Cameroun:Pour avoir défendu les aviculteurs… Bernard NJONGA interpellé et molesté  par la Police au lieu-dit Rond du Premier Ministère
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Cameroun:Pour avoir défendu les aviculteurs… Bernard NJONGA interpellé et molesté par la Police au lieu-dit Rond du Premier Ministère :: CAMEROON

Le président de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Adic) et d’autres opérateurs de la filière avicole ont été interpellés hier 30 juin 2015, à Yaoundé par les forces de police, lors d’une manifestation en faveur de la levée de suspension du commerce de la volaille.

« Les consommateurs veulent leurs poulets et leurs œufs locaux sur leur table; au secours libérez la filière ; filière avicole les dettes nous tuent ; non aux congelés oui au poulet local ; …» Autant de messages inscrits sur des pancartes que brandissent vendeurs et plumeurs de Yaoundé au lieu-dit « carrefour Hilton », où ils se sont retrouvés aux alentours de 10 h 00. Cela fait un mois dix jours que les opérateurs de la filière avicole expriment leur mécontentement dû au fait de l’interdiction de toute activité liée au commerce de la volaille.

Au regard de la sourde oreille du gouvernement face à ces multiples revendications, les aviculteurs ne s’avouent pas vaincus« Nous n’allons pas abandonner tant que le gouvernement ne réagit pas. Comment allons-nous vivre et nourrir nos familles. Tout ça à cause des intérêts individualistes de certaines pontes du régime en place », se désole Jean Marie Kemegne, vendeur de poulets au marché de Mvog-Ada. Avec ses camarades d’infortune, ils ont tenu à manifester pacifiquement afin que le gouvernement trouve rapidement des solutions à leurs doléances.

Il est presque 11 heures lorsque les forces de police du commissariat central n° 1 de Yaoundé déboulent sur les lieux et essayent de mettre fin à la manifestation. Ne pouvant refroidir la détermination de ces hommes et femmes dont l’activité se meurt sous l’effet de l’interdiction suspecte initiée par les pouvoirs publics, les policiers engagent la violence, arrachent et détruisent les pancartes des manifestants. Quelques minutes après le début de cette agression, le président de la formation politique Croire au Cameroun (Crac) arrive. Ce dernier essaye d’arracher une pancarte des mains d’un officier de police. Sans perdre de temps Bernard Njonga est sommé de justifier l’acte qu’il vient de poser. Il est embarqué violemment dans un véhicule de police. Des manifestants soutiennent leur porte-parole « libérez ! Libérez ! Libérez le président ! », Lancent-ils. Il a été conduit dans les geôles du commissariat central n°1 des services de renseignements généraux de Yaoundé.Beaucoup d’entre eux sont également arrêtés.

L’un des officiers de police n’hésite pas à prévenir que « ceux qui n’ont rien à faire ici s’éloignent si non ils risqueront de se retrouver dans une rafle et en assumeront les conséquences ». Et Daniel Dieuhou, éleveur de poulets courroucé de répondre : « Vous allez seulement nous arrêter tous si vous voulez qu’on arrête de manifester». Inquiets quant-au devenir de la filière avicole, ces commerçants craignent des répercussions économiques importantes. Au moment où nous quittions les services de renseignement du commissariat central no 1(15heures), ces opérateurs de la filière agricole envisageaient de manifester devant le lieu de détention de leur « président ». Mais ils en ont été chassés par le préfet du Mfoundi, le terrible Jean-Claude Tsila qui leur impute petitement « les troubles à l’ordre public ».

Depuis le déclenchement de l’épidémie de grippe aviaire, mi-mai, Bernard Njonga est sur tous les fronts. Celui qui soutient les agriculteurs démunis n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer « l’affairisme dans l’univers agricole au Cameroun. Et l’absence d’un plan national de mécanisation de l’agriculture dans un pays comme le nôtre qui se veut émergent en l’an 2035. Du chiqué ! » L’ami de l’altermondialiste français José Bové, aura par le passé fait parler de lui en dénonçant, entre autres, les détournements de fonds dans la filière maïs ou l’introduction des Ogm dans le pays.

Des combats bien qui soient menés lorsqu’il était à la tête de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Acdic), mais qu’il continue de mener aujourd’hui à la tête de Croire au Cameroun (Crac), parti politique qu’il a fondé.

Rappelons que les aviculteurs sont ainsi brutalisés à un moment où les pertes financières dans la filière se chiffrent déjà à plus de dix milliards en un mois environ.

Très lourds pour un secteur qui ne vit que des efforts de ses seuls opérateurs.

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