rdpc est un combattant et, sur ce plan, je suis paré à toute éventualité. Je vous invite au débat contradictoire, pour vous opposer des arguments et non des slogans. Le métier de journaliste, que je connais un peu, a des exigences. Des contraintes, même, d’apprentissage, de connaissance et de professionnalisme. C’est un métier (le plus beau du monde) qui s’accommode mal des invectives et des injures. Sauf si on ne se sent pas à la hauteur ou que l’on veut défendre son bifteck, en vendant son talent supposé ou réel à l’exercer. Mieux que la raison, l’estomac guide l’homme très souvent, dans ce monde où l’arrivisme est l’attitude la mieux partagée. C’est la gloire de la célèbre rengaine : «Je chante la chanson de l’homme qui me donne du pain.»

De plus, comme le disait François Mitterrand, «il y a plus de honte à proférer des injures qu’à les recevoir». Leçon de la vie, leçon d’un grand homme politique. Mon cher Christophe, votre plat quotidien à la mangeoire est au chaud. Comme disent les Bétis, c’est une histoire de sel et rien de plus. N’ayez pas peur !

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