Gouvernance forestière : Avancée en Centrafrique, statut quo au Cameroun
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Gouvernance forestière : Avancée en Centrafrique, statut quo au Cameroun :: CAMEROON

Une étude réalisée par le Centre de développement international et formation de l’université de Wolverhampton en Angleterre révèle que dix à quinze milliards de dollars perdus chaque année à travers le monde à cause de l’exploitation forestière illégale.

L’exploitation forestière illégale est un véritable frein pour l’économie mondiale en général, et pour les pays du bassin du Congo en particulier. D’après les résultats d’une étude réalisée par le Centre de développement international et formation (CIDT) de l’université de Wolverhampton en Angleterre et les estimations de la Banque mondiale, 10 à 15 milliards de dollars par an sont perdus à travers le monde à cause de l’exploitation forestière illégale.

Les pratiques de corruption, à elles seules, engloutissent pratiquement 5 milliards de dollars en raison des taxes et redevances non perçues sur les récoltes de bois légalement autorisées. Une situation qui provoque d’énormes pertes dans les caisses des pays du bassin du Congo, quand on sait que ces pays sont riches en bois mais ne peuvent pas réaliser les objectifs de développement et les services publics de base tels les soins de santé, l’éducation, ainsi que des améliorations dans la gestion durable des forêts.

Cette étude menée dans le cadre du projet «Mise en oeuvre de l’APV [Accord de partenariat volontaire, NDLR] dans le bassin du Congo-promouvoir les droits et la participation des peuples de forêts» dont l’atélier de clôture a eu lieu le 23 juin 2016 à Yaoundé montre aussi que ce sont les communautés pauvres et défavorisées qui sont les plus touchées par cette mauvaise gouvernance du secteur forestier, en raison du fait qu’il leur est refusé une voix dans la participation active aux processus de prise de décisions de leurs terres et leurs ressources.

De plus, les inégalités dans la propriété et la gestion des terres et des ressources sont une source majeure de conflit qui mine les perspectives de développement. C’est au regard de ces défaillances que le CIDT, en collaboration avec certains partenaires du secteur et des organisations de la société civile telles que le Centre pour l’Environnement et le Développement (CED), ont réalisé pendant 30 mois le projet «Mise en oeuvre de l’APV dans le bassin du Congo-promouvoir les droits et la participation des peuples de forêts» de janvier 2014 à  juin 2016.

Résultats: en République centrafricaine (RCA), les communautés locales, plus particulièrement les peuples autochtones qui jadis étaient vus comme des parias de la société sont désormais considérés et leurs droits intégrés dans la nouvelle constitution de leur pays. Plus important encore, les leaders autochtones de ce pays voisin du Cameroun sont désormais représentés dans les instances de mise en oeuvre de l’APV.

Tout le contraire du Cameroun où l’APV a été signé avec l’Union Européenne depuis 2010, et dont la mise en oeuvre tarde encore à améliorer la gestion durable des forêts et par ricochet celles des communautés vivants dans ces espaces.

Pour le Projet manager du CIDT, Dr Aurelian Mbzibain, l’idée est que la société civile ait les outils et la connaissance afin d’influencer les politiques liées au secteur forestier. «Renforcer les capacités des leaders pour assurer que les intérêts soient prises en compte dans la mise en oeuvre de l’Accord de partenaire volontaire signé par le Cameroun et l’Union européenne», a t-il conclut. Le projet visait donc la mise en oeuvre de manière efficace des Accords de partenariat volontaire pour l’application des réglementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux (APVFlegt) au Cameroun et en RCA à travers des processus inclusifs de l’APV national qui guident et encadrent une mise en oeuvre effective de l’application des réglementations Flegt dans les deux pays.

Dans ce sens, le projet financé par le gouvernement britannique et l’Union Européenne a permis de former plusieurs organisations de la société civile notamment dans le domaine du montage et de la gestion des projets. Par ailleurs, l’atelier du 23 juin s’adressait également aux leaders des communautés forestières autochtones.

Car le projet a permis «le renforcement des capacités de ces derniers afin qu’ils puissent participer activement au processus de prise de décisions concernant leurs terres et leurs ressources», poursuit Aurelian Mbzibain. L’Accord de Partenariat Volontaire est un outil qui contraint les exploitants forestiers à vendre essentiellement le bois exploité légalement sur le marché international.

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